Catégorie : Jacques Brel
Je suis bien – Juliette Gréco (Jacques Brel)

Je suis bien – Juliette Gréco (Jacques Brel)
Et je n’aime plus personne
Et plus personne ne m’aime
On ne m’attend nulle part
Je n’attends que le hasard
Je suis bien
Au-dehors la nuit s’enroule
Tout autour de sa polaire
Au loin roucoule une foule
Plus méchante que vulgaireJ
je suis bien
Je m’invente des jardins
Écrasés de roses grises
Je brûle quelques églises
J’évapore quelques parfums
Je suis bien
J’effeuille mes anciens amants
Je mélange leurs prénoms
C’est drôle ils s’appellent tous Dupont
Les volcans que j’ai éteints
Je suis bien
Je remonte la rivière
Du grand lit qui me vestibule
Un diamant tintinnabule
Au plus profond de mon verre
Je suis bien
Ma bougie fume ses éclairs
Un arbre pousse dans mon cœur
J’y va pendre les empêcheurs
Et je ne serai plus surnuméraire
Et je serai bien
Je repense à des insultes
À des ennemis anciens
Tout cela ne me fait plus rien
Est-ce que je deviendrais adulte?
Ce serait bien
Je n’entends que mon cœur de pierre
Ce soir je ne ferai ni la fête
Ni la belle, ni la bête
Même mes rides m’indiffèrent
Je suis bien
Et j’éteins
Je suis bien
Je suis malhonnête
QUAND ON A QUE L’AMOUR – DIANE DUFRESNE

QUAND ON A QUE L’AMOUR – DIANE DUFRESNE
Quand on a que l’amour
A s’offrir en partage
Au jour du grand voyage
Qu’est notre grand amour
Quand on a que l’amour
Mon amour toi et moi
Pour qu’éclate de joie
Chaque heure et chaque jour
Quand on a que l’amour
Pour vivre nos promesses
Sans nulle autre richesses
Que d’y croire toujours
Quand on a que l’amour
Pour meubler de merveilles
Et couvrir de soleil
La laideur des faubourgs
Quand on a que l’amour
Pour unique raison
Pour unique chanson
Et unique secours
Quand on a que l’amour
Pour habiller matin
Pauvres et malandrins
Aux manteaux de velours
Quand on a que l’amour
A s’offrir en prière
Pour les maux de la terre
En simple troubadour
Quand on a que l’amour
A offrir à ceux-là
Dont l’unique combat
Et de chercher le jour
Quand on a que l’amour
Pour tracer un chemin
Et forcer le destin
A chaque carrefour
Quand on a que l’amour
Pour parler aux canons
Et rien qu’une chanson
Pour convaincre un tambour
Alors sans avoir rien
Que la force d’aimer
Nous aurons dans nos mains
Amis, le monde entier
MA QUÊTE

MA QUÊTE
Remonter les pieds du cul-de-jatte à l’échelle couchée
l’avoine au cheval éventré de Guernica, l’huile à la lampe vacillante du jour sans
cette larme de terre que l’ocre patine remise à l’essieu du clin malicieux
en corps aux doigts fatigués de ramer ne laisser de la chaîne que l’esprit de succession libéré de galère
puis à la goutte épuisée de l’âne qui n’en peut plus de tourner la noria des seins secs remplir les sauts de vigueur
aussi d’oiseaux lacustres ajoutés, border le caniveau du tari
et quant à Nous
chanter d’un arbre à l’autre de l’allée en apprenant à l’enfant où il peut vouloir aller en dehors de toute servitude…
Niala-Loisobleu – 13 Novembre 2020
ENTRETIEN BREL/BARBARA
IL N’Y AURA PAS DE JUGEMENT DERNIER
IL N’Y AURA PAS DE JUGEMENT DERNIER
Mon amour à la fin du monde
Ah qu’au moins ma voix te réponde
Rêves éteints romances tues
Tout est ruine d’anciennes
Romes
Dans cette épouvante des hommes
Où l’on tue au coin de la rue
Campements fous de faux vainqueurs
Où s’est paralysé le cœur
Où es-tu lumière où es-tu
Déjà ni
Vété ni l’hiver
Ni le ciel bleu ni le bois vert
Avenir promesse trahie
Tout a pris la couleur des cendres
Et les chanteurs ne font entendre
Mon long soupir ô mon* pays
Que peur amertume et désert
La beauté masque à la misère
Dans ce faux-jour de
Pompéi
Déjà bleuissent les paupières
Déjà c’est la cité des pierres
Les maisons encore debout
Cimetière immense qui tremble
Les amoureux encore ensemble
Nuit qui n’a pas de jour au bout
Et nos enfants vivants encore
Pourtant ce n’est plus qu’un décor
Une encre bue un peu de boue
Déjà déjà plus d’yeux pour voir
Déjà le soir n’est plus un soir
Paris ouvrant sa paume nue
Ses doigts de
Rueil à
Vincennes
Imaginez les quais la
