BRIBES (XI)


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BRIBES (XI)

Au violet d’un cardinal odorant

sans goût pillons ni moindre sabre

tout de blanc vétus queues et becs d’épi

les pies coms chants de blé ont du mot-peint dans l’Epoque

Visionnaires ?

Sans aucun doute parce que pas tournés du côté d’où vient le vent qui ment

droits devant

le taureau mis aux vaches

complices

le cheval de labour

araire

se tiennent nus en lacets

comme foetus à naître dans leur  bain-douche amniotique…

Niala-Loisobleu – 28/11/18

MES EUPHEMISMES 31


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MES EUPHEMISMES 31

L’heure dérangée se fit soudain reculer, tiens pourtant la saison en est passée. Il faut attendre pour être à l’heur exact qu’il avance.

Niala-Loisobleu – 10/11/18

ESPACE ONIRIQUE


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ESPACE ONIRIQUE

La voix prise entre couloir et pièce d’à côté surveille la porte en retenant son volume, pourtant elle ne pense qu’à l’envie de s’exprimer librement. Cet endroit est un placard qui empêche de rejoindre le coin de cabane que la campagne tient sans laisse.

Quelques pas  pour sortir  rejoindre les oiseaux qui chantent sans attendre une autorisation. La nuit semble avoir à se partager entre le permis et l’interdit.

Les matins où la voiture n’est pas impatiente de vous emmener aux taches quotidiennes, tempèrent la vitesse du vent et le froid des courses contre la montre. Chaque instant peut donner plus de concentration, l’endroit où l’on va sans besoin d’ouvrir les yeux sort des virages dangereux.

Il y a cette façon bien à soi de regarder le mur d’en face qui fait apparaître un long couloir ouvert.

Dehors la mer à deux pas se balance.

Des femmes en robe à traîne longent la voie ferrée, la Petite-Fille sort du sarcophage  ouvert sur le quai. Il fait une ligne vive d’eau qui coule  au creux de la main.

Illustration: Paul Delvaux

Niala-Loisobleu – 23 Octobre 2018

STASE


 

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STASE

Claquements de draps, un périmètre blanc pointe le jour sur la partie endormie,. Nostalgie concentrée sur la manivelle hébétée.

Les sabots du cheval manquent au bruit rassurant de l’éveil.

Changement d’araire ?

Les parois de l’atelier en suaire tiennent les outils dans un incertain halo, rien ne bouge, la musique a cessé son guet.

Volets tirés, l’imaginaire tient l’odeur de la Muse dans le silence vigilant des heures de veille.

 

Niala-Loisobleu – 12/10/18

 

L’ITINERAIRE


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L’ITINERAIRE

 

au coeur

je pense te savoir au plus près

les fils qui tiennent

calent d’erre

en excellent mobile

L’immonde se nourrit de sa malveillance, terrible addiction qui le conduit à désirer poser son fiel en tous sites tout en ne pouvant pas savoir à quoi le beau ressemble, c’est un langage dont il ignore jusqu’au début du sens.

Tout à l’heure quand t’as vu la chaîne couper la cabane éventrée du monde, ça t’a piqué comme le poignard qui se plante entres les omoplates. Tellement c’est fourbe qu’il faut passer chemin, la gangrène on ne la soigne qu’en amputant.

L’ITINERAIRE

De la torpeur qui te sangle, du purin que tu fends, chimère du rocher, le sifflement, le maléfice me poursuivent. Un accroc dans la trame, une lacune de la partition me rendent aux
ombres mal tuées dont les yeux tournent dans l’écume.

La géante. La gangrène des marteaux s’écarte de son flanc. Elle est l’àme du bronze englouti, le glas marin.

La bouffonne. Tumultueuse aux confins. Volubile dans le feuillage. Insondable sur le bûcher.

La servante. Flaireuse de tisons sous les décombres du laboratoire. Mangeuse de gravais. Une fleur l’épouvante, un baiser la disloque.

L’ingénue. Se chérit par procuration. Roucoule au commandement. Voyage encore, sans s’appauvrir, dans le volume de mon pied.

Un rayon dans l’eau m’offrait le ciel changé en serpent. Le cœur en eut raison. Le cœur, depuis le soir que tu m’es apparue. Depuis le soir que la chimère à jeun
s’ouvrit les veines dans la grâce.

Jacques Dupin

En sentant la chair de tes pores me tendre l’anneau j’accostais au matin d’une traversée qui connut des vagues scélérates. pour vivre l’abri sûr.

