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LABEL BOIS-DORMANT



LABEL BOIS-DORMANT

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LABEL BOIS-DORMANT

Lombaires en marée montante,

la colonne aux dunes, je revertèbre sa présence

aux mouvements du ressac.

Nage un rayon de lune

une écaille qui maille

zébre les profondeurs

d’une lame tranchante

Crois à l’amour, même s’il est une source de douleur.

Ne ferme pas ton coeur.

Non, mon ami, vos paroles sont obscures, je ne puis les comprendre.

 

Le cœur n’est fait que pour se donner avec une larme et une chanson, mon aimée.

Non, mon ami, vos paroles sont obscures, je ne puis les comprendre.

 

La joie est frêle comme une goutte de rosée, en souriant elle meurt.

Mais le chagrin est fort et tenace. Laisse un douloureux amour s’éveiller dans tes yeux.

Non, mon ami, vos paroles sont obscures, je ne puis les comprendre.

 

Le lotus préfère s’épanouir au soleil et mourir, plutôt que de vivre en bouton un éternel hiver. .

Non, mon ami, vos paroles sont obscures, je ne puis les comprendre.

 

Rabindranath Tagore (Le Jardinier d’amour)

L’ardoise délitée couvre le dessus de ma chambre,

aux craies les vignes s’encalcairent

d’un cru verre bistre de maux croisés

indéfinis par des larmes d’or

Vas et ouvre les rideaux de l’horizon,

là, ici, quelque part,

nous sommes noués,

d’un noeud de bras

aux poitrines des grands espaces

nous finirons par tomber dans l’unique haleine

de ce baiser qui sort du sommeil

Niala-Loisobleu

31 Mars 2015.

Morbidus Delirium III by Olilemulotcarnivo

POSE-LE LA


This Twilight Garden by gallegosart-com

POSE-LE LA

T’as raison

quand le vent ferme les fenêtres c’est plus commode de se glisser au fond du tiroir

il y a toujours un pli à lire dans le tissu de notre matière

qui bleuit de lin l’autre de ses cotons

On demeure soie

retenus par chacune de nos bretelles

sans perdre le moindre bouton qui attend d’ouvrir…

Niala-Loisobleu

28 Mars 2015

CHEMINS DE TAIRE


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CHEMINS DE TAIRE

Où que ce soit, il y a toujours un violon qui cogne dans l’étui,

des brûlures de cordes en mal d’archet.

L’âge n’est rien, pas plus que la provenance du sable,

les grains de quartz déambulent sur le tapis lapidaire du tant

un  manque mis en boucle.

Les oreilles des voies romanes semblent refuser l’érosion naturelle, bourdonnant de gestes, fraîches de vieilles peintures, empreintes malgré l’athéisme  naturel de symbolisme religieux, architecture, fresques, sculptures à intention pédagogique : tympans et chapiteaux, demeurant la « Bible des Pauvres », comme au Moyen-Âge toujours illettrés malgré les efforts de Jules Ferry.

L’espace lui s’est aboli des constructions de la simplicité.

La lumière y fait défaut, le rythme des colonnes a été tronqué en même temps que les absides

Le style reste néanmoins en accord avec la sensibilité d’aujourd’hui.

Il s’illustre par l’absence absolue.

Un outre-noir dressé à l’orient a coupé les cordes vocales du coq made in taïwan.

La ceinture verte des fortifs de mon enfance est interdite à la libre circulation, plus plombée qu’une hors d’âge de la rue St-Denis que le sidaction contrôle,

L’an pire décence est atteint.

Bien sûr il y eut des ô rages, comme seul le Grand Jacques demeure témoin, du Jef coincé dans la paume d’Adam.

Sans doute y avait-il comme dans l’amer, cette fonction naturelle de cycle propre à lever la tempête, pour épanouir les premières fleurs du printemps que la Poésie tient au cas où.

Contrairement à la vie, la mort n’a jamais portée de liberté.

Mes yeux voguent aux gouttières des ornières, l

le droit plus que l’autre, une escarbille le squattant,

tous deux tendus dans la quête de la larme espérée,

un demeurant de sel venu de l’iode

collé à la planche blanchie du dos de la cabane

des verdeurs de cheval dans l’amble espérée

et des vols d’oies sauvages à la rencontre du continent d’ailleurs.

Toujours porteurs de résurrection.

