DEDICACE à BARBARA


Liegende-Mutter

DEDICACE à BARBARA

 Nu

Nu, j’ai vécu nu
Naufragé de naissance
Sur l’île de Malenfance
Dont nul n’est revenu
Nu, j’ai vécu nu
Dans des vignes sauvages
Nourri de vin d’orage 

Et de corsages émus
Nu, vieil ingénu
J’ai nagé dans tes cieux
Depuis les terres de feu
Jusqu’aux herbes ténues
Nu, j’ai pleuré nu
Dans la buée d’un miroir
Le coeur en gyrophare
Qu’est-ce qu’on s’aimait… Samu

Nu, j’ai vécu nu
Sur le fil de mes songes
Les tissus de mensonges
Mon destin biscornu
Mais nu, je continue
Mon chemin de tempête
En gueulant à tue-tête
La chanson des canuts
Nu, j’avance nu
Dépouillé de mon ombre
J’voulais pas être un nombre
Je le suis devenu
Nu, j’ai vécu nu
Aux quatre coins des gares
Clandestin d’une histoire
Qui n’a plus d’avenue

Nu, je suis venu
Visiter en passant
Un globule de sang
Un neutrone des nues
Nu, le torse nu
Je voudrais qu’on m’inhume
Dans mon plus beau posthume
« Pacifiste inconnu »

Allain Leprest

RÊVES ASSUMÉS


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RÊVES ASSUMÉS

Que suis-je alors, lorsque je ne rêve plus ?
Un désir de pluie fine sur des fleurs fragiles ?
Une dune de sable sous une promesse inutile ?
Serais-je encore moi-même sans tant de larmes tues ?

Accrochée à des lunes d’une autre galaxie
Je balance sans fin entre Terre, Ciel et Ombre
Creusant, avec la mer qui verse de mes yeux sombres,
Des falaises de dentelle contre vents d’autres vies.

Les guerres intérieures ne signent d’armistice
Que sous l’étoile jaillie de tes lèvres passagères,
Puis dans l’aurore grisée des lumières de cimetières
Elles grondent encore plus fort de leur nouveau supplice.

De ta bouche coule encore l’instant de paix nocturne.
Je lèche le fil d’argent goûtant ta liberté.
Cet instant de mensonge que tu changes en pureté
Prolonge un peu mon rêve dans l’obscure commissure.

Non, je ne suis pas sûre d’être, si je ne rêve plus.
Peu importe les fleurs exorcistes des boues
Peu importe le sel et le vent qui le sculpte
Mes larmes abreuvent les rêves qui me tiennent debout.

Colette Grondin
Extrait de:

« Recueil en vers et contre tout »

A travers ses cils je laisse nager mon oeil aux poils lacustres de son train de bois. Les vaisseaux de guerre de l’armada nuageuse menacent des sabords, la gueule mise-à-feu en bordées défiant le crachoir. Quand l’ombre d’un regard fouineur colle à nos serrures nous sentons le sol perdre sa clef. Où que nous allions, là d’où nous venons reste et demeurera étranger au copié-collé d’un mode à ficelles ordonnancé par tout pouvoir. Notre rêve n’est-il pas d’abord l’aveu même de notre libre-arbitre. A l’intérieur duquel l’Amour majuscule. Au titre d’un Absolu, fait syllabe de notre souffle. Les assèchements respiratoires des aléas d’un quotidien prolifique en la matière ont beau faire, nos bouches trouvent l’une dans l’autre la langue du rêve assumé.
Niala-Loisobleu – 31 Mai 2018

LIKE


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LIKE

A toutes et à tous pour vos likes…pensez que j’y suis sensible m’aime si je n’y répondrais plus désormais d’un merci comme je l’ai fait jusqu’à présent…

Question de feu-d’oeil..demandant concentration sur réponse aux écrits.

Amicalement

N-L – 29/05/18

 

 

AUX LARMES CITOYEN


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AUX LARMES CITOYEN

 

La vitre a les larmes aux yeux

LA VIE L’AMOUR

se perd dans les turbulences d’un vent de rage

Tout est devenu de glace

sous l’orage

plus une feuille où écrire un grain charnu au jus d’ambroisie

le vain est tiré.