Ce qu’il y a d’amour dans l’autrement ridiculise les gestes automatiques d’une pulsion. On arrive à se sentir l’un dans l’Autre à tous propos. Comme un tee-shirt liberty fleurit ta poitrine je n’arrache aucun brin au tapis…

Niala-Loisobleu – 06/10/18

QUELQUE CHOSE EN NOUS DE TIENNE ICI


 

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QUELQUE CHOSE EN NOUS

DE TIENNE ICI

Il manque toujours une présence aux heures, qu’un hoquet d’être à soustrait. La voix chaude qui étaie tient sans se montrer un espace de réconfort. On comble en marchant dans les catacombes de la vie . Ici il fait soleil, glacial. Là-bas, il pleut pas plus chaud. Sur les serpents de fer les trains laissent pas tomber les vaches, y a toujours quelque chose qui meuh en Nous de tienne ici. La rivière tire son eau pour la conduire à la mer.

-Es-ce tu air ?

-Plus que ça m’aime ma Muse.

Ce coin de bruyère où tu fais poser l’embrun court en sentier le long de la falaise. Ton corps rocher socle ta pensée, les vagues y gerbent l’écume des jours à côté d’enfants que la poésie retient de mal grandir. Le sol de l’arène soulève la poussière de ton sabot qui ne cède rien à l’absurde comédie d’une proposition déguisée. Calomnie tu l’encornes, l’ignoble est mis à mort. Les mises en garde n’ayant qu’en vie d’occire sont pitoyables. La laideur fait boomerang, elle revient au galop comme la marée autour du Mont, dans la gueule du dragon mal venu.

J’entends d’ici ton sein battre à mon poignet…

Niala-Loisobleu – 2 Octobre 2018

LES YEUX EN DORMIR


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LES YEUX EN DORMIR

 

Là contre la planche à écrire des symboles vont et viennent sans contrainte particulière, le principal étant le brumeux d’une fatigue pas entièrement sortie du lit.

Le peu dormeux que je suis est bien moins vif au levé d’une trop longue nuit de sommeil.

Les lignes de construction du travail que me demande la création de ma boutique sont nouées trop serré pour que j’y comprenne ce qu’il faut faire. Faut ralentir.

N-L – 1er Octobre 2018

DIALOGUE ININTERROMPU 1


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DIALOGUE ININTERROMPU 1

 

B-A : Dis, crois-tu que la nuit venue l’idée de la fleur s’échappe sur la pointe des pieds pour aller dormir dans la fleur ?

 

N -L: Il se pourrait bien eu égard à ce qui en volute sur le front du rêve.

 

B-A :  Elle aurait alors la connaissance secrète des heures et s’ouvrirait au  champ des possibles qui seul enfante la vraie couleur?

 

N-L :  Cet accès dénoue les aiguilles. Sur la patinoire des cadrans lisses le temps disparaît en laissant les lames des patins fendre la glace. Dans un salto la première des trois primaires sale la chaussée.

 

B-A : C’est donc ainsi que l’on entre dans le rêve: pieds nus …

 

N -L:Le rêve se veut spartiate pour libérer la plante de toute amarre…

 

 B-A :Et c’est ainsi, parce qu’ils plantèrent, qu’ils dessinent le profil grec de la beauté? Parle-moi de la beauté…

 

N-L :Elle me dit:

-Parle de la beauté…

J’entre sans bruit dans la malle enfouie sous les pinceaux aux poils usés et les palettes trop lourdes à porter. Un oiseau niche un peu partout sur les taches qui recouvrent le sol, la corde du tapis en est raidie. Un casque de pompier d’une ancienne école aujourd’hui éteinte brille de tous ses feux. Quelques bâtons de craie enfuis du tableau noir parlent de campagnes de pêche, de châteaux de sable, de jardin secret. Sœur Anne est descendue du rempart. La douve tire ses lentilles du puits, permettant à la vérité de laisser ses seins dire à haute voix ce que l’on cache hypocritement. Ramené, un chevalier, s’accorde à l’amble d’un trot. L’éboulis d’une carrière garde les mains calleuses d’un tracé architectural en liant tiré d’un bas-relief, les psaumes reculent au premier cri de l’innocent avant que les chiens ragent. Il faisait noir au point que la diagonale du vitrail s’alluma. La beauté c’est les mains du silence en prière laïque, l’athée cohère, passent des Mermoz, Saint-Exupéry, la Postale sait l’Atlantide. Si les ailes se reflètent comme un poisson volant touchant terre il faut arrêter de chercher une réponse et trouver dans l’entrée de sa naissance le mystère à garder inviolé…

 

B-A : Alors ce serait donc ce grain tombé de l’épi du temps que l’on fait pousser dans la terre meuble de l’imaginaire prompte à doubler la récolte à la racine de l’âme jumelle. Une eau qui se boit elle-même dans des jardins de feux. Un autodafé intime en somme…Un combat corps à corps avec l’âme qui doit pousser droit sous des yeux grand- ouverts?

