La vérité du drame est dans ce pur espace qui règne entre la stance heureuse et l'abîme qu'elle côtoie : cet inapaisement total, ou cette ambiguïté suprême. Saint-john Perse
J’ai attrapé un coup d’soleil Un coup d’amour, un coup d’je t’aime J’sais pas comment, faut qu’j’me rappelle Si c’est un rêve, t’es super belle J’dors plus la nuit, j’fais des voyages Sur des bateaux qui font naufrage J’te vois toute nue sur du satin Et j’en dors plus, viens m’voir demain…
Jamais été si richard
je livre de la jungle à qui veut sortir de son hlm
en franco de pores
dans ce qui n’est pas là
mais le soleil que tu fais
crois-moi
n’a rien d’artificiel
à voir comme tu fleures mon marais c’est que du sel au carreau !
Imaginer un désert rond sans vent ni ciel ni horizon
Un gris sans fin pareil au gris non-lieu n’ayant nulle substance
Ubiquité inétendue où le regard aurait fondu
Dont tous les points seraient des trous micropores d’un même abîme
Et que partout sourdant de rien soudain le pourpre l’envahît
Que bourgeonnât ce néant gris de fleurs charnues mimant des lèvres
Qu’ainsi la vide éternité crépusculaire suspendît
Sa propre attente dont l’objet fût l’intense incarnat du rouge
De cette attente sans durée le point du jour va-t-il percer Où gris et rouge ne soient qu’un qui s’y décante s’y distingue De l’une à l’autre commissure entre eux il filtre un horizon La bouche semble l’entrouvrir pour qu’y luise une perle au fond
Elle est si belle féminine et Quelqu’un de très loin devine Bien que n’existe rien encore quelle face elle animerait Qui s’ébauche rosant le gris dans le rêve où il se voit naître Du rêve même qu’il fait naître dans ces yeux en miroir des sienS.
Jésus est mort pour les péchés de quelqu’un mais pas pour les miens Jesus died for somebody’s sins but not mine
Fondre dans un pot de voleurs Meltin’ in a pot of thieves
Wild card dans ma manche Wild card up my sleeve
Cœur épais de pierre Thick heart of stone
Mes péchés sont les miens My sins my own
Ils m’appartiennent, moi They belong to me, meLes gens disent « méfiez-vous! » People say « beware! »
Mais je m’en fiche But I don’t care
Les mots sont juste The words are just
Règles et règlements pour moi, moi Rules and regulations to me, meJe-je marche dans une pièce, tu sais que j’ai l’air si fier I-I walk in a room, you know I look so proud
Je bouge dans cette atmosphère ici, eh bien, tout est permis I’m movin’ in this here atmosphere, well, anything’s allowed
Et je vais à cette fête ici et je m’ennuie juste And I go to this here party and I just get bored
Jusqu’à ce que je regarde par la fenêtre, je vois une jeune chose douce Until I look out the window, see a sweet young thing
Humpin ‘sur le parcmètre, penché sur le parcmètre Humpin’ on the parking meter, leanin’ on the parking meter
Oh, elle a l’air si belle, oh, elle a l’air si belle Oh, she looks so good, oh, she looks so fine
Et j’ai ce sentiment fou et ensuite je vais ah-ah la faire mienne And I got this crazy feeling and then I’m gonna ah-ah make her mine
Ooh je vais lui mettre mon sort Ooh I’ll put my spell on herLa voilà Here she comes
Marcher dans la rue Walkin’ down the street
La voilà Here she comes
Comin ‘par ma porte Comin’ through my door
La voilà Here she comes
Rampant mon escalier Crawlin’ up my stair
La voilà Here she comes
Valse à travers la salle Waltzin’ through the hall
Dans une jolie robe rouge In a pretty red dress
Et oh, elle a l’air si belle And oh, she looks so good,
Oh, elle a l’air si bien Oh, she looks so fine
Et j’ai ce sentiment fou que je vais ah-ah la faire mienne And I got this crazy feeling that I’m gonna ah-ah make her mineEt puis j’entends ça frapper à ma porte And then I hear this knockin’ on my door
Entends ça frapper à ma porte Hear this knockin’ on my door
Et je regarde la grande horloge de la tour And I look up into the big tower clock
Et dites: « Oh mon Dieu, il est minuit! » And say, « oh my God here’s midnight! »
Et mon bébé passe la porte And my baby is walkin’ through the door
S’appuyant sur mon canapé, elle me chuchote et je fais le grand saut Leanin’ on my couch she whispers to me and I take the big plunge
Et oh, elle était si bonne et o And oh, she was so good and o
H, elle était si bien H, she was so fine
Et je vais dire au monde que je l’ai juste fait mienne And I’m gonna tell the world that I just ah-ah made her mineEt j’ai dit chérie, dis-moi ton nom, elle m’a dit son nom And I said darling, tell me your name, she told me her name
Elle m’a chuchoté, elle m’a dit son nom She whispered to me, she told me her name
Et son nom est, et son nom est, et son nom est, et son nom est G-L-O-R-I-A And her name is, and her name is, and her name is, and her name is G-L-O-R-I-A
En comptant le temps, tu es venu dans ma chambre Counting the time, then you came to my room
Et tu m’as chuchoté et nous avons fait le grand saut And you whispered to me and we took the big plunge
Et oh. And oh.