Seine
Imaginez les avenues
Et ce sommeil fait d’un coup d’aile
A chaque étoile un cœur se fêle
A chaque dalle un inconnu
Déjà rien ne bat rien ne saigne
Déjà c’est le vide qui règne
Imaginez aux
Tuileries
N’étions-nous donc que ce brouillard
I
J’ai vu sur les photographies
Au vent de l’atome qui passe
Comment un être humain s’efface
Mieux que la craie et sans un cri
Déjà toutes choses sont feintes
Déjà les paroles éteintes
C’est
Peter
Schlemihl inversé
Ici l’ombre a perdu son homme
Et dans un ciel sans astronome
Pour en épeler l’a b c
Sur le tableau noir du désastre
La blanche équation des astres
Reste inutilement tracée
Déjà la mort sans jeux funèbres
Déjà la nuit sans les ténèbres
De tous les yeux que l’on ferma
Le fer le feu la faim les fours
Les fusils couverts de tambours
L’agonie arborée aux mâts
L’hôpital et l’équarrissage
Manquait à notre apprentissage
Le néant peint d’Hiroshima
Déjà toute rumeur se perd
Déjà plus rien ne désespère
Une meurtrière magie
Nous rend à quelque préhistoire
Des corps manquant à l’abattoir
Nul doigt n’écrira les ci-gît
Quels yeux braient aux schistes blêmes
Où la mort a fait grand chelem
Notre paléontologie
Déjà plus de maître au domaine
Déjà les saisons inhumaines
A qui ferions-nous le récit
Par quoi l’univers se termine
Le mineur saute avec la mine
Ni témoins ni juges ici
Ni trompette qui départage
Les prétendants à l’héritage
Contrairement aux prophéties
Déjà les mots n’ont plus de sens
Déjà
Voubli déjà l’absence
L’homme est frustré du règlement
Qui vertu pèse et crime classe
Et chacun remet à sa place
A droite à gauche exactement
Comme bons et méchants se rangent
Sur le tableau de
Michel-Ange
Il n’y a pas de jugement
Déjà ni le moment ni l’heure
Déjà ni douleurs ni couleurs
Des soleils de confusion
Tournent aux voûtes de personne
Nulle part d’horloge qui sonne
O visions sans vision
Plus ombre d’homme qui permette
Au croisement d’or des comètes
Le calcul et l’illusion
Déjà c’est l’abîme physique
Déjà c’est la mer sans musique
Si les chants s’en vont en fumée
Que me fait que nul ne m’écoute
Les pas sont éteints sur les routes
Je continue à les rimer
Par une sorte de démence
Te répondant d’une romance
Mon seul écho ma bien-aimée
Louis Aragon
LES MINES AUX TORTS A RAISON 2
LES MINES AUX TORTS A RAISON 2
Déjà décidé à rétablir la vérité, j’entrais à l’Ecole convaincre l’Académie que le bleu c’était pas une couleur froide. Toi tu démontrais ta parfaite connaissance de Marguerite. Ce qui montra immédiatement combien notre communauté solaire n’était pas une de ces idées qu’on se glisse dans la tête. D’ailleurs la tête, mis à part tes passages toro, ça a jamais été notre lieu de prédilection
Pendant que tu montais le podium, je traînais S’-Germain-des-Prés comme une seconde nature, une même femme en tête de liste dans nos agendas, Barbara qu’à s’appelle toujours, j’y suis passé le premier par son Ecluse. Une vraie forge de Vulcain qui m’a amené à fréquenter des gens très recommandables, Ferré, Brassens, Brel, Reggiani, Bertin et des quantités d’autres, l’Epoque là était pas radine en beauté. Sans compter que le Tabou comme fournisseur c’était haut de gamme. Boris était une sacrée sphère à lui tout seul. Juju avant de se faire refaire le nez avait mis sur la place son né fabuleux, un tablier de sapeur qui lui valut le titre de Miss Vice. Imagines, le vice d’alors comparé à celui d’aujourd’hui
On aimait bien la Rose Rouge aussi. C’était un lieu d’acteurs cinéma et théâtre le fréquentait
Puis clou du spectacle, Char, Camus, Eluard, Breton, le Surréalisme, Sartre, Le Castor, Aragon, Prévert, Cocteau, Picasso, et d’autres comme nourriture difficile de faire mieux
Nos nuit à la Rhumerie et au Babylone ont des oreillers neufs, ont dormait pas
La Ruche, en plein Giacometti, Chagall…
Rien que de voir passer ce tant là, je comprends ta rage à vouloir pas en être écartée. L’amour est fondé en ces lieux
C’est mon Paname au complet réunissant le passé au présent, Montmartre et Montparnasse avant la grande débacle