 

 N-L : La flamme intérieure demeure inconnue de beaucoup. L’errance guide la pensée d’une canne blanche qui dissimule le vilain canard noir aux yeux de l’opinion publique.

 

Barbara Auzou / Niala-Loisobleu

METRO DE CORRESPONDANCE


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METRO DE CORRESPONDANCE

 

Lâchant la rampe de l’escale à torts qui serrait la montée du buste – lacets en guise de guêtres d’assaut – il sauta en raccourci du corps niche d’une bretelle à l’agrafe dorsale. Oh le bond, le bon du bonnet, se souvînt-il quand enfant, d’une station à l’autre le tunnel avait quelque chose de sein.

Les premiers transports poinçonnent les départs vers, pas les lits las, ressent-il t’îles en traversant la Seine et les Tuileries pour prendre son métro à Pyramides, non sans avoir  pas laissé de côté la vue des nichons verts des belles dames du jardin posés sur leur socle…

Niala-Loisobleu – 18/09/18

ENTRE TIEN EMOI 31


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ENTRE TIEN EMOI 31

Reste ce qui seul compte dans cette diarrhée verbale d’évènements de transit entre une période où on sait plus pourquoi on travaille et celle où on part en vacances pour faire semblant de l’oublier. Que nous en arrivons à le faire pour de vrai intestinablement. Histoire de compenser ?  Ma foi ,  s’attache à croire que la fumée sans le feu ça n’existe pas, on a encore un corps pour réactif, c’te vieille cuti qui ment pas. Heureux non ? Ouais seulement si tu ne fais pas comme si tout y compris la surmerde c’était normal. Il faut s’empresser de courir au fond de son jardin à soi, plutôt qu’à sa cabane. Le boyau c’est la soupape qui n’a nul besoin de bible pour jurer. Alors que ce type de littérature qui n’est que littérature sorte du tiroir aux polichinelles, l’amour pur clamé par des représentants pourris ça me fait chier, ben voilà je l’ai dit.

On se fait son univers en fonction de ses besoins spirituels

Ceux qui n’ont d’idées que du matériel n’entrent pas dans mon concept du bonheur

Alors imagines…

La loi des séries adore le noir, c’est prouvé depuis bien avant l’invention de l’électricité. Seulement mis à part les dévissés du normal, personne n’en veut vraiment pour emblème, le prince du noir qui Soulages est un adorateur du matériel, seuls la spéculation le motive comme ses disciples, le monde est instrumentalisé pour ne reconnaître que cela au point que la nature qui ne s’y retrouve en rien se rebiffe.

Je n’ai pas accepté de rentrer dans cet ordre depuis toujours, aujord’hui ma Muse tu me donnes des raisons impérieuses de penser que c’est le bon choix, je ne pourrais refaire le monde, s’il va à sa perte je refuse d’aller à la tienne, on a le choix de construire notre maison sur nos plans, pas sur un plan-type. Ce que nous disons tout seul jusqu’à voie haute arrive à la bonne adresse. Raison de pas se priver de dire avec les mots qui vont dans le sens de faire. Les jeteurs de sort n’arriveront pas à nous mettre hors l’un de l’autre, ceci se prouve en termes de cultures créatives, ce qu’on s’aime agrandissant nos greniers, ça se passe de commentaires. Je maintiens que nous ne sommes pas le résultat du hasard mais la volonté d’exister. Nos facultés conjointes de créer suffisent à le prouver. La couleur et tes mots sont plus qu’une phrase, c’est le m’aime acte. Je ne partirais pas d’ici sans se les avoir. Quand la mer après un long transfert mutant ramène à l’ô séant plus proche, le sel n’en est que plus abondant. Nous n’avons pas eu à choisir, sa fleur est venue couvrir le carreau de sa perspective si nue que rien n’en détourne l’esprit. Quelque part j’entends avec force ta classe monter au tableau, le Mékong à l’étal…

Niala-Loisobleu – 29/08/18