Niala-Loisobleu

28 Mars 2015

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HALEINE HALEINE GROSSE HALEINE


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HALEINE  HALEINE GROSSE HALEINE

Gris vert le sable s’avale les galets

mi-ombre mi soleil

la gueule grande ouverte des moules à qui manque le couvercle baillent à jamais

quelques coques enrouées ne chantent pas non plus le levé du jour

c’est pas un changement d’heure qui donnera de la voie à l’à venir

Les années a ronger la côte ont changées la place que les oyats tenaient à me piquer les pieds quand,

dans ma nudité autorisée d’enfant, j’allais faire des châteaux à Oléron

sans qu’une arrière-pensée puisse mettre l’oeuvre en contestation

pas plus philosophique qu’architecturale

Faut dire à la décharge des adultes qu’ils engendrent plus souvent

pour donner la vie aux rêves qu’ils n’ont pu mettre à terme

que pour apprendre à grandir d’eux-mêmes

Parents c’est le repentir d’un enfantement non demandé

Une peinture neuve glisse entre bois et écaille

des odeurs de peint frais remontent la carène

sur son ber la coque devance la marée

elle tressaille à l’idée de mouiller

autrement que comme il se doigt

se laissant hâler aux oublis des raideurs d’un quotidien rouillé

Petit bateau deviendra grand

personne ne pourra lui interdire de se faire les plus beaux voyages

au plus près

ou

au plus lointain

c’est jamais la distance qui fait la découverte de soi

personne ne peut être plus près de son égo que son alter

quelque soit l’endroit où on le pose

dans quelque décor

quelque musique

quelque pêche miraculeuse

quelque roi mage

quelque mais si

Je péniche

tu chalands

île hirondelle

Ce bout de ficelle

auquel on accroche son destin a des dons élastiques inimaginables

si t’as pris soin de te munir du couteau

un ô-pinel

tu seras à m’aime de graver, tailler, façonner ta nourriture spirituelle

en coupant que les barbes

Que ferions-nous sans nos merdes

l’espoir ne servirait même pas à s’en torcher

Haleine haleine grosse haleine

toi la fille qui m’accompagne

t’es bonheur de te mettre en mon air d’accordéon au ton du jour bon

que rien des orages, malheurs des chemins défoncés, impasses, bifurcations, détournements,

changements de cap, guerres d’influences, programmes menteurs, réformes à réformer, contes à rebours

ne pourraient mieux me faire denser

Haleine haleine grosse haleine

fais le bon poids et Jonasse moi bord d’aile

Je t’aime tout simplement pas compliquée,

au contraire de ce qui m’a été proposé par temps d’autres…

Niala-Loisobleu

27 Mars  2015

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D’UNE FENÊTRE A L’AUTRE 1


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D’UNE FENÊTRE A L’AUTRE 1

Etait-ce de quelle couleur, d’un matin, d’un après-midi ? Non, pas le soir. Il n’y aurait pas ce vivant dedans. Ni cette chaleur de peau qui répand son odeur de pores en pores. Avec le volume des formes. D’herbe en brins, ça bique. Le flair suit l’effeuillage, robe, après corsage, fente latérale des plis dézipés, jupe comme des lèves retroussée, qu’une bretelle agrafe à la dernière minute, tenant la petite culotte par un fil. Cette nacre sent le bouton au bout des doigts. Page cornée. Un fond de porto en équilibre sur le pied du vert. Le creux des aisselles madérise. Quand on conte à l’envers, impossible de prouver par neuf, le solde ne peut faire promo. Nous en étions donc entre deux niveaux, d’un côté le dessous, de l’autre les interrogations. Dans tous les livres on trouve son histoIre de vie. A travers les cloisons le bruit des larmes écrit le même papier-peint. Des fleurs délavées moribondes sur un cheval de frise. Hier le rémouleur a aiguisé le désir de couper court. Pourtant c’est toujours la m’aime histoire qui pousse. Un matin on s’en va de ses soirs vides. J’ai pas rencontré de personne pouvant me dire si de l’autre côté ça change quelque chose. La dernière étant croyante, serait partie à cause de ça ? Alors j’dois avoir une gueule de purgatoire.Une sorte de bains-douches où elles passent pour faire toilette. C’est vrai que j’en garde un sacré ruban de névroses depuis le temps que l’ô coule. Couleurs accordéons, soufflet c’est joué. Le tapissier crache en retendant le repose-cul du crapaud, la bouche pleine de semences. A chaque angle sa pointe. Il y a que la couleur des poils qui change. Toutes les promesses sortent de la même fente. Jour mot dit où la pierre délita. Les mauvaises ambitions lancèrent leurs colonnes au grand chapiteau dans une perspective de délire argumentée cathédrale. L’homme cache sa turpitude dans la fosse simplicité. S’il n’y avait pas les déserts, qui survivent aux technocrates de toutes confessions, on aurait pas cette chance fabuleuse de pouvoir s’assainir des pollutions humaines. Avec un océan de silence pour tout bagage et reflets d’estrans. toujours de pores en pores…