 

Niala-Loisobleu – 29 Mai 2018

ORAGE


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ORAGE

La fenêtre

un trou vivant où l’éclair bat

Plein d’impatience

Le bruit a percé le silence

On ne sait plus si c’est la nuit

La maison tremble

Quel mystère

La voix qui chante va se taire

Nous étions plus près

Au-dessous

Celui qui cherche

Plus grand que ce qu’il cherche

Et c’est tout

Soi

Sous le ciel ouvert

Fendu

Un éclair où le souffle est resté

Suspendu.

Pierre Reverdy

CABOTAGE


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CABOTAGE

 

Le pas s’accélère circulation sanguine exit

Assis au bord de mes pensées, je rends la fenêtre et emprunte la grande porte laissant le bruit des chevaux galoper par la cochère

Quelques cheminées de fées mises sur le pont de mon voilier

me voilà prêt à divaguer dans le grand bain de ton pont principal

Que c’est chaud et plus bleu que le catalogue de croisières d’une marque de sous-vêtements coquins

Laisse-moi caboter au long de ton rivage

Ne pas hésiter à dépasser la ligne d’horizon, elle reste basse quand on ne la resale pas.

 

 

Niala-Loisobleu – 28/05/18

 

 

LA MORPHOLOGIE DE LA METAMORPHOSE


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LA MORPHOLOGIE DE LA METAMORPHOSE

C’est avec une flûte

c’est avec le flux fluet de la flûte

que le fou oui c’est avec un fouet mou

que le fou foule et affole la mort de

La mort de la mort de

c’est l’eau c’est l’or c’est l’orge

c’est l’orgie des os

c’est l’orgie des os dans la fosse molle

où les morts flous flottent dessus

comme des flots

Le fou est ce faux phosphore qui coule

phosphore qui cloue la peau du feu

aux eaux aux flots de la porte

alors que la mort de la mort

de la mort morte et folle

n’est que le lot le logis de la faute

qui fausse la logique de loup doux

de la forme

de la forme en forme de mot en forme de mort

en forme de phosphore mort

qui flotte au-dessus de la fausse forme

c’est le loup du faux cette forme

le faux loup qui fait qui ferme

les fausses portes

qui coule sous la fausse faute

et qui fout qui fout qui fouette

la peau d’eau de la mort

La mort la mort morte en faux en forme de flot qui flotte au cou de la forme eau forte et phosphore doux âme molle de l’effort de l’or de l’or mou de l’amorphe

La logique de l’amorphe fouette et foule l’analogie folle elle la fouette dans sa fausse loge qui est en or comme en or comme l’horloge qui orne le logis d’un mort

Mais le mort le mot d’or d’ordre

le mot le mot d’or d’ordre

de la mort de la mort

c’est mordre c’est mordre les bornes de la

forme et fondre son beau four dans le corps de la

femme

Feu mèche et fouet

la femme fourchette le refus du monde

flamme qui monte haut très

très haut et en or

hors de l’horloge très elle se montre

hors de l’horloge des formes très

et hors du mètre

qui ferme et qui borne les ondes

Tache molle aimée et mince mince et mauve sur un faux fond or orange et oblong

La mort longe le mélange des formes

mais le mort le faux mort le mot

le métamort faux

fausse la métamort fausse et amorphe

il fausse la métamorphose de la mort

la morphologie de la mort folle et amorphe

la morphologie longue longue et amorphe

mort folle de la faute

faux fouet de l’effort qui flotte

reflux d’une horloge qui s’écroule et remonte

fausse métamorphose d’une vraie porte en or

et de l’or en faux phosphore

flou comme les flots du cou

et rond comme un mètre long long

comme un mètre de trois mètres blonds

fou qui montre au clou une fausse orange folle

et au loup le faux logis de la flûte

morphologie de la folle de la follement aimée

de la bien-aimée affolante

dans sa peau affolante

la fausse fourchette affolante du phosphore

analogique et c’est ainsi que la mort est bien morte elle est bien morte la mort la mort folle la morphologie de la la morphologie de la métamorphose de

l’orgie la morphologie de la métamorphose de.

