CONTRE-FROIDURES


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CONTRE-FROIDURES

 

Du froid qu’un combiné de saison et le substrat de l’atmosphère retiennent, ce fond d’ocre au plus charnu, remonte le principe d’Archimède dans sa version non épurée. Quand sa Sienne Naturelle fût mêlée à la pointe Ocre Rouge du téton plus roide, se propagea la brune réaction. A la frontière creuse du fessu d’aucuns ont senti le chevalet frémir. Le peintre lui, savait ce que son corps plongé dans l’ô pouvait engendrer. Qu’il y ait du verglas ou tout autre motif de chaussée glissante, il était résolu à cracher dessus s’il le fallait. Au premier tour de manivelle, le soleil se fit entendre dans l’atelier.

Partout j’écrirais ton nom sur les murs comme ma liberté, Ma…

Niala-Loisobleu – 22/01/20

BRUITS AU RÉVEIL

Le teint de lait du panache au moment où se secoue la place

Entre les avenues l’étoile et les maisons
Au lieu de gouttes d’eau c’est le jour qui scintille et vole tout autour

Le monument s’ébroue
Le matin se soulève et retombe un moment
Puis se brise le jour
La cascade de la caserne a ses clairons

Aux voix du ciel que je mêle la mienne
Attendez-vous à tout

Sous les ressorts qui peinent l’ombre roule sans bruit au fond
La terre est pleine

Pierre Reverdy

ENTRE TIEN EMOI 77


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ENTRE TIEN EMOI 77

 

Il va falloir quitter La Cayenne et reprendre le tour, la route tend sa palette tartinée de couleurs à mettre. La Mère a chauffé la canne de son sourire.

Les premiers kilomètres tiennent les heures

l’horloge parle au fur et mesure que les fenêtres s’ouvrent

les sirènes appellent au départ dans une odeur de café noir

La traversée s’avance, la tête penchée sur l’épaule de la jetée où le phare coupe le petit-jour de son signal

LA GLACE D’ENCRE

 

Les étoiles qui sortent du foyer sont plus rouges. La tête s’incline assez près du tuyau qui a l’air d’être son cou et ceux qui sont derrière regardent dans la glace.
L’air tiède à la veillée souffle dans la chambre et s’en va.

Les paysans n’y sont pas, les bêtes non plus. Mais il reste le tableau et la prairie qui rappelle l’été quand la nuit ne voulait jamais descendre parce qu’on n’allumait pas de
feu. La nuit n’est-ce pas l’hiver lui-même qui flotte sur les cheminées

 

Pierre Reverdy

Gare de l’Est la locomotive attendait son premier wagon, Le convoi est devenu si long qu’il arrive presque à relier le départ à l’arrivée

Nous prendrons le bac pour l’île laissant le pont aux touristes

Bonjour Ma,

les pages vont se couvrir de chaleur humaine.

 

Niala-Loisobleu – 26/04/19

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CLARTES TERRESTRES


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CLARTES TERRESTRES

Et encore une autre lumière

Le nombre en augmente toujours

Autant d’étoiles que de jours

J’attends
Que passe là derrière
La voix qui monte la première

Le monde regarde à son tour
Le soleil pourrait disparaître
Un astre nouveau vient de naître

Éclairant le ciel
Un œil immense artificiel
Qui regarde passer les autres
Avec plus de curiosité
Sur le visage inquiet qui change

Un éclair d’électricité

Pierre Reverdy

 

Sur les grands carreaux de mes lunettes elle a écrit qu’aucune bataille n’a val. J’ai tremblé, pareille métaphore trouve rarement ici le moyen de franchir la barrière de l’enclos. Au bout du temps que le silence a pris pour la relire en boucle, je me suis senti comme aile mouillée du martin-pêcheur dans l’amorce du piqué (sans éclaboussures comme un plongeon des tours de La Rochelle, un jour que l’arbitre ne se serait pas nommé Richelieu). En corps ému c’est ainsi que je franchis la goutte qui a que trop d’urée en mon jardin. Aïe mamita la douleur…Je m’enduis de ton soleil, rayon-reine-ouvrière il me ruche royal ! Nous n’étions plus qu’à vol d’oiseau, quand nous vîmes le sel s’étendre en cône pour que les oisillons apprennent à faire de la varappe afin de pouvoir se faire le Mont-St-Michel par toutes les faces. Comme quoi dans la connerie humaine qui cherche trouve un endroit où en sortir…

N-L  15/06/18

 

 

CHEMIN DE PAS


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CHEMIN DE PAS

Près du chemin ouvert

Et du bois sous la neige
La pointe qui soulève la nuit
La lampe veille

Sur le visage blanc les paupières baissées
Sur le mur découvert les volets refermés
Les ornières du sol se joignent
Le pont plus près
Les carrés tout autour

Les formes
Les objets
Le mystère des portes
On franchit l’émotion qui barre le chemin
Et sans se retourner on va toujours plus loin
La maison ne suit pas
La maison nous regarde
Entre deux arbres

sa chevelure rouge et son front blanc
Le silence s’attarde.

