JAN WIEGERS
PARALLELE ISTHME
Toute cette poussière et un chemin qui a perdu mes jambes
Voilà bien l’image d’un faux-bois
Que l’intacte beauté se refuse à reconnaître
Et moi
Vagabond couvert d’une naturelle pigmentation
Comme bien d’autres
J’ai sous l’écorce la même sève qui ne demande qu’à circuler librement
La lune est grosse
Il faut la laisser accoucher de son naturel
Sur ses draps froissés par le vent qui l’a roulé d’un flanc de la colline à l’autre
Elle a maculé les rayures de cotonnade
Du ru de son ventre alpage
Ouvert à tous les passages de l’étoile de son berger
Laissant les brins de son gazon
En quête de myosotis se laisser faire des tresses
Pour tremper le rivage des muscs apportés par la marée montante
Et ne plus voir que la course du ciel
La nuque au coussin d’un nuage atterri
Tirer l’aiguille dans la dentelle des branches
Sous la jupe des feuilles
Pendant qu’à lever la voile au mas des oliviers
Cette double envolée de colombes
Dégrafe la cage du poitrail
D’une seule respiration
Sautant entre les cordes des talons frappant le sol
L’échine violoncelle
Âme grande ouverte aux râles de l’archet
Du m’aime ancestral cri
Qui fendit la gangue au triangle de la poésie
A porter au plus loin le fruit du noyau
Par l’intime poussée créatrice
rendant enfin mes pieds conformes à ma clef de sol
.
Niala-Loisobleu.
13 Janvier 2024
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