tu étais si bon, oh, tu étais si bien you were so good, oh, you were so fine
Et je dois dire au monde que je la fais mienne, qu’elle mienne And I gotta tell the world that I make her mine make her mine
Fais d’elle mienne fais d’elle mienne fais d’elle mienne fais d’elle mienne Make her mine make her mine make her mine make her mineG-L-O-R-I-A Gloria G-L-O-R-I-A Gloria G-L-O-R-I-A Gloria, G-L-O-R-I-A Gloria G-L-O-R-I-A Gloria G-L-O-R-I-A Gloria,
G-L-O-R-I-A Gloria G-L-O-R-I-A GloriaEt les cloches de la tour sonnent, « ding dong » elles sonnent And the tower bells chime, « ding dong » they chime
Ils chantent: «Jésus est mort pour les péchés de quelqu’un mais pas pour les miens». They’re singing, « Jesus died for somebody’s sins but not mine. »Gloria G-L-O-R-I-A Gloria G-L-O-R-I-A Gloria G-L-O-R-I-A, Gloria G-L-O-R-I-A Gloria G-L-O-R-I-A Gloria G-L-O-R-I-A,
laissant l’estran dans une fausse responsabilité lunaire
c’est vrai sans l’être
J’ai des fossiles plein mes pierres, des gros, des petits, en forme de poire, descente aux en faire, aucun n’a du sein péri, le néné ça nourrit même parti ce qui fait que mes murs de pierre tendre ne sont des ex-voto. Si d’un moellon tu tires un nichon même l’oreille à distance tu l’entends battre sans te demander s’il est de gauche ou de droite
L’ambigüe ça n’existe que chez le faux-cil où la prothèse mammaire, pis t’en verras pas non plus des tatoués, mais tu peux tomber sur des poilus c’est des androgynes
Je te raconte tout ça pour te dire que rien ne meurt du coeur mais que si t’as la pierre qui va avec
Parce que des imitations y en a plus que l’Asie s’essaye à faire
Des fois le tant tourne au glaciaire
Ben les marrons chauds te noircissent davantage les yeux que les doigts, attends, sors ta pelle et gratte tu vas voir qu’au bout d’un moment ça flamencote à te mettre le maître aux normes en route
Par la bouche de ce canon il neige. C’était l’enfer dans notre tête. Au même moment c’est le printemps au bout de nos doigts. C’est la foulée de nouveau permise, la terre en amour, les herbes exubérantes.
L’esprit aussi, comme toute chose, a tremblé.
L’aigle est au futur.
Toute action qui engage l’âme, quand bien même celle-ci en serait ignorante, aura pour épilogue un repentir ou un chagrin. Il faut y consentir.
Comment me vint l’écriture? Comme un duvet d’oiseau sur ma vitre, en hiver. Aussitôt s’éleva dans l’âtre une bataille de tisons qui n’a pas, encore à présent, pris fin.
Soyeuses villes du regard quotidien, insérées parmi d’autres villes, aux rues tracées par nous seuls, sous l’aile d’éclairs qui répondent à nos attentions.
Tout en nous ne devrait être qu’une fête joyeuse quand quelque chose que nous n’avons pas prévu, que nous n’éclairons pas, qui va parler à notre cœur, par ses seuls moyens, s’accomplit.
Continuons à jeter nos coups de sonde, à parler à voix égale, par mots groupés, nous finirons par faire taire tous ces chiens, par obtenir qu’ils se confondent avec l’herbage, nous surveillant d’un œil fumeux, tandis que le vent effacera leur dos.
L’éclair me dure.
Il n’y a que mon semblable, la compagne ou le compagnon, qui puisse m’éveiller de ma torpeur, déclencher la poésie, me lancer contre les limites du vieux désert afin que j’en triomphe. Aucun autre. Ni cieux, ni terre privilégiée, ni choses dont on tressaille.