Pierre Reverdy

ADIEU


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ADIEU

La lueur plus loin que la tête

Le saut du cœur
Sur la pente où l’air roule sa voix les rayons de la roue le soleil dans l’ornière

Au carrefour près du talus

une prière
Quelques mots que l’on n’entend pas
Plus près du ciel
Et sur ses pas

le dernier carré de lumière.

 

Pierre Reverdy

COUVRE-FEU


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COUVRE-FEU

Un coin au bout du monde où l’on est à l’abri

Les colonnes du soir se tendent

Et la porte s’ouvre à la nuit

Une seule lampe qui veille

Au fond il y a une merveille

Des têtes qu’on ne connaît pas

Au mur des plans qui se ressemblent

Ma figure plus effacée

Entre nous deux l’air chaud qui tremble

Un souvenir détérioré
Entre les quatre murs qui craquent

Personne ne parle
Le feu s’éteint sous la fumé.

 

Pierre Reverdy

Mécanique Verbale et Don de Soi


Mécanique Verbale et Don de Soi

Aucun mot n’aurait mieux pu, sans doute, exprimer sa joie.
Il le dit et tous ceux qui attendaient contre le mur tremblèrent.
Il y avait au centre un grand nuage — une énorme tête et les autres observaient fixement les moindres pas marqués sur le chemin.
Il n’y avait rien pourtant et dans le silence les attitudes devenaient difficiles.

Un train passa derrière la barrière et brouilla les lignes qui tenaient le paysage debout.
Et tout disparut alors, se mêla dans le bruit ininterrompu de la pluie, du sang perdu, du tonnerre ou des paroles machinales, du plus important de tous ces personnages.

Pierre Reverdy

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Rides du temps


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Rides du temps

Plus je crie plus le vent est fort

La porte se ferme

Emporte la fourrure et les plumes

Et le papier qui vole

Je cours sur la route après les feuilles

Qui s’envolent

Le toit se soulève

Il fait chaud

Le soleil est un aimant

Qui nous soutient

À des kilomètres

J’aime le bruit que tu fais

Avec tes pieds

On m’a dit que tu cours

Mais tu n’arriveras jamais

Le vieil amateur d’art a un sourire idiot

Faussaire et cambrioleur

Animal nouveau

Tout lui fait peur

Il se dessèche dans u musée

Et participe aux expositions

Je l’ai mis dans un volume au dernier rayon

La pluie ne tombe plus

Ferme ton parapluie

Que je voie tes jambes

S’épanouir au soleil

Pierre Reverdy (La Lucarne ovale, dans Œuvres complètes, I)

 

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Pris de folie, l’arbre s’arnacha et monta dans le gros avion pour sauter en parachute, inspiré par le mouvement automnal.

  • A mis l’pied. ?
  • J’sais pas. Impossible de savoir l’altitude à adopter.

Cette vague m’en fit voir tant qu’à part une peau de vache en fleur de Tonton Georges, je crois pas avoir mis mon nez dans un pareil monologue du vas geint.

C’est pas dur plus tu nageais à toucher la côte, plus tu te retrouvais au plus loin de la vue du premier cocotier.

Une sorte de film à rembobinette.

Oh, les stries que ça laisse, j’te dis pas. Que ta gueule on dirait une coupe de montagne avec ses strates.

  • Sioux plait, m’entendis-je interpeller par l’indien qui faisait concierge dans le scénario. Vous allez où là ?
  • Ben……….

Réalisant que je grattais son absence comme dans une case de loto de présence aléatoire, je descendis de la vague de la plage, m’ébrouais comme le clébard qu’on fait courir pour le fatiguer afin d’être peinard et relevais le store de la marée basse pour jeter un oeil sur la ligne de vie en attente.

Et de la pluie revenue, devant la pierre, un brin d’air reverdit.

Niala-Loisobleu – 18 Octobre 2017