SALVADOR DALI PAR PAUL ELUARD


Paul Eluard

SALVADOR DALI PAR PAUL ELUARD

C’est en tirant sur la corde des villes en fanant
Les provinces que le délié des sexes
Accroît les sentiments rugueux du père
En quête d’une végétation nouvelle
Dont les nuits boule de neige

Interdisent à l’adresse de montrer le bout mobile de son nez.

C’est en lissant les graines imperceptibles des désirs

Que l’aiguille s’arrête complaisamment

Sur la dernière minute de l’araignée et du pavot

Sur la céramique de l’iris et du point de suspension

Que l’aiguille se noue sur la fausse audace

De l’arrêt dans les gares et du doigt de la pudeur.

C’est en pavant les rues de nids d’oiseaux
Que le piano des mêlées de géants
Fait passer au profit de la famine
Les chants interminables des changements de grandeur
De deux êtres qui se quittent.

C’est en acceptant de se servir des outils de la rouille
En constatant nonchalamment la bonne foi du métal
Que les mains s’ouvrent aux délices des bouquets
Et autres petits diables des villégiatures
Au fond des poches rayées de rouge.

C’est en s’accrochant à un rideau de mouches

Que la pêcheuse malingre se défend des marins

Elle ne s’intéresse pas à la mer bête et ronde comme

une pomme
Le bois qui manque la forêt qui n’est pas là
La rencontre qui n’a pas lieu et pour boire
La verdure dans les verres et la bouche qui n’est faite
Que pour pleurer une arme le seul terme de comparaison
Avec la table avec le verre avec les larmes
Et l’ombre forge le squelette du cristal de roche.

C’est pour ne pas laisser ces yeux les nôtres vides

entre nous
Qu’elle tend ses bras nus
La fille sans bijoux la fille à la peau nue
Il faudrait bien par-ci par-là des rochers des vagues
Des femmes pour nous distraire pour nous habiller
Ou des cerises d’émeraudes dans le lait de la rosée.

Tant d’aubes brèves dans les mains

Tant de gestes maniaques pour dissiper l’insomnie

Sous la rebondissante nuit du linge

Face à l’escalier dont chaque marche est le plateau

d’une balance
Face aux oiseaux dressés contre les torrents
L’étoile lourde du beau temps s’ouvre les veines.

Paul Eluard

Quant à réunir


Quant à réunir

Au premier mouvement de la pédale wah-wah, en voyant les fourmis partir en tous sens, j’ai pensé aux nageoires des chants de blé lorsque le vent sort des coquelicots un autre goût du peint

On couve en soi plus d’envie en consigne, que de secousses au départ des trains

Et le sifflement de la glace baissée dans le couloir quand on se penche sur l’écartement des cuisses de sa voisine coin d’en-face, Le voyage sort du tunnel. Mène à quai 5′ d’arrêt. Vous allez où, Mademoiselle, lui-dit-il, en rapprochant son jeu nous comme on sort sa carte pour une réussite. Elle baisse les yeux. Puis décommande son attente de rien en se disant ma foi si les voyages forment le jeûne est-ce pour mourir ventre vide ?

Les trains redonnent aux transports un surréalisme qui est moins chiant qu’une journée de cours à apprendre par coeur ce qui n’a rien des cris, la philosophie d’un lit-clos sur l’abstinence a mille fois plus raison qu’un théâtre d’ombre en projection quotidienne

Léonor Fini

m’a fasciné par son parlé le chat, le miaulement des profondeurs dans la courbe du do qu’elle a eu, c’est accourir dans l’ô riant express.

Niala-Loisobleu – 30 Mars 2021

SENS AIMANT


SENS AIMANT

Sans attendre les concordances de la marée et de l’état de la passerelle, à cheval ou à pied, dans l’inclinaison du soleil, le chant de l’alouette et sa partie consommable, au plein de tes seins ménageant le col en praticable, comme tu sais j’ai rien à foutre de l’arrêt-de-maladie du remonte-pente, j’viens pas jouer au bon homme des neiges, versé plutôt Lou genre Apollinaire, déglaceur du palais, lune à parc bain-de-minuit, type Joséphine s’osant au grand-bain sans mentir, cherchant le poil sur la langue des Mille-et-une-Nuits qui ferait bégayer pour l’arracher avec le besoin furieux de ranger chaque chose à sa place et cesser de dire qu’on vaccine de plus en étant toujours pas livré

J’ai venu au monde dans un climat où l’enfant ne tuait pas l’autre pour jouir, mais qui, pas élevé au smarphone, à l’abri et conduite de ses parents, cultivait l’espoir de vivre sens aimant

Niala-Loisobleu – 11 Mars 2021

LA BOÎTE AU L’ÊTRE 23


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LA BOÎTE AU L’ÊTRE 23

 

PARCOURS POETIQUES MOSNAC 2014 – 4

La table est dressée, tout autour les arbres se mettent à chanter
Au pied du promontoire
les fourmis sont aux fourneaux
Un levé d’odeurs
alléchantes
ondule les cheveux des branches

Les tasses
en avons-nous bues….souviens-tu tant ?
Derrière un tronc il y parfois pire que l’obole à donner
Le coeur cogne au coing des haches

Ces ombres ont beau vouloir étendre leurs prises
me voici au seuil de la cabane
Le gros arbre s’est ouvert le bas-ventre
accoucherait-il d’espérance
qu’il ne s’y prendrait mieux
de son vagin réconcilié avec lui-même
l’utérus germe
les sèves qui porteront le cri de la vie au plus loin

J’ai mouché les flammes des girouettes
trop d’étincelles font artifice de leur bois
en galbant le mollet du jambage
pour dire vois ce que j’ai pour toit sous le manteau
Antre entre donc en moi
je suis la sorcière de ton bûcher

La mer partie de l’autre marée
vient à grands seaux laver l’impureté
Du balai
maudite sirène
ton chant naufrageur ne lanterne que le malheur
Je me jette aux écumes pour changer mes jours de destination

La clairière vient d’ouvrir son dôme
un bain de soleil descend
pour m’indiquer la route
le ban publié
fait annonce
il y aura mariage entre la
Poésie et l’Absolu
Le Chevalier, hérault porte la nouvelle sans recours avoir aux anges

L’Araignée silencieuse
omniprésente
ne s’est en rien laissée distraire
Les mythes du monde sont sans dents contre sa toile
Tu peux la maudire comme autant que tu voudras
elle s’en fout
Elle tisse
tirant de l’au-delà un temporel où l’éternité se retrouve

Nous avons du feu pour tous les hivers
la forêt nous couvre de ses flammes chaleureuses
la ressource de l’amour est naturelle
ce que tu coupes repousse en corps plus fort

Niala-Loisobleu
16 Septembre 2014

La trace en corps saignante, impossible de se perdre en ce Dimanche réconcilié avec le paysage. Il m’a suffit d’entrer dans l’estuaire pour ôter des façades la partie fausse de leur architecture. Aux trumeaux le miroir est d’un tain qui dissipe l’ambiguïté du doute contaminé. Quant aux tables saillantes de la pierre, j’ai senti que les colonnes les laissaient parler en raison de leur connaissance du silence. Paix d’une joie simple qui vous prend par l’intérieur. Bonheur macéré dans la confiance. Un Autre matin est à poindre. Sans que les torpilleurs d’une escadre pirate puissent en gâter la pulpe. Il n’y a de vent que celui qui a appris le dessein du sillage en ayant su garder le premier signe de la voix.

Niala-Loisobleu – 7 Août 2017

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