DANS L’INTERIEUR DU BLEU


DANS L’INTERIEUR DU BLEU

La méprise des fenêtres du monde m’ouvre sa noirceur à travers son agonie

je me souviens du long chemin que je fis dans le tien Vincent

aller-retour des moulins à tulipes

jaune d’Arles

jusqu’aux corbeaux des blés d’Auvers-sur-Oise

découvrant aujourd’hui le sens intrinsèque de tes murs bleus comme ce qui manquait à mon ressenti pour respirer

La fenêtre qui demeure hostile à l’ouverture

en fait ne signifie rien d’autre que la volonté sacrée de protéger la lumière que l’on a en soi

Ta chambre est plus vaste que l’univers

tant elle a ouvert de chemins sur un humanisme que les hommes refusent

Tes patates étaient plus douces que celles que Paul a voulu manger sur place aux Marquises

de là à t’en couper l’oreille

il n’y a qu’un pas pour croire que devant la lumière il a eu peur d’entendre

Je me tais assis sur la paille

ta chaise

et regarde ce large que tu restes seul à représenter

petit macareux sur son rocher

se nourrissant de ton sel

dans l’indifférence

loin du présent aboyeur qui s’exhibe sans aucune pudeur

pourri de l’intérieur.

Niala-Loisobleu.

16 Janvier 2023