VOEUX


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VŒUX

J’ai longtemps désiré l’aurore

mais je ne soutiens pas la vue des plaies

Quand grandirai-je enfin?

J’ai vu la chose nacrée : fallait-il fermer les yeux?

Si je me suis égaré conduisez-moi maintenant heures pleines de poussière

Peut-être en mêlant peu à peu la peine avec la lumière avancerai-je d’un pas?

(A l’école ignorée

apprendre le chemin qui passe

par le plus long et le pire)

II

Qu’est-ce donc que le chant?
Rien qu’une sorte de regard

S’il pouvait habiter encore la maison à la manière d’un oiseau qui nicherait même en la cendre et qui vole à travers les larmes!

S’il pouvait au moins nous garder jusqu’à ce que l’on nous confonde avec les bêtes aveugles!

III

Le soir venu rassembler toutes choses dans l’enclos

Traire, nourrir
Nettoyer l’auge pour les astres

Mettre de l’ordre dans le proche gagne dans l’étendue comme le bruit d’une cloche autour de soi

Philippe Jaccottet

 

Pour vous, pour les autres

et pour tout

le monde, voici mes voeux….

 

 

Niala-Loisobleu – 31/12/18

BRIBES (XXVII)


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BRIBES (XXVII)

La sorte de sève qu’envoie l’eau par la tige, linge de blanc

l’immaculée sous-couche du bleu

La plante tient au chaud  le lien viscéral  par ses  fleurs à trois pétales

Issue des suées de climat chauds humides

Sobre

humble

silencieusement présente

plus que résistante au temps

L’orchidée

garde la  flamme

du rayonnement intérieur…

Niala-Loisobleu – 31/12/18

HISTOIRE DE VIVRE


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HISTOIRE DE VIVRE

RÉCIT

…Et les collines soulevèrent de leurs épaules grêles, de

leurs épaules sans paille, de leurs épaules d’eau jaune, de

terre noire, de nénuphar torrentiel, la poitrine trois fois

horrible du ciel tenace.

C’était l’aube, l’aube ailée d’eau courante, la vraie, la

racine de la lune.

Et midi arriva.

Je m’y accrochai de toutes mes forces à ce midi furieux.

Je m’y accrochai avec l’énergie du désespoir.

La potiche dans l’étreinte innombrable de la pieuvre,

d’avoir senti perler à ses yeux la mélodie prénatale du

baobab de mon enfance, sursauta.

Et ce n’était que le commencement!

La potiche, la natte, la lampe, les pincettes, le mannequin.

Je bousculais les frontières.
J’avalais les bornes indicatrices.

Je mâchais la prohibition.
Je suçais, goûtais, à même :

plis, corridors, labyrinthes, mon souffle effaçait tout.

Je cueillis des algues sur la mer très froidement démontée

du microdion.

J’embrassai turbines et diatomées – comme le soir les

épaves jumelles dans la stupeur des anses.

La vie faisait ciel, ou naufrage, à votre guise.

Je me laissai couler à pic.

Ainsi vint le temps que, depuis, de mes grêles mains, je tâche de ressaisir, le temps de la grande fraternité, de la grande négation

de la totale affirmation, le temps de la grande impatience…

Des avalanches de méduses crachées du plancton sommaire me gorgeaient à même le sable de ma défaite d’or du sang tiède des lianes de la forêt.
Je refis connaissance avec le connu, l’animal, l’eau, l’arbre, la montagne.

Je cultivai leurs noms dans le creux de ma main sous-marine.

O
Sylve des déserts, solitaires pyramides des babils de femmes télescopaient une étoile camouflée des mots d’enfants chevauchaient des mondes dociles
Je me réveillai panthère avec de brusques colères et la panique gagna de proche en proche.
La très stupide savane de
Fort-de-France prit feu à la bougie enfin réveillée de ses palmiers.

Des acanthes monstrueuses y parurent, piys disparurent, le temps de sonner à toute volée les cloches brisées de la mer – tocsin –

Au rond-point des
Trois
Flammes dans le sproum du désespoir, des eaux se poignardèrent.
L’eau n’était plus l’eau.
Le ciel n’était plus le ciel.

Le ciel n’était qu’un pavillon de trombone où soufflaient les trente mille chameaux du roi de
Gana.
Et voici que cette terre plus haut que les mangliers

plus haut que les pâmoisons créoles des lucioles bleues se mit à parler de manière solennelle.
Et le ciel s’écroula.
Le ciel cessa de nous regarder.

De ses gros yeux de nasse.
De ses gros yeux pédoncules.
De ses gros yeux giclant des cascades et des chiques.
Ah! vous ne m’empêcherez pas de parler, moi qui fais profession de vous déplaire.

Le vent chavira très douces voilures à mes narines bruissantes vos belles correctes pourritures de flics bien descendus dans la touffeur des mornes.
Mais qui m’a amené ici ?
Quel crime ?
Pèlerin…
Pèlerin…
Lyddite,
Cheddite, pèlerin des dynamites
Je maudis l’impuissance qui m’immobilise dans le réseau arachnéen des lignes de ma main, car dans les replis d’une cervelle béate se lovent amoureusement

trois dents d’ivoire et des yeux caressants.

Des éclairs.
Des feux.
Et ce doux rire de la lumière.

Ma vie, elle aussi :

Ce train qui s’élance avec la tranquille furie des rivières

pierreuses par les journées étincelantes.

Fosse aux ours !
Fosse aux ours ! à l’heure sans faute de

l’acide carbonique

Quoi !
Toujours maudire !

