
DIALOGUE ININTERROMPU 1
B-A : Dis, crois-tu que la nuit venue l’idée de la fleur s’échappe sur la pointe des pieds pour aller dormir dans la fleur ?
N -L: Il se pourrait bien eu égard à ce qui en volute sur le front du rêve.
B-A : Elle aurait alors la connaissance secrète des heures et s’ouvrirait au champ des possibles qui seul enfante la vraie couleur?
N-L : Cet accès dénoue les aiguilles. Sur la patinoire des cadrans lisses le temps disparaît en laissant les lames des patins fendre la glace. Dans un salto la première des trois primaires sale la chaussée.
B-A : C’est donc ainsi que l’on entre dans le rêve: pieds nus …
N -L:Le rêve se veut spartiate pour libérer la plante de toute amarre…
B-A :Et c’est ainsi, parce qu’ils plantèrent, qu’ils dessinent le profil grec de la beauté? Parle-moi de la beauté…
N-L :Elle me dit:
-Parle de la beauté…
J’entre sans bruit dans la malle enfouie sous les pinceaux aux poils usés et les palettes trop lourdes à porter. Un oiseau niche un peu partout sur les taches qui recouvrent le sol, la corde du tapis en est raidie. Un casque de pompier d’une ancienne école aujourd’hui éteinte brille de tous ses feux. Quelques bâtons de craie enfuis du tableau noir parlent de campagnes de pêche, de châteaux de sable, de jardin secret. Sœur Anne est descendue du rempart. La douve tire ses lentilles du puits, permettant à la vérité de laisser ses seins dire à haute voix ce que l’on cache hypocritement. Ramené, un chevalier, s’accorde à l’amble d’un trot. L’éboulis d’une carrière garde les mains calleuses d’un tracé architectural en liant tiré d’un bas-relief, les psaumes reculent au premier cri de l’innocent avant que les chiens ragent. Il faisait noir au point que la diagonale du vitrail s’alluma. La beauté c’est les mains du silence en prière laïque, l’athée cohère, passent des Mermoz, Saint-Exupéry, la Postale sait l’Atlantide. Si les ailes se reflètent comme un poisson volant touchant terre il faut arrêter de chercher une réponse et trouver dans l’entrée de sa naissance le mystère à garder inviolé…
B-A : Alors ce serait donc ce grain tombé de l’épi du temps que l’on fait pousser dans la terre meuble de l’imaginaire prompte à doubler la récolte à la racine de l’âme jumelle. Une eau qui se boit elle-même dans des jardins de feux. Un autodafé intime en somme…Un combat corps à corps avec l’âme qui doit pousser droit sous des yeux grand- ouverts?
N-L : La flamme intérieure demeure inconnue de beaucoup. L’errance guide la pensée d’une canne blanche qui dissimule le vilain canard noir aux yeux de l’opinion publique.
Barbara Auzou / Niala-Loisobleu
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