RECONQUÊTE


RECONQUÊTE

La mer refoulée par la construction de marinas

se la joue débarquement

l’évent favorable accouche alors d’une baleine

et toi sortant de la nature des choses

tu émerges

non comme une vengeance

mais comme un égard à ton calice de Femme

avec dans tes gènes

un genre musical tenant de mes mots-peints

.

Le chien dans ta broussaille chasse tout serpent

et le paumier engendre sans fausse-roseur dans la grange

ces fruits à claie

que Cézanne faisait comestibles comme personne

Ensemble on fait de la clôture du pilotis pour les alpages

pour que les abeilles rallument La Ruche avec l’Observatoire

à Montparnasse

où je me porte à rosée

le feu initial du cratère qui me mit en île pour tenir le bleu.

.

Niala-Loisobleu.

21 Février 2023

L’essentiel – Jacques Bertin

Puis une nuit d’hiver, dans la rue, quelqu’un marche
On sonne, et une voix chuchote dans l’entrée
Oh, cette voix, mon Dieu! On comprend, on tressaille
Vite, un peu, on remet de l’ordre dans les faits

C’est un champ de bataille et un jardin défait
La tête, un port dévasté, un lit de malade
Une capitale bombardée qui renaît
Et des navires sans pavillon dans la rade

Je ne sais où, je ne sais où, dans quelle enfance
Ou dans quelle nuit de quel futur j’entendis
Ou dans quel continent perdu de l’espérance
Cette voix murmurant dans l’entrée
« Tout est dit »

Jacques Bertin

ARIA 2


PAUL CEZANNE

ARIA 2

Calé au cambré des parfums de garrigue

en droit du dos d’appui fondé

un ru coule au devant des jarres

quand le pas d’un âne braie une nuée d’oiseaux s’envole

Ce sont les pierres sèches qui gardent l’humide de la salive humaine

leur coeur constitue l’âme vice et versa

La voix ce matin s’élève seule au diapason des images sereines qui sortent du brouillard.

Niala-Loisobleu – 4 Octobre 2022

La couleur complémentaire


La couleur complémentaire

Non assujettie aux étals racoleurs munis si pâles

elle marche de pair à l’essence de l’arbre cachée dans le contenant de l’écorce

derrière le bise-bise de ton trottoir, sur le contoir de ton bistrot, atout dans la manille des joueurs de cartes, Cézanne ouvre-moi

Quand au matin du cantonnier ouvrant l’ô du caniveau, le grand ballet de bouleau entre en Seine et cueille la péniche à convoyer au large de la lumière recherchée, l’Abeille peut remorquer les écluses sont ouvertes

Le Quai des Brumes garde l’atmosphère

Ce rien fait du tout qui s’harmonise aux vouloirs du corps et de l’esprit

Comme Mireille a su mettre des luzernes au petit-chemin, l’émoi d’hiver tient au show du vivant plus sûrement qu’un descriptif d’agence de voyages

Au point d’y croire au chevet d’un arasement des valeurs, sentiment qui rappelle le germe de l’haricot planté dans la peau d’une communale

Si nous n’avons pas le pouvoir d’empêcher les guerres nous avons celui de bercer nos rêves jusqu’à les toiles.

Niala-Loisobleu – 6 Février 2022

S’IL VOUS CLAIE ?


S’IL VOUS CLAIE ?

La paume tombée de l’arbre

s’enrhume au contact du vide

Se mêlant au jour qui fatigue l’air en bolée est à cidre

Niala-Loisobleu – 13 Septembre 2021

CEZANNE,OUVRE-NOUS…


CEZANNE,OUVRE-NOUS…

Trop lourd ce temps

le sein pend j’avale son arôme

du fardeau orageux le cheval avance vers la vague

un bleu tunisien cherche de quoi répondre au bleu

Le peintre déboutonne le lin qui tend à prendre le large

en goûtant à l’idée matinale qui l’a conduit à prendre contact pour une exposition terminale en 2022

Fête en sorte…

Niala-Loisobleu – 9 Septembre 2021

IL EXISTE POURTANT…PAR MARIE UGUAY


IL EXISTE POURTANT…PAR MARIE UGUAY

Il existe pourtant des pommes et des oranges
Cézanne tenant d’une seule main
toute l’amplitude féconde de la terre
la belle vigueur des fruits
Je ne connais pas tous les fruits par cœur
ni la chaleur bienfaisante des fruits sur un drap blanc

Mais des hôpitaux n’en finissent plus
des usines n’en finissent plus
des files d’attente dans le gel n’en finissent plus
des plages tournées en marécages n’en finissent plus

J’en ai connu qui souffraient à perdre haleine
n’en finissent plus de mourir
en écoutant la voix d’un violon ou celle d’un corbeau
ou celle des érables en avril

N’en finissent plus d’atteindre des rivières en eux
qui défilent charriant des banquises de lumière
des lambeaux de saisons ils ont tant de rêves

Mais les barrières les antichambres n’en finissent plus
Les tortures les cancers n’en finissent plus
les hommes qui luttent dans les mines
aux souches de leur peuple
que l’on fusille à bout portant en sautillant de fureur
n’en finissent plus
de rêver couleur d’orange

Des femmes n’en finissent plus de coudre des hommes
et des hommes de se verser à boire

Pourtant malgré les rides multipliées du monde
malgré les exils multipliés
les blessures répétées
dans l’aveuglement des pierres
je piège encore le son des vagues
la paix des oranges

Doucement Cézanne se réclame de la souffrance du sol
de sa construction
et tout l’été dynamique s’en vient m’éveiller
s’en vient doucement éperdument me léguer ses fruits.