Un midi ténébreux.
La tige éblouissante du silence.

Les surfaces isolantes disparurent.

Fenêtres du marécage fleurissez ah ! fleurissez

Sur le coi de la nuit pour
Suzanne
Césaire

de papillons sonores.

Amie

Nous gonflerons nos voiles océanes,

Vers l’élan perdu des pampas et des pierres

Et nous chanterons aux basses eaux inépuisablement la

chanson de l’aurore.

Aimé Césaire (Tropiques n°4, janvier 1942)

 

 

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Comme au parapet qui s’écarte pour élargir le ciel à l’infini je me penche au centre face au vide. Regarder la décision à prendre, sauter, atterrir, redécoller sans lâcher les pieds du chemin à poursuivre sur terre. La main sur les yeux laissée au fond de la poche du caillou, en vue libre n’ignorant  rien des traquenards du quotidien, Les frustrations pires que l’hybride tête qui n’attend pas la hache du bourreau pour repousser avant d’être tranchée.

Laqua bon restant la formule qui part du tari.

L’eau qui coule ne source que de l’atelier

un ongle et puits les autres

et ça sourd

le bitume et l’asphalte mordus

apparaît un lopin de taire le désespoir de vivre

Sacre de la nuit

le chant du coq vertical

Je broie le noir enfantant le blanc dans la lumière du bleu au pilon du mortier dans les larmes de l’espoir

 

Niala-Loisobleu – 31 Décembre 2018

 

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PÉRIMÈTRE PIGMENTAIRE


A fruit pris au bout de la racine

Le soleil entre sur le dos la langue étirée

La totalité des branches marque l’heur de passer à table. L’âge se trempe dans le petit vin blanc d’une guinguette pour doigter l’accordéon

Juste les pépites des yeux pour dire l’accord du corps et du coq…

Niala-Loisobleu – 30/12/18

POST-HALL (15)


POST-HALL (15)

 

A l’heure où les étoiles se couchent à peine

je suis monté par-dessus

bien plus haut que le niveau de la mer

 

Impossible de voir les fonds en plein noir naturel

 

Le sien pour assurance surf même sur l’insolence

 

Ne mettez pas l’homme en groupe, ça le dénature encore plus

 

Une maison blanche comme j’en ai rêvé jusqu’à hier, est entrée toute ô bleue dans mes pas. Je vole de ses ailes, il faut souvent aller loin pour trouver ce que l’on tient au plus près en  soi. Vous étiez si belle à me serrer à seins lourds, cet endroit laissez-moi vous le dire est comme un je t’aime scellé de cire rouge, Ma Dame…

 

N-L – 29/12/18

 

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POST-HALL (14)


Le soleil crépit les petites maisons blanches

Le peintre prenant le disque solaire entre pouce et index fait couler l’extrait de lave du ventre de feu. La palette en menstrues libère l’ô vert d’un autre vagissement

La vie intense et propre

L’haleine claire sans relents d’alcools

Fusent

Sans peur

La gueuse desamarrée remontera la coque en surface

Dégoulinante de vases elle se rince d’espoir

N-L – 28/12/18

POST-HALL (13)


« Ovni qui mâle ne pense »

Sur son trait ainsi le cheval bandé chantonne d’une crête marine à l’appontage céleste

Les demoiselles et garçons d’honneur laissant leur joie accompagner le cortège par le haut des cheminées

Elle est sortie de l’image l’idée que le christ masse mieux que les mains de ma sœur ce qui zouave en culotte

Reste à franchir les 3 monarques pour se faire frangine panne

T’inquiètes quoi qu’il advienne t’auras la fève des emmerdes c’est la vie

Une raison majeure pour tenir l’amour ô hé ô

Tout ce que vous m’ecrivîtes en ce sens claque comme naissance permanente

Mieux qu’un vœu c’est bon Jour au long des heures à faire les plus longues

Je hennis dans ce sens ma Dame…

N-L – 27/12/18

POST-HALL (12)


Le pré posé au réveil rêve qu’il s’endort et va au bout de son idée saugrenue

Le vent lui pragmatique est au boulot

Sauve qui peut, ça va faire moins de bouches à nous rire au nez

Vous ma Chère sur le môle je vous entends à la Criée

Je vous écrirai sur la route des volcans…

N-L – 26/12/18

POST-HALL (11)


Pas remis du réveillon l’alizé folding cuve en basse-fosse offrant au soleil natif des joues roses d’un bleu sans gueule de bois

Quand au bas du virage l’arbre ébranlé sortit d’un érotique songe le cheval cria hourra v’là la ligne droite des hues no d’hier. La vérité si je Mans avant 24h

Bon sang ne saurait mentir

J’étape en St-Jacques

Instant précis où vous souvîntes du houblon à mettre en brûlot

La flamme monta alors en baume sur les plaies de l’initiatique parcours

Bon voyage ma Dame…

N-L – 25/12/18

CLAP Ô


Mer en délire à la gîte parallèle, je laisse le gouvernail d’un frôlement de barbe courir aux creux des pôles

Le cou anémomètre cherchant l’échancrure de la grotte pour se mettre à la cape

Les mouettes coiffées de bonnets rouges à hermine font des loopings en rase-motte

L’ivresse marine faisant tempête j’ai la jambe-de-bois qui rigole en frappant les trois coups côté cour et jardin pour lever les ris d’eau de ta petite robe noire

Un rom des îles tourne du bon côté

Souris t’es filmée

Niala-Loisobleu – 24-12-18