UNE FEMME M’ATTEND PAR WALT WHITMAN


PABLO PICASSO

UNE FEMME M’ATTEND

PAR

WALT WHITMAN

Une femme m’attend, elle contient tout, rien n’y manque;
Mais tout manquerait, si le sexe n’y était pas, et si pas la sève de l’homme qu’il faut.

Le sexe contient tout,
Corps, âmes, Idées, preuves, puretés, délicatesses, fins, diffusions,
Chants, commandements, santé, orgueil, le mystère de la maternité, le lait séminal,
Tous espoirs, bienfaisances, dispensations,
Toutes passions, amours, beautés, délices de la terre,
Tous gouvernements, juges, dieux, conducteurs de la terre,
C’est dans le sexe, comme autant de facultés du sexe, et toutes ses raisons d’être.

Sans douté, l’homme, tel que je l’aime, sait et avoue les délices de son sexe,
Sans doute, la femme, telle que je l’aime, sait et avoue les délices du sien.

Ainsi, je n’ai que faire des femmes insensibles,
Je veux aller avec celle qui m’attend, avec ces femmes qui ont le sang chaud et peuvent me faire face,
Je vois qu’elles me comprennent et ne se détournent pas.
Je vois qu’elles sont dignes de moi. C’est de ces femmes que je veux être le solide époux.

Elles ne sont pas moins que moi, en rien;
Elles ont la face tannée par les soleils radieux et les vents qui passent,
Leur chair a la vieille souplesse divine, le bon vieux ressort divin;
Elles savent nager, ramer, monter à cheval, lutter, chasser, courir, frapper, fuir et attaquer, résister, se défendre.
Elles sont extrêmes dans leur légitimité, – elles sont calmes, limpides, en parfaite possession d’elles-mêmes.

Je t’attire à moi, femme.
Je ne puis te laisser passer, je voudrais te faire un bien;
Je suis pour toi et tu es pour moi, non seulement pour l’amour de nous, mais pour l’amour d’autres encore,
En toi dorment de plus grands héros, de plus grands bardes.
Et ils refusent d’être éveillés par un autre homme que moi.

C’est moi, femme, je vois mon chemin;
Je suis austère, âpre, immense, inébranlable, mais je t’aime;
Allons, je ne te blesse pas plus qu’il ne te faut,
Je verse l’essence qui engendrera des garçons et des filles dignes de ces Etats-Unis; j’y vais d’un muscle rude et attentionné,
Et je m’enlace bien efficacement, et je n’écoute nulles supplications,
Et je ne puis me retirer avant d’avoir déposé ce qui s’est accumulé si longuement en moi.

A travers toi je lâche les fleuves endigués de mon être,
En toi je dépose un millier d’ans en avant,
Sur toi je greffe le plus cher de moi et de l’Amérique,
Les gouttes que je distille en toi grandiront en chaudes et puissantes filles, en artistes de demain, musiciens, bardes;
Les enfants que j’engendre en toi engendreront à leur tour,
Je demande que des hommes parfaits, des femmes parfaites sortent de mes frais amoureux;
Je les attends, qu’ils s’accouplent un jour avec d’autres, comme nous accouplons à cette heure,
Je compte sur les fruits de leurs arrosements jaillissants, comme je compte sur les fruits des arrosements jaillissants que je donne en cette heure.
Et je surveillerai les moissons d’amour, naissance, vie, mort, immortalité, que je sème en cette heure, si amoureusement.

Walt Whitman

Extrait de: 

 Feuilles d’Herbes, traduit par Jules Laforgue

LA MULETA EN CORNEE


PABLO PICASSO

LA MULETA EN CORNEE

Du haut de Ronda je plonge mon regard

l’infini se découvre

puis refoule les effluves qui montent du labyrinthe

Au retourné de l’aisselle Angèle

chante sa bi-sexualité laissant le choix au toro de charger

ou de passer la main comme on descend de voiture en marche

C’est la mode de la tripe de quand

l’escort comble le poignet de la veuve

que l’entorse est admise

comme palmade

Si Bardot m’était contée je trouverai bien un coin où St-Tropez avait l’arène sur sa langue

en toute tolérance

mais c’est encore une question de culture qui suit un rite ésotérique que l’ oficionado du jour non averti juge

Ah les petites maisons-blanches accrochées à flan de montagne m’évoquent une sorte d’escalade où avant de s’encorder à la connerie humaine on apprenait à s’initier avant d’ouvrir sa gueule

Le fond des choses quand ça reste accroché à la crémaillère, dans la marmite la soupe ne demande qu’un bout de l’art et des légumes pour beaucoup d’ô chaque jour

L’être retrouve une raison de vivre normalement

Ole, ole !!!

