Catégorie : LE JARDIN DE NIALA
APPEL A FERNANDO

APPEL A FERNANDO
Je m’attrape la rampe pour me retenir
entier dans l’impossible
vu comme le vide vous avale
élastique comme un pont
à gueule de sirène
outrageusement maquillée
Ci-joint attestation du Gardeur de Troupeau
Niala-Loisobleu.
1er Février 2023
CE MATIN, J’AI REVENU DE PEINDRE

CE MATIN,
J’AI REVENU DE PEINDRE
(Repris à 14 heures et 43 minutes)
Parti avec ma nature sans la défaire
j’arrive à l’atelier et sens qu’il manque l’essentiel
La toile se fait frigide au contact qui l’entoure, non qui la cerne
-Empêche la colère de sortir de ce néant, me dis-je
tu sais que sans rien ressentir du dedans de ce qui vit
ton doigt arrête ta main. Rentre, vas-t-en, rentre-toi
Il pleut pas
il n’y a pas de soleil mais une humidité glaciale
Qui a pris l’odeur des choses qui n’apparaissent pas dans les vitrines
ces mystères qui développent la sensation d’exister là où rien n’existe
l’impossible amour et son absolu particulier
Si même ça est avalé
par l’obscure médiocrité d’un ramdam je coule dans l’écrit de propagande
sans un sein qui pende de la branche du cerisier
Il m’appartient d’exister tout seul
sans ressentir cette impression profonde c’est horrible d’être tout le monde personne.
Niala-Loisobleu.
1er Février 2023
STATION-SERVICE

STATION-SERVICE
Du feu qui cuit les briques
des murs fleurissent
Chicanes des campagnes selon Vauban, à qui Léo savait dire merde
Le cheval appuie une fatigue au coin de rue en passant
Quand du zinc le plombier levait l’oeuf dur du matin les percolateurs faisaient le plein pour éclairer la traversée jusqu’à trouver le bon chenal
Je rentre les voeux éculés du mois dernier dans l’usage d’une année à venir
Si je me casse pas les dents sur la fève mordre restera de bon conseil
Février te voilà
C’est fou comme je voudrais rire en changement.
Niala-Loisobleu.
1er Février 2023
Au tombé des seins suit la vague

Au tombé des seins suit la vague
La marque des sabots empreinte
un chant de soleil
du vent
de la pluie
des orages à faire tomber les noix
l’huile au pressoir
la vigne dans mon vers
toutes les couleurs de leurs plumes sifflent et chantent en choeur
pousse en corps l’archet de la dernière Folia
il se pourrait bien que je réponde aux lancements de tes reins
Marin Marais
est un faiseur de matin
Et moi un vieux chien qui flaire ce qui provient de la garrigue au levé du coq
Niala-Loisobleu.
31 Janvier 2023
ENCORE,
L’ARBRE QUI PARLE…
DU SOIR AU MATIN
(Reprise)

ENCORE,
L’ARBRE QUI PARLE…
DU SOIR AU MATIN
(Reprise)
La nuit les arbres ne dorment que d’une branche, ils laissent au vent les envies de sommeil, aux étoiles de la veillée les phantasmes du laissez danser s’allument; c’est pas une valse, la lune c’est le tango qu’elle met en mouvance le long des troncs, où elle laisse serpenter le reflet de ses cuisses souples. Les gourmandises de la sensualité s’emparent des tubes de couleur, ils connaissent les tons de terre, les ocres, la pulpe des jaunes vénitiens, carminés d’envies charnelles, ils dégueulent des rouges où les jaunes verdissent à devenir violets comme une histoire de Parme qui s’enlace tout autre. L’écorce est dans un coin de tapis, sur la paille d’une chaise, tenant compagnie au pantalon défait du boxer qui a bouffé la chemise et ses carreaux. On ne peut se sentir, l’arbre et moi que totalement nus. Qui peint l’autre, chacun son tour, ou en même temps, quelle importance la question n’est pas plus de mise que les vêtements.
Sur ton épaule je t’avale à respirer ma Muse
Partout où j’ai pu résider, le temps d’un passage, où dans une station prolongée, j’ai toujours eu un arbre que la lune mettait en marche pour me sortir et m’emmener ailleurs. Au pays où on les plante et où jamais on ne les scie. La relation est aussi forte qu’au début, elle me fascine. Jamais la question de sa normalité ne s’est posée à mon esprit. Tout ce qui est affaire de coeur, est coupé de la tête. La poésie repousse l’encre cérébrale.
Niala-Loisobleu
28 Janvier 2016
PHILIPPE DELAVEAU – LE BLEU