Torche, je ne valse qu’avec lui.
On ne peut pas commencer un poème sans une parcelle d’erreur sur soi et sur le monde, sans une paille d’innocence aux premiers mots.
Dans le poème, chaque mot ou presque doit être employé dans son sens originel. Certains, se détachant, deviennent plurivalents. Il en est d’amnésiques. La constellation du Solitaire est tendue.
La poésie me volera ma mort.
Pourquoi poème pulvérisé} Parce qu’au terme de son voyage vers le Pays, après l’obscurité pré-natale et la dureté terrestre, la finitude du poème est lumière, apport de l’être à la vie.
Le poète ne retient pas ce qu’il découvre; l’ayant transcrit, le perd bientôt. En cela résident sa nouveauté, son infini et son péril.
Mon métier est un métier de pointe.
On naît avec les hommes, on meurt inconsolé parmi les dieux.
La terre qui reçoit la graine est triste. La graine qui va tant risquer est heureuse.
Il est une malédiction qui ne ressemble à aucune autre. Elle papillote dans une sorte de paresse, a une nature avenante, se compose un visage aux traits rassurants. Mais quel ressort, passée la feinte, quelle course immédiate au but! Probablement, car l’ombre où elle échafaude est maligne, la région parfaitement secrète, elle se soustraira à une appellation, s’esquivera toujours à temps. F.lle dessine dans le voile du ciel de quelques clairvoyants des paraboles assez effrayantes.
Livres sans mouvement. Mais livres qui s’introduisent avec souplesse dans nos jours, y poussent une plainte, ouvrent des bals.
Comment dire ma liberté, ma surprise, au terme de mille détours : il n’y a pas de fond, il n’y a pas de plafond.
Parfois la silhouette d’un jeune cheval, d’un enfant lointain, s’avance en éclaireur vers mon front et saute la barre de mon souci. Alors sous les arbres reparle la fontaine.
Nous désirons rester inconnus à la curiosité de celles qui nous aiment. Nous les aimons.
La lumière a un âge. La nuit n’en a pas. Mais quel fut l’instant de cette source entière?
Ne pas avoir plusieurs morts suspendues et comme enneigées. N’en avoir qu’une, de bon sable. Et sans résurrection.
Arrêtons-nous près des êtres qui peuvent se couper de leurs ressources, bien qu’il n’existe pour eux que peu ou pas de repli. L’attente leur creuse une insomnie vertigineuse. La beauté leur pose un chapeau de fleurs.
Oiseaux qui confiez votre gracilité, votre sommeil périlleux à un ramas de roseaux, le froid venu, comme nous vous ressemblons!
J’admire les mains qui emplissent, et, pour apparier, pour joindre, le doigt qui refuse le dé.
Je m’avise parfois que le courant de notre existence est peu saisissable, puisque nous subissons non seulement sa faculté capricieuse, mais le facile mouvement des bras et des jambes qui nous ferait aller là où nous serions heureux d’aller, sur la rive convoitée, à la rencontre d’amours dont les différences nous enrichiraient, ce mouvement demeure inaccompli, vite déclinant en image, comme un parfum en boule sur notre pensée.
Désir, désir qui sait, nous ne tirons avantage de nos ténèbres qu’à partir de quelques souverainetés véritables assorties d’invisibles flammes, d’invisibles chaînes, qui, se révélant, pas après pas, nous font briller.
La beauté fait son lit sublime toute seule, étrangement bâtit sa renommée parmi les hommes, à côté d’eux mais à l’écart.
Semons les roseaux et cultivons la vigne sur les coteaux, au bord des plaies de notre esprit. Doigts cruels, mains précautionneuses, ce lieu facétieux est propice.
Celui qui invente, au contraire de celui qui découvre, n’ajoute aux choses, n’apporte aux êtres que des masques, des entre-deux, une bouillie de fer.
Enfin toute la vie, quand j’arrache la douceur de ta vérité amoureuse à ton profond!
Restez près du nuage. Veillez près de l’outil. Toute semence est détestée.
Bienfaisance des hommes certains matins stridents. Dans le fourmillement de l’air en délire, je monte, je m’enferme, insecte indévoré, suivi et poursuivant.
Face à ces eaux, de formes dures, où passent en bouquets éclatés toutes les fleurs de la montagne verte, les Heures épousent des dieux.
orsque j’entends ce prélude de Bach Par Glen Gould ma raison s’envole Vers le port du