SAISIR AU PASSAGE DE L’AIR POUR L’OISEAU


Oeuvre en cours – Niala 2023

SAISIR AU PASSAGE

DE L’AIR POUR L’OISEAU

Au cognement de lune sur les carreaux, la lumière d’un soubresaut cambre les reins du tango d’un genou glissé entre les cuisses de l’obscurité figée

L’indistinct battu au jeu dans la main, mélange les cartes pour se reconnaître dans chaque couleur

Compte le coeur, arrose le trèfle, pique des deux et court au carreau mettre la fleur de sel en cônes

Un arbre s’accroche à sa racine comme les genres dans l’étreinte par laquelle le souffle lâche ses graines

C’est en corps qu’une esquisse

pour laisser libre-court à l’âne de trouver son figuier de Barbarie non-assujetti aux violacées religieuses

Laïque démarche du chant sacré

du

le limonaire remontant la rue en se foutant de la tête d’affiche

mais en contant sur la nacre des boutons du bandonéon pour épandre le droit de vivre

sans que les nouvelles filles de joie montent en chair clamer leurs sermons de désolation

et que les porte-containers de promesses rejouent Toulon en se sabordant cette fois très justement.

Niala-Loisobleu.

14 Janvier 2023

LES 24 HEURES DU MENT


LES 24 HEURES DU MENT

Penchés sur l’épaule-position les lenteurs se succèdent

le starter applique à sa tempe le révolver

Tarzan loupe la liane dans une overdose de Jane

les forceps ont peinés à former un gouvernement , mais pourquoi tant de temps pour si peu ?

A changer de cheval pis que borgne seul le mur se rapproche

C’est plus de l’utopie, le sable quitte la grève pour défoncer au gars laid l’essai d’évasion estivale dans l’amer

Sacré non de dieu tout prend feu en hors-piste…

Niala-Loisobleu – 6 Juillet 2022

LA PREMIERE SOURCE


LA PREMIERE SOURCE

Tombée du lit du temps sur le feu d’une action, de grâce sa poitrine frémit à l’intérieur des pierres du torrent

la branche haute dresse l’aiguille sur sa virginité

il y aurait eu un idéal avant la naissance des moules

entre les doigts la terre glisse dans la poussée des pieds, l’émail ouvre la porte du four

Georges Rouault taille le bois pour que le cerf brame

qu’est-ce qui va sortir des jarres ?

Niala-Loisobleu – 7 Avril 2022

C’EST TOUJOURS UN VENDREDI SOIR


C’EST TOUJOURS UN VENDREDI SOIR

Pas de doute voilà la mauvaise porte

Chaque fois c’est pareil

C’est comme un plus besoin

On range la béquille pour le week-end

En tirant le brouillard sur la dernière vague

De quoi penser à ces corps qui passent chercher

Trois-p’tits tours et puis s’en vont

Avignon comme on dense

Quand au jardin l’oiseau plante

Le mur est une grimpante.

Niala-Loisobleu – 11 Décembre 2021

RETOMBEES D’ESCALIER


RETOMBEES D’ESCALIER

Je garde le rire de l’enfant descendant la rampe vers le lit d’automne des feuilles qui ne montre qu’un faux aspect de sentiment laissé en surface

Le brasero se prépare aux saveurs de marrons chauds en brûlant les maux d’excuse

A croire en d’yeux la phrase sépare les syllabes avant la chute

Du facteur espérer recevoir est légitime

Il y aurait du brouillard au-dessus de la Loire, j’ai l’étamine prête pour une préparation de peau-au-feu sans excès de glucides et veillerai à la destination du départ d’entrain pour trouver la réponse bien arrivé

Mon premier prochain

donne en second

suffisamment

pour ne pas sombrer dans la mode d’une tendance à l’abandon

vouloir de la couleur sans en déformer le sens porteur.

Niala-Loisobleu – 15 Octobre 2021

DES CAILLOUX DE MA POCHE 1


DES CAILLOUX

DE

MA POCHE

1

Du trait de cheval et du tanné de la courroie le harnais soc à taire au triage du grain et de l’ivraie

Soudain l’homme mûr d’une enfance à boutonnière gagne la vue de l’oeil qui grave dans son acide

Eau-Forte sensitive à percer la plaque

Née de l’incision du derme d’un voyage poussé cette fois plus loin

Sur la flèche de chapelles non éparses l’oiseau ne s’est pas posé, il a tendu l’arc pour un décochement vertical

Aux gouttières taiseuses l’ô versant alors son fluide a décapé de l’obscur en veux-tu en voilà

Tas de pois les rochers éperonnent le ciel bas en crachant le fourbe

Les pointes bretonnes banderillent les petits matadors roulant la caisse de leur ignorance sur l’estrade où la lâcheté se donne en scène, brutale et méprisante pour le respect inné

Comme du granit la bruyère trouve à boire à l’âme

La croix du cimetière porte à s’entourer d’une présence humaine

D’où l’envie de sortir mon cul de l’habit des convenances derrière lesquelles cette société inhumaine s’abrite

Là où le banc pour les phoques se passe de ballon rouge la charpente renversée est d’un bleu qui va au levé des retables mis dans la perspective de la puissance des colonnes

Je s’aime autrement

Là c’est une certitude de l’absolu

Niala-Loisobleu – 12 Octobre 2021

Seni Düşünmek – Nâzim Hykmet


Seni Düşünmek – Nâzim Hykmet

Seni düşünmek güzel şey, ümitli şey,Dünyanın en güzel sesindenEn güzel şarkıyı dinlemek gibi bir şey…Fakat artık ümit yetmiyor bana,Ben artık şarkı dinlemek değil,Şarkı söylemek istiyorum. 

