A GENOUX SUR MES CUISSES


PABLO AULADELLE

A GENOUX SUR MES CUISSES

Coudes à l’appui des géraniums

Les craies ne sont pas blanches

Sur le noir de quelques ardoises

Elles notent dans la marge

La case des marelles

T’as déjà vu un costume qui n’aurait qu’un seul visage ? Non. Les armoires sont comme les hommes, elles enferment des porte-manteaux qui font et suivent la mode de leur paraître. Quand les bus avaient des plates-formes on aurait pu penser qu’à l’air les impériales avaient passé. Apparence . Si tu poses ta loupe à ton oeil, tu vas t’apercevoir que la grenouille qui règle le temps est en fait un caméléon.

La vie est une scène, habitée par des amateurs de théâtre.

Eugène sue

Les mystères de pari, paient, aiment, huent. Un ch’val de bois, pour un bon équipage, à trois c’est plus sûr. Mais si le boulevard fait son beurre du polichinelle dans l’placard, dis-toi bien que t’as pas besoin de passer devant Monsieur le Maire pour être cocu. Le genre est unisexe, multifonctions, universel, droitier-gaucher, c’est l’unique cas à ma connaissance qui soit vraiment pas raciste, au point que d’ô qu’un n’hésitent à le comparer à la perfection. Le modèle, l’étalon…

Devant mes yeux la mer à perte de vue. Tant qu’il y aura du sel, l’aqueux du mickey continuera de courir hors de portée des cons. Les pianos riront de toutes leurs dents, un saxophone au coin des lèvres, une chaste viole entre les cuisses, et tellement de nacre aux boutons, que l’acné des accordéons relèvera le jupon des filles jusqu’au bonbon dans les coins d’ombre du barrio. A l’orée des hauts-bois, as-tu vu ses hanches ? Quand elle monte à bord, c’tant fort, le roulis fait babord-tribord de la proue à la poupe, soprano clarinette, en haut du mât c’est cocagne. Plus rien ne semble faux. Durant quelques lames de parquet, la boule au plafond t’as mis hors de questions.

Les yeux fermés je te vois, là, au bout de la jetée dans le branle de tes seins

Elle pleure des vents mauvais

Avec des grincements métalliques de hauts bans

Où les ô taries croupissent

Le Brouage est à sec dans la mer , qu’importe puisque je t’ai en selle

Les chevaux des ris d’eaux passent leurs mains sur ma barbe pendant que mes doigts s’enroulent à la tienne en triple galop.

Niala-Loisobleu.

9 Février 2023

FLOCONS VAGUES


GIGI MILLS

FLOCONS VAGUES

Le bras tendu vers l’oreille d’une respiration nouvelle

la neige que je laisse passer

fait tourbillonner les flocons sur la corde à linge de l’horizon

Petit-linge que les dames utilisent en brise-bise aux vitres de leurs terrasses

quand un cri du loup pointe à la nouvelle-lune

le long de la limite du bac-à-sable

un dernier mégot

tombe sans que le feu déborde du tunnel

Gardé dans la noirceur des ténèbres

un fer à vapeur

remorque les plis d’un Almanach Vermot

l’humour tire la gueule de Nation à République

tandis que la balle du chien repasse sur le fusil du boucher

le non-dit de la grâce des condamnés

Jeanne

le cul dans la baïne, perd sa virginité

anal du 49.3

Les grands oiseaux blancs se lâchent

pendant qu’il est encore tant des soldes et que d’un reste d’électricité

je visionne les dernières

secousses d’un dessin d’enfant.

Niala-Loisobleu.

19 Janvier 2023

DE TOUT ET DE RIEN


DE TOUT ET DE RIEN

Qui me dira le passage qu’il reste, la fenêtre en tremble de froid à ne pas savoir

à part le bruit des missiles et la vue des maisons percées

les rues cherchent où abriter la sortie

L’eau aura-t-elle suffisamment de sel pour nous porter ?

Ô violoncelle je t’en supplie cherche en toi de quoi nous libérer des cordes aphones…

Niala-Loisobleu – 5 Novembre 2022