ARBRE DE VIE (Cette Intime Vision)


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ARBRE DE VIE (Cette Intime Vision)

 

MICHEL CAMUS

Le poète du silence

Auprès de mon arbre

Je vivais heureux

J’aurais jamais dû

M’éloigner de mon arbre

Auprès de mon arbre

Je vivais heureux

J’aurais jamais dû

Le quitter des yeux

Georges Brassens

 

Jamais livre ne m’aura laissé aussi silencieuse que celui-là

L’arbre de vie du vide…de Michel Camus

Le vide serait-il en vie ? Est-il la source où l’arbre prend racine ?

Je retourne souvent ce livre dans mes mains, comme pour mieux sentir quelque chose qui n’est pas là…. Je touche la matière du bout des doigts.

Des mots imprimés sur un papier Ingres d’Arches. 
63 pages qui guettent le silence, des fragments et une solide colonne vertébrale.

Michel Camus auteur et éditeur ( Les éditions Lettres vives fondées en 1981 avec Claire Tiévant ) aime que les livres naissent « moins d’une connaissance qui vient de l’extérieur que d’une écoute intérieure qui interroge les sources de la conscience »

Ainsi chemine-t-il avec les quêteurs d’absolu . 

 

Que sait-on sans mot dire du silence ?

L’unité du son et du silence s’entend

Dans l’apparition du murmure

Issu de la source en amont :

Et du silence et de la parole ;

disparaissant d’un seul tenant

comme la note finale du dernier tango de l’aurore

Michel Camus page 31 – L’Arbre de vie du vide

 

Quand le silence devient-il effectif

charnellement présent ?
dans l’érotisme, l’oeuvre d’art et la mort :

Confondus d’un seul tenant

dans leur propre silence.

Seul le silence de l’amour peut combler

de lumière

les bouches d’ombre de nos pensées.

Le silence fermé sur soi du monde minéral

ne s’ouvre qu’aux racines

de l’arbre de vie du vide

Michel camus – page 23 – l’Arbre de vie du vide

 

Mains tenant, j’ai l’obligation de me taire pour qu’elle n’ait aucun doute.

N-L – 22/0917

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Arbre de Vie (Cette Intime Vision)

2017 – Niala

Acrylique s/Canson, encadré s/verre 30×40

La Nuit au Soleil (extraits)


La Nuit au Soleil (extraits)

Peut-on jamais sortir des signes
( et du sens )
En sortir absolument
Pour entrer dans l’absolue réalité sans signe ?

Qui  » on  » ?
La poésie ne nous fait jamais mieux
signe
qu’en nous aveuglant
absolument.

Nous que l’absolue réalité sans signe
rend muets,
tout,
dans une seconde vue,
nous fait signe ;
tout
nous renvoie au sens
qui n’a de sens
qu’à l’intérieur du sens :
sans signe
en nous
sans nom.

Les yeux ne sont faits pour ne voir,
les oreilles pour n’entendre
rien d’absolu.

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Il faut en finir avec soi
pour vivre sans,
sans vivre pour,
sans même le moindre désir
de vivre à l’infinitif…

La naissance ou le commencement
sans commencement.
Le naître ou le commencement de la fin.

La mort, seule finalité de la naissance.
Et, dans le mourir, la seule fin du naître.

Enfin
la fin de la fin
dans l’infini.

Le seul secret de la vie : la mort.
La seule énigme de la mort : la vie de la vie.

La seule finalité de la poésie :
l’infini, c’est à dire l’impossible.

Michel Camus

https://fr.wikipedia.org/wiki/Michel_Camus