.

Niala-Loisobleu.

16 Février 2023

BLOG-NOTES A L’ENCRE 1


BLOG-NOTES A L’ENCRE 1

Sans qu’un bruit de rideau de fer trouble la pensée, si ma main tremble c’est de voir le chien empli de compagnie

Y aurait-il dans la rage à effacer la nature un os à moelle gardé au Muséum ?

Ce vieux taureau espagnol qui a perdu une de ses filles aujourd’hui, est à mes côtés toujours en érection. Sûr que dans l’Histoire qui est la sienne il reste bien vivant

Lui derrière elle, toute ouverte, en position d’ajouter des notes aux pages

Comme la Saint-Jacques en saison favorable

De quoi me donner de l’idée pour continuer à peindre le fond de la nature où rien ne meurt, preuve la connerie

En revanche si l’anémone a choisi cet endroit de la Femme pour battre des zèles, là c’est preuve d’intelligence

Ah si j’ai moins allumé de cierges que pris de départs aux aisselles pour franchir le Rubicon, il se trouve que la lumière n’a pas connu de crise

Que les canards continuent d’avoir la palme érotique

et les cygnes la marque évidente que c’est en haut du col que l’orgasme trouve naissance.

Niala-Loisobleu.

22 Décembre 2022

OUVRAGE DE DAME DU ROI


OUVRAGE DE DAME DU ROI

Se laver la bouche pour que la laine réchauffe mon temps d’arrêt de peinture, provoque une sortie au Musée Picasso. Et voyant Olga cousant tranquillement dans l’assurance d’un dessin du Maître ça me réconforte comme vous n’imaginez pas. L’inutile qui fait fureur se désagrège de lui-même comme après lecture du message de mission impossible. C’est calme et serein au point d’apporter le truc qui vous tient sur les jambes et non sur la tête. Pas grand-chose, une bistouquette ordinaire sans le remède développeur menteur. Les yeux de taille humaine. Les mains honnêtes. Puis une foi sacrée qui se passe des évangiles. Loin mais plus près qu’on pense une pensée pour quelqu’un…

Niala- Loisobleu – 10 Décembre 2022

L’ATTACHE DE BLEU


PABLO PICASSO

L’ATTACHE DE BLEU

Semblable au chant de l’oiseau qu’on entend

mais que l’arbre cache

Regard dans l’orbite des tripes

Qui gaze ouille

l’attache reste main-courante

pancarte au carrefour du chemin

Niala-Loisobleu – 13 Octobre 2022

LES PIERRES CHAUDES


PABLO PICASSO

LES PIERRES CHAUDES

Sous le linteau d’un ciel sans pardon, impitoyable, la porte grince déjà avant midi

femme ouverte donne-toi à boire

aux seins de ta fente

Je suis tapi dans l’ultime fraîcheur d’une forêt plus vierge qu’une pucelle d’histoire sainte

Sur le granit où l’embrun de son ongle découpe, passe la fermeture éclair du bain pulmonaire

Qu’un signe échappé des bretelles franchisse ne serait-ce que d’un poil du long de l’aine au plus loin du tunnel et agite son fanal.

Niala-Loisobleu – 1er Août 2022

VUE SUR COUR


PABLO PICASSO

VUE SUR COUR

Accrochée au treillis du lierre elle tient écartée l’abstinence de vivre des règles conformistes

Les pigeons du Maître ne ressemblent pas aux ramasseurs de miettes des jardins publics

ils courent d’une jardinière à l’autre dans l’embrasure des cuisses d’un autre jour

Sur le toit de zinc un plombier prend son café à côté de la Tour Eiffel que Chagall dresse en perspective de parcours de santé

La Seine garde ses mouches à quai près du Louvre

J’ai rêvé que je portais les phrases creuses des jours sans aux objets trouvés

Le chat ronronne sur le tapis pour s’envoler à bord de la respiration poitrinaire de ce matin funiculaire au Tertre.

Niala-Loisobleu – 10 Juin 2022

AU BOUT QU’ON SE TEND


LE BAISER – PABLO PICASSO

AU BOUT QU’ON SE TEND

Dans le cintré de l’apporte, une main, ton cambré, mes pensées tout autour

qu’importe le jour c’est férié dans l’image qui sort de nos yeux fermés

de plain-pied aux rais chaussés de nos langues.

Niala-Loisobleu – 3 Juin 2022

TRANSE PORES


PABLO PICASSO

TRANSE PORES

Île était une foi aux croisements des chemins des mues tant peu ordinaires qu’ils furent heureux et eurent beaucoup d’enfants à échanger la glèbe du jardin pour la petite graine.

Niala-Loisobleu – 29 Mai 2022