Et vinrent les années de guerre…
Niala-Loisobleu – 25 Mars 2020
Jacques Brel – L’Eclusier
LA FANETTE
LA BOÎTE A L’ÊTRE 22
LA BOÎTE A L’ÊTRE 22
CRAMOISIES ROSEURS
L’heure était à me glacer, dans ses sueurs froides, retenu sans défense aux draps froissés. Par le rayon du phare lunaire, les formes en s’agitant du dos sur le ventre, donnaient à la campagne un visage de remous du passé. Ces ombres, en même temps qu’elles me remettaient leurs images d’angoisse dans l’âge du présent, me faisaient entendre les hurlements de leurs instruments de torture. La nuit on perd plus facilement la victoire contre les assauts de ses mauvais souvenirs.Quand le grincement des roues fige ses rayons dans l’ornière, tout semble s’enliser. Le coeur saigne à ne rien s’y retrouver. Seuls les spectres de l’idée qui s’impose occupent tout le terrain de la pensée. En même temps que le sentiment fort crie au menteur, le loup carnassier mord dans le charnu de la confiance. Quel jour est-il donc du malheur, qu’hier se conjuguait à ne plus savoir se mettre au présent. Le jour se fait brouillard sur le clair. Où suis-je, où allons-nous mon vieux Gauguin, de quel cauchemar il me faut espérer pouvoir me sortir ?
L’Amour tombé des nues
Un samedi du moyen âge
Une sorcière qui volait
Vers le saba sur son balai
Tomba par terre
Du haut des nuages
Ho ho ho madame la sorcière
Vous voilà tombée par terre
Ho ho ho sur votre derrière
Et les quatre fers en l’air
Vous tombez des nues
Toute nue
Par êtes vous venue
Sur le trottoir de l’avenue
Vous tombez des nues
Sorcière saugrenue
Vous tombez des nues
Vous tombez des nues
Sur la partie la plus charnue
De votre individu
Vous tombez des nues
On voulait la livrer aux flammes
Cette sorcière qui volait
Vers le sabbat sur son balais
Pour l’ascension
Quel beau programme
Ho ho ho voilà qu’la sorcière
A fait un grand rond par terre
Ho ho ho quel coup de tonnerre
Il tomba d’l’eau à flots
Et l’eau tombe des nues
Toute nue
Éteint les flammes tenues
Et rafraîchi la détenue
L’eau tombe des nues
Averse bienvenue
L’eau tombe des nues
L’eau tombe des nues
Et la sorcière se lave nue
Oui mais dans l’avenue
L’eau tombe des nues
Qu’elle était belle la sorcière
Les présidents du châtelet
Les gendarmes et leurs valets
La regardaient
Dans la lumière
… et un éclair qui brille
Et c’est vos yeux qui scintillent
… et votre cœur pétille
Nous sommes sourds d’amour
Et nous tombons des nues
Elle est nue
Oui mais notre âme est chenue
Nous avons de la retenue
Nous tombons des nues
Sorcière saugrenue
Nous tombons des nues
Nous tombons des nues
Qu’on relaxe la prévenue
Elle nous exténue
Nous tombons des nues
Et je…
Mais tombe des nues
Tu tombes des nues
Le monde entier tombe des nues
L’amour tombe des nues
Et vive les femmes nues !
Robert DESNOS
(Recueil : « Les Voix intérieures »)
Ô Paul, se pourrait-il qu’aux Maldives aussi, les chiens fous qui gardent l’esprit sein aux belles vahinés, leurs mettent à l’idée des goûts de prothèse ? Une catastrophe écologique à faire mourir de vrai le Grand Jacques. Tenons-nous en dehors de la décadence, de toutes nos dernières forces vives. Oui, oh ouiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii !
Niala-Loisobleu – 30 Août 2013
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Le jour en entrant par mon oeil droit, se retrouva l’ordre dans le flou. Posant les pieds hors de la tranchée du front où s’était déroulé mon combat intérieur, je fis chauffer l’atmosphère. En appelant Arletty à l’ô, tel le Nord pour ne pas marcher sur la tête, comme cette nouvelle génération humanoïde qui n’a plus rien d’humain. Protester à juste titre pour 5 euros piqués à l’étudiant et applaudir ensuite au transfert footbalistique du siècle qui va octroyer au récipiendaire un salaire mensuel de 30 millions d’euros…mais c’est pas possible….je cauchemarde…que vous reste-t-il de conscience mes frères ?
Niala-Loisobleu è 5 Août 2017
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