Ghérasim Luca

JOUR DE TRAIT


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JOUR DE TRAIT

 

Dans le recul d’une horloge arrêtée on a versé tant de naissances que les malles ont du mal à jouer

Au bord d’une porcelaine un rémouleur affûte un manège

Petit garçon tresse les yeux d’un bord de mer, la voile de son bateau accrochée au mât de cocagne

Sur la vigne des glaçons ont fait l’erreur de devancer la vendange

manque le grain dans le déchiqueté d’un bord d’eau

Comme au sortir d’un cessez-le-feu la clairette sonne comme dis-moi en corps que tu m’aimes..

Hue ma Ria !

Niala-Loisobleu – 27/05/18

HERMÉTIQUEMENT OUVERTE


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HERMÉTIQUEMENT OUVERTE

l’amour le torrent le vide la chaise

la chaise vide

la chaise torrentielle et vide suspendue dans

le métavide la métachaise est suspendue à la corde

torrentielle du métavide la métacorde serre et absorbe le métacou

torrentiel de celui qui est suspendu par la corde au cou de la femme

au cou flou et flottant de sa métafemme vide torrentielle et assise la métafemme torrentielle est assise sur la

chaise assise sur le vide de sa chaise elle métaflotte perpétuellement dans le

métavide absolu de mes désirs absolument torrentiels absolument météorique et substantielle la metatête de la métafemme substantielle

et météorique surgit comme une flèche entre la métacuisse de mes rêves et la

métadent de mes désirs

flèche mordante et rapide

qui s’appuie légèrement penchée

au dossier de la métachaise de mes rêves

et désirs toujours assise toujours imprévisible et

absolument fulgurante la métafemme flotte et métaflotte toujours

dans le vide sa petite métaflamme visible par transparence brûlant à l’intérieur torrentiel de sa tête tandis que tout près de l’incandescence de sa
tête

un peu au-dessus de sa grande chevelure

météorique passe comme un nuage nuage provenu de l’évaporation instantanée de ses vastes torrents mentaux la grande tortue métaphysique la fameuse tortue de la
métatorture éternelle menaçant de sa lourdeur grise tortionnaire

et métamétaphysique le beau physique charnel de la métafemme concrètement assise sur sa métachaise volante volante flottante et assise à son tour sur la chaise
voluptueusement soutenue par

les pieds de mes sens par mes cinq sens par les mille griffes et par les mille pattes de la métasensualité passionnée

tumultueusement surgie dans la métasueur

dans la métasubstance infinie de mes sens

absolument substantiels

les beaux yeux les beaux seins les belles

fesses métaphysiques de la métafemme absolument substantielle substantielle torrentielle et météorique transgressent l’au-delà tortionnaire de la métaphysique sans
physique transgressent et annulent le grand rien

métaphysique car toujours assise sur la métachaise

météorique de mes désirs météoriques infinis et

torrentiels la métafemme ouvre la femme elle ouvre et découvre sa chair translucide ses entrailles transcendantes sa chevelure

transmissible éruptive dévorante et dormante son cœur transpercé par les balles

transparentes de mes caresses en transe sa douce métavulve sa noire métabouche la transplantation innocente de la fleur

de sa bouche dans les terres aériennes de mes cuisses la transmigration de la bouche de son âme vers les cuisses de mon haleine les transferts insolites

les transfusions insondables

la transmutation gigantesque de tous les

métamétaux amoureux météoriques torrentiels métamétéoriques

et substantiels la transmutation gigantesque perpétuelle

et triomphante du lait maternel

en lave météorique en métavide substantiel en sperme en sperme et en métasperme

universel en sperme du diamant en sperme de ton cœur en sperme noir de la métaluxure absolue absolument luxuriante et absolument absolue.

Ghérasim Luca

C’est alors que telle une montagne dressée tu ne fus plus qu’une vaste pleine mâtée

Et dire qu’en ce jour de faîte tu es mère n’est qu’Ut et r’Us d’un absolu consacré.

Niala-Loisobleu – 27/05/18