Niala-Loisobleu

26 Mars 2015

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LANGE BLEU


 LANGE BLEU

Mieux plus près

 Un pied dedans l’autre

Entré par la corde chantante

Feuille puisant à la racine

Je sève jusqu’au sel

Murmure du souffle

A la fourche du sourcier

Lombric à soie

Echappé du cocon

T’apprendrai-je par la barbichette ?

Dans l’idée de propulser le geste

Aux cales du pore

La torsion trombone en touche soprane

Roule fluxion gémissante des poutraisons

Là au lit de cet estuaire qui pleure en delta

J’oublie que je ne suis rien sans toi

Me penchant au garde-fou des nuages

Droit sur mes iambes

Tes seins comme deux soleils

En plein visage

Les demains au travail

Aboyant sur les caravanes en files d’attentes

Dragon lance-flammes

Sorti du lange

Par la langue surréaliste

De ma boîte à musique

Niala-Loisobleu

25 Mars 2015

A L’ENCRE DE MES PALETTES



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A L’ENCRE DE MES PALETTES

Par les carreaux de la communale,

fleurissent les odeurs de bois saignés,

persiste la cire des pupitres où les petits encriers blancs se tenaient à l’encre des embarcadères en attendant de partir au loin.

Mes premières traversées de Verneuil et St-Benoît,

ports transocéaniques menant aux Beaux-Arts.

Elles attendaient au coude à coude, dans leurs bassins respectifs,

réunis dans un mouchoir de poches, mes écoles de voile.

Du vaurien au transatlantique.

Mon Père en prenant ma main, me fit faire les premiers bâtons.

La craie courant aux pavés des rues

mit des flèches dans les cases du damier

Elles crient toutes voiles dehors

les charrettes des quatre-saisons

cernées parfois de grands draps noirs

aux portes-cochères

Les métiers se rejoignent par quartiers

l’ô range les pécuniaires motivations au fond des chaussures qui ne marchent pas ailleurs que dans leurs boîtes.

A qui pouvoir faire croire que l’amour du travail faisait l’unanimité, au point que la permanence des différences ne pourrissait pas l’ambition.

Accompagnés par un rabot qui cisèle un chant de haut-bois

des doigts cousent la dentelle d’une cathédrale

taillée dans la pierre de l’art de bâtir

venu de la mer avec un long cortège d’oiseaux blancs

Le savoir-faire traverse les déserts en caravanes

ouvrant de larges sillons d’un soc brisant la stérilité

les grains qui s’éparpillent n’ont pas encore mutés

ils savent la douleur des tranchées

l’enlisement des boues aux cratères du feu des obus

Dis l’Oiso arrêtes

tu dors debout

tes contes sont à refaire

réveilles-toi on est plus d’hier

regarde t’as jusqu’à ce soir pour vivre

demain c’est quoi

à quoi ça pourrait servir demain ?

On fait plus d’enfants pour écrire l’histoire

L’encre a appris à lire sans porte-plume

elle a balbutié ses premiers mots

en se trempant l’empreinte dans l’encrier de la pierre

C’est comme ça qu’en écrivant « racines »

elle a fait des phrases de forêts tout en ignorant le Jean scéniste des Plaideurs

pour l’apprentissage de la greffe et de l’ente indélébile

qui ont fait des tomes d’oiseaux

que les ailes ont confiées au vent

qui les ont parsemés d’embruns

qui d’alluvions en torrents ont descendus des lacs

aux puits des oasis

Tu parles comme une couleur dénommée Amour

C’est pas un tantinet ringard ?

J’ai jamais j’té mes culottes courtes

en fouillant mes poches des craies me sont tombées

la bleue c’est la plus grande

pourtant c’est celle qu’à fait le plus de marelles

et alors

tu t’imagines qu’elle va devenir sèche comme une ancre

qui immobilise les bateaux au cimetière ?

