
L’OUTREPASSANTE PAR BEATRICE DOUVRE
L’OUTREPASSANTE PAR BEATRICE DOUVRE
Ton sein me maintient dans le jour
Incandescente et claire
Tes grands reflets s’éloignent
Je m’attarde aux prairies fondantes
Dans le lierre noir
Près des maisons
Dans le vin froid
Le vin filé des fêtes idéales
Qui touche à l’écume, aux cordes
De la mer
J’attends le pas qui te portait
Jusqu’à l’étoile des marines
Moi j’ai porté le pas jusqu’aux semences.
Béatrice Douvre (1967-1994), Vert présage [1992] in Œuvre poétique, peintures & dessins, Voix d’encre, 2000, page 140. Préface de Philippe Jaccottet.
Habiter la halte brève
La rive avant la traversée
La distance fascinée qui saigne
Et la pierre verte à l’anse des ponts
Dans la nuit sans fin du splendide amour
Porter sur l’ombre et la détruire
Nos voix de lave soudain belliqueuses
L’amont tremblé de nos tenailles
Il y a loin au ruisseau
Un seuil gelé qui brille
Un nid de pierre sur les tables
Et le pain rouge du marteau
La terre
Après la terre honora nos fureurs
Ô ses éclats de lampes brèves
Midis
Martelés de nos hâtes.
Béatrice Douvre
Béatrice Douvre, Laissez-nous nous rendre à la nuit in L’Ange fou, la neige [1990] ; Œuvre poétique, peintures & dessins, Voix d’encre, 2000, page 92. Préface de Philippe Jaccottet. Poème repris dans le dossier « Béatrice Douvre, la passante du péril » du numéro 4 de la revue Linea(été 2005).
(Source Terre de Femmes)
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