Marie Uguay

N’ÊTRE PAS


 

 

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N’ÊTRE PAS

Fermer le temps présent le temps nécessaire à s’en purger pour se replacer au bon endroit, besoin de ça pour sortir de ce temps de merde où tous, hommes et éléments s’accordent pour conduire à rien. Cézanne en premier pour héberger la révolte constructive. Des murs solides et vivants chassant les faiseurs de mots maîtres de la phrase creuse. Puis Marguerite pour approcher la netteté allant au but en sachant que peu comprendrons, mais ce peu devenant le tout il faut le jeter. Je ne peux peindre un monde qui base sa vérité sur un mensonge. Le non-dit actuel s’en prend à tout sans mesurer. Ce sens étant totalement dépassé. Personne ne veut plus se reconnaître. Nous sommes dirigés par un homme qui erre et dans cette reconnaissance de son inaptitude pense à démissionner pour se faire réélire. Ce n’est même plus pitoyable, c’est la loi du néant, son pouvoir totalitaire. Je vais pas me pisser dessus et me vomir, non je veux arrêter cette déchéance au moins sur le plan personnel.

Arrêter juste pour séparer le désastre d’un suicide au profit d’un choix de l’ignorance globale qui se vante de savoir. Pouvoir se sauver et non vouloir le pouvoir d’en profiter. Internet héberge ce deuxième pouvoir, celui que je répudie.

Je ne veux pas perdre ma vitalité en vivant mon quotidien dans l’inaction d’aimer au premier chef. Le sujet onirique est affaibli par un autre virus. Celui d’une réalité matérialiste prête à tout pour occuper l’espace de marché. Réduite à ne plus pouvoir prendre en compte la stricte mesure de précaution.

L’économie mondialiste reprend autorité sur l’existence des individus pour n’être plus.

J’écrirai la couleur du vivre, la vigueur d’aimer isolé  de la masse pas de mon idéal, pour sauver le seul concept qui vaille.

Niala-Loisobleu – 13 Juin 2020

OCRES


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OCRES

 

Le sol est là, un chien accourt, il est audible le cri qui se libère du caillot

la pluie tourne en ne lâchant qu’un nuage

dans l’odeur de terre remuée le cheval souligne d’un trait le chemin de la maison

 

Niala-Loisobleu – 18/08/19

DU BITUME ABSENT


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DU BITUME ABSENT

Tiens prendre une pomme et se laisser croquer par Cézanne devant la victoire d’une montagne forçant le classicisme académique à se corriger. Le silence ne se rompt pas dans le bruit des cartes que les joueurs abattent. Pas plus que la fumée des pipes n’éteint le passage de l’absinthe à travers la cuillère. La salle est si vivante. Les murs ont du dans leur jeunesse avoir une liaison avec la blancheur. Le temps des aventures a laissé ses traces. Le volet bat au fenestron du grenier. Le peu de lumière peut laisser les araignées dans l’ombre, sous la poussière plus rien ne salit, les toiles de Paul ne font que mûrir avec clarté. Ma pensée en traînant dans les senteurs fruitières monte la vallée. Hier j’ai ensemencé l’herbe dans l’endroit de la cigogne. Depuis une maison blanche se penche au-dessus de la falaise quand je passe. je peux prendre le bruit des vagues pour me rafraîchir les tempes, les yeux puisent très profond. Il me semble parfois que je n’ai plus pied.

Niala-Loisobleu – 01/07/19

REBLOG


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REBLOG

A deux pas de ma naissance…je me souviens de tout… j’arrivais un matin de Novembre dans une ruche plus que fourmilière. Un froid si aigu règnait en mâitre que je ne vois d’autre explication à la présence créative qui imposait son énergie. D’un piano sans queue sortaient les cris de la pierre tordue dans le métal d’une statue équestre, pendant que la laine filait la lisse d’une vague enchantée. Ô des Capitaines sur chaque pont de ma rive gauche de Seine…ça ne manquait pas.

Des peintres, des sculpteurs, des lithographes, des compositeurs, des danseurs, des comédiens, des poètes, des chanteurs, des acrobates et puis et puis….Avec des empreintes de Bateau-Lavoir et de Dôme, mon dernier foyer créatif parisien se dressait sur ses pieds en faisant venir des artistes pluridisciplinaires du monde entier. Force, énergie, puissance, rien n’y manquait. Le monde se révoltait dans l’arène de la capitale du pays France. Révolution d’Octobre, révolution Khalo, révolution Picasso, révolutions qu’un créateur sans précédent avait tiré de lui, monsieur Paul, Cézanne pour la Ste-Victoire de l’Art. Zola torchant l’article, si J’accuse, les voleurs de blogs aujourd’hui c’est pour l’irrespect qu’ils portent au génie humain.

Quand Barbara se laisse partir à la plume que ou qui crois-tu qu’elle copie hein, Bouffi, crois-tu qu’elle a pas germé la naissance de sa pensée dans ses tripes, en accouchant ses mots ?

Et c’est à elle, à personne d’autre ce qu’elle écrit, personne a le droit de le copier sans son autorisation, c’est la propriété intellectuelle, la propriété de tous les écrits littéraires, musicaux, plastiques, musicaux, etc…

En vous les livrant elle vous donne…ne lui prenez pas…Sans au moins un commentaire.

Niala-Loisobleu – 7 Juillet 2018