Faut pas croire que j’ignore qu’on me prend pour un jobard

ça sert toujours d’avoir un illuminé d’amour dans sa proximité

surtout les jours de cafard

L’idiot qui encre en haut des pages

le fada qui encre en soulignant qu’on lui ment

le gogo qui encre dans le rêve des maux

le naïf qui encre tard bercer une nuit d’espoir

Ils sont à eux tous seuls la boîte de toutes les couleurs grand teint

m’aime si les ânées passent et que Buridan demeure…

Niala-Loisobleu

12 Décembre 2012/21 Mars 20i

 http://www.niala-artiste-peintre.com/

BAL MASQUE


Andrew Ferez

BAL MASQUE

Porte gond ton fard d’ô

au lavoir

la course des chevaux piaffe aux abreuvoirs

Le trauma d’air

des vouloir être ce que tu n’es pas

artère

le vaisseau au désert

Les engrenages sont les coups rois des usines à gaz

Colombine de latrines

intestine

Pierrot aux fins fonds du puits tari

igor-morski-16.jpy

Aux noms d’un tas de paille et d’une autre

sosie de stras bourre

les tant sont bures

Moines aux fois naturalisées.

mises sous cloche dans le dressing-room du paraître

Dieu est mort

l’espoir vit en corps

Sors du voile et prend le vent dans chacun de tes yeux

ça net toi

Tas d’beaux dos

mais desseins qui tombent sous la ligne de flottaison

la misaine qui poupe à tente accule

proue que dalle à la carène des galères

Les chemins de croîs de faire passent pas par ceux des croix de bois

Roulement de tambours

et tartes aux fraises

épouvantaillent les grandes orgues de la marche nuptiale

comme Capitaine du vaisseau fantôme.

agent-double qui trompe

la brume et la blonde

Ou t’es

ou t’es pas

point barre

arrête la con plainte des chieurs de long

Niala-Loisobleu

19 Mars 2014

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PAS DE DEUX


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PAS DE DEUX

Glissades

les planches du parquet vont embraser la boule du plafond

Fléchissements de je nous

mouvement d’yeux papillons

Eclairs

Laser

Les couleurs liqueurs du piano-bar

menthe à l’ô grenade in

ambre chien et Lou

se mêlent ange et démon

Un soir de soie

noué dans l’hôte

raye les pantalons au bas du dos du bandonéon

Griffé d’un trait fauve par une odeur de corde bandée

l’archet glisse entre les cuisses d’une cambrure

au bout des bras nylon gantés d’ergots

Quand l’aréole échappée du décolleté

pose son disque de feu au milieu de l’arène d’un fessier

les cœurs font olé

Animale attitude

Eternel premier matin

Le fleuve sort du lit

à ria

Cri de l’estuaire

La solitude d’un pas de deux tisse ses ailes en delta

Niala-Loisobleu

18 Mars 2015

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MI NANA Y YO


252800_vignette_15-kahlo-mi-nana-y-yo-ma-nourrice-et-moi-1937Mi nana y yo (Frida Kahlo, 1932) –

Nous sommes transfigurés par ces laits qui coulent de toutes les sources

Pour manifester ses origines indiennes (son père était juif hongrois, sa mère mi-mexicaine mi-indienne), Frida Kahlo se représente dans les bras d’une nourrice au visage de divinité aztèque. Du lait coule des deux seins de la nourrice, mais l’un d’entre eux, celui qui arrive dans la bouche de Frida, est transfiguré : doré, tatoué de motifs végétaux. A l’arrière-plan, une pluie de gouttes de lait arrose des plantes tropicales démesurées.
La mère paraît angoissée, tandis que la fille (corps d’enfant, tête d’adulte) est dans une position ambiguë. Ce sein qu’elle suce n’est-il pas en même temps la voix qui sort de sa bouche? Car elle n’a pas l’air de sucer, elle a bel et bien l’air de parler. Ce bouquet doré n’est-il pas sa parole? La mère semble terriblement souffrir, comme si Frida avait réussi à transférer sur elle sa souffrance, tandis que Frida, elle, toute calmée, rassurée par la présence maternelle, peut parler. Elle parle grâce à la présence de cette mère souffrante, c’est-à-dire grâce à cet acte de peindre par lequel elle a restauré cette présence.

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Mordant les seins de la vie

la peinture tête ses cris

Echos des couleurs

la douleur jaillit

Exhorbitée

la toile

tend sa joue aux couteaux

sans l’autre

Niala-Loisobleu

17 Mars 2015

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