Aligner les paragraphes

Penser à toi

Penser à toi, une chose bonne, une chose prometteuse est comme écouter le plus belle chanson de la meilleure voix du monde… mais l’espoir n’est pas suffisant pour moi de plus car je ne veux pas entendre des chansons je voudrais chanter. 

LANTERNE-SOURDE


LANTERNE-SOURDE

De l’école ce matin c’est la Générale

demain on ouvre la pièce aux élèves

A l’orchestre la lanterne-sourde opacifie la mise-en-scène

ce qu’au poulailler on avait compris qu’à part la trousse neuve tout reste obscur

Ernesto sortant son lance-pierres de sa poche

balance un silex dans l’oeil du ci-clone

avant de se tremper le zizi dans l’encrier

Niala-Loisobleu

1er Septembre 2021

D’E’mois passés l’un au-dessous sur l’Autre (REPRISE EN COMPLETUDE)


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D’E’mois passés l’un au-dessous sur l’Autre (REPRISE EN COMPLETUDE)

En file sur douze rangs l’humeur incontrôlable comme une déraison climatique passant de l’habit de soirée aux guenilles les plus tues d’une décadence bâillonnée, combien fus-je les mois écoulés, malmené malgré moi par des ouragans soudainement glissés dans une mer d’huile ? Oh, je ne partîmes qu’Un, arrivant en somme plus à me poser la question de savoir où nous sommes réellement…Les vents tournent plus vite que jadis. A croire, un comble pour l’agnostique que je suis, que le dieu Eole est entré derviche aux coups d’vents. Je m’attrape par un bout les jours où ça dépasse, mais le temps de trouver à m’amarrer la rivière a déjà passè l’estuaire. Foutre, comment enfanter, toute la matière à concevoir se barre à côté de la matrice. Merde, t’as-t’y un rouleau des suis toow ? Des phases entières de son existence disparaissent sans avoir eu le temps d’entrer dans la table des matières. Emmuré dans des célébrations du bluff, ça va jusqu’à ne plus pouvoir lever le doigt. D’un coup d’oeil impitoyable ta maîtresse  t’a cramé. Par où je vais passer le premier…qui le dira aura une tapette.

…Attendre, pour voir…(coi, ça m’étonnerait)

Attendre

par Blanchemain Dominique 

Se dresser dormeur en forme de feuille jetée
Lorsque s’effeuillent nos coeurs jaunis

Attendre

Se lever débiteur borgne du temps abîmé
Dans l’écueil des peurs difformes
Où séjournent les restes d’espoirs

Attendre

Attendre que les fleurs s’envolassent
Du sombre lit de pierre maudit
Où s’enlacent les moires désirs

Attendre

Voilà à quoi l’humanité est réduite. Surtout ceux d’entre elle qui dorment sur les trottoirs. Leur cadeau de ce soir ? Ben la chance de ne pas avoir d’émetteur-récepteur de voeux présidentiels.

Niala-Loisobleu – 31 Décembre 2017

SUITE, ATTENTE CONSOMMEE

Dressées debout les pierres sont là, à la main posée de gauche adroite, reste à savoir ce qui reste qui bat en corps

Un, peu, beaucoup, à la folie, pas du tout ?

Ah ! Marguerite pleures-tu avec ou sans raisons ?

à rouler en excès de sensibilité les lignes droites se transforment en dangereux virages que la corde pend au gibet de la méprise totale

Il suffit d’un rien

une rafale

peut étendre le chêne connu pour être un roc

Seule la mer tient l’Atlantide accessible par le pouvoir de son sel

Le trottoir lui demeure l’inconditionnel chantier d’épaves

A la racine ombilicale reste toujours la partie qui remonte au point de départ

Les faux létales ne sont pas des récoltes, le fléau sait lui extraire assez de grain pour tenir les semailles quand les meules font chambres d’hôtes au manche à demains…

Niala-Loisobleu – 15 Juillet 2021

LES DERNIERS LACETS PAR JACQUES CEAUX


LES DERNIERS LACETS PAR JACQUES CEAUX

Les derniers lacets
montrent en creux des vallons moins verts
les forêts rabougries ou calcinées
et annoncent bien naturellement
des rideaux qui tombent.

Les chansons sont là, elles tournent
et leurs couplets de fin
où tous les instruments brillent
racontent le vrai paysage
où parfois les fleurs ont manqué…

Reste encore et vivra jusqu’au bout
ce qui offre au sans sa chaleur vive
ce qui, dilué dans l’air des rues
est bien la sensation dernière

Le vent en fera ce qu’il voudra !

Jacques Ceaux

Extrait de:  3ème recueil en devenir.