PHILIPPE DELAVEAU
LE BLEU
Lorsqu’on renverse la tête sur le sable, et que le jour décroît Soudain les yeux s’entrouvrent : c’est le bleu Du ciel immense, l’espace transparent du ciel bleu, pays De la lumière vive au-dessus de la joie de l’arbre, Et le héron prudent pose une patte circonspecte, risque l’autre Sur le mercure miroitant; la flaque réfléchit l’impavide, l’immense, L’absolu bleu. Nous oublions Les luttes d’un cœur épris d’amour et les distances. Le bleu Traverse l’air impalpable, visite la branche immobile qui le salue Se laisse étreindre par les yeux qui le pénètrent. Dans le vitrail éclate la fanfare du jour, La rosace infusant le doux acquiescement de la lumière. Même un nuage infime et haut fait concevoir Les éloignements sans fin de la distance où glisse Au pli de la tenture une aiguille suivie D’un fil qui s’effiloche. Une invisible main Tente de coudre à l’aube enfuie le crépuscule, Puisque emporté par son poids, le soleil Déchire la mandorle où le temps le suspend Et que le bleu pâlit à l’horizon. La mer Répand sur ses genoux qui tremblent Le vaste drap où flambent ses ciseaux, Berçant infiniment nos cœurs qui se désolent D’être mortels encore sous l’azur éphémère. Philippe Delaveau |
AURORALE ASSISE

AURORALE ASSISE
La nuit trépanée par Matisse
laisse tes formes s’asseoir sur mon cortex
entamant le voyage en chemin de faire
où la cavité de l’aisselle se creuse à bras levé
non foulée s’y tient l’herbe épaisse des coins vierges
L’odeur sauvage qui occupe la périphérie encore dans le noir tient lieu de phare
Au virage du moulin deux monticules étalés à leur aise ronronnent à flanc de côteau
A la manche à air de ta respiration je me laisse bercer
le fleuve au noeud de l’île tourne en boucle son bruit d’eau
Sous le pli du bief de ton ventre
le mascaret à la bouche de l’estuaire a rejoint les méandres des spasmes qui sortent du sommeil
Ma pensée suit tes pores en cabotage au pas de tes embruns
Au bout de l’accoudoir
les fenêtres du couloir reposent mes yeux sur tes vertes campagnes.
.
Niala-Loisobleu.
31 Janvier 2023
ZOB SEC

ZOB SEC
Catacombes en rupture
en Denfert le lion perd sa crinière
la Nation son idéal
Le tant des pierres est sorti du boulevard par la venue politicienne du débat
D’ici qu’on qu’on banderole au viagra il y a qu’un pas
Où sont les combats de Vincent et Paul
sacrements de foi
D’un bois mort je saute à la branche des Alyscamps
Champs-Elysées en provençal
cité des morts vertueux
où puiser de quoi lever son vers
et revendiquer la réforme sociétale citoyenne
Les seins lourds d’un soupe populaire où j’ai téter
manquent à mes idées libertaires
comme la voix d’un vagin qui grimpe
au Parnasse frotter son poil au Jardin des Délices
Il faut sauverOrphée
d’une Fête de l’Huma contre-façonnée
Ah mes Baux
poésie en quête de rêve
laissez moi remettre le fil à plomb au levier.
Niala-Loisobleu.
30 Janvier 2023
Aux funérailles au funambule Paroles : Allain Leprest et Jacques Bertin ; (en romain : Leprest ; en italiques : les ajouts de Bertin…) chacun viendra poser l’enclume / la plule le pape apportera sa bulle et malgré la grève du rail si près du cyprès et de l’onde chacun viendra asseoir son monde et boire à cet enfant trop beau tombé de haut chacun viendra lever son verre à nos amitiés libertaires aux étoiles qui vont se taire dans la main du grand diamantaire à toutes ces notes futiles à nos ardoises sur nos tuiles à nos comment et nos faut-il écrire la chanson de plus ?qui crie au fond de l’autobus et aux verres trop vite bus aux amitiés trop vite lues aux rythmes trop vite perdus à la prochaine mon amour à toi seule dont les doigts courent sur mon ardoise chaque jour à la proche haine à toujoursje cache en mes doigts consumés un âcre parfum de fumée dans les ruines du verbe aimer une ultime rime à » toujours « à nos amours à la prochaine la proche haine mon amour la proche haine où sont semées nos plumes nos belles années à tous les mots durs à manier au malheur qu’on n’a pas volé ! la beauté qui nous a brûlés et à nos amours mon amouror, voyez : c’est son meilleur tour quand il tombe au milieu de vous le funambule il est pas fou il a très bien choisi son jour est-il mort ? non : il dort il tremble dans son sommeil il parle il semble il dit : si nous restions ensemble ici, amis, j’y voudrais mourir pour toujours ! |
LES MARQUES DE CHEVAL

LES MARQUES DE CHEVAL
Du souffle de forge arrive un regain de braise
le levier tend alors le bras pour une escapade hors des frontières
Si le lundi se prépare à la grève avec l’idée fixe de sortir du travail
cherche ton train au creux de l’aisselle d’une qui serait en quête de transport
la foi reste autrement vive
chez celles et ceux qui ne trouvent rien à espérer des expédients
La belle a à son corps défendant
plus à dire dans le désir de sortir du vide d’un trop plein de rien
Une croupe de pouliche à la forge donne sa chance au faire.
Niala-Loisobleu.
30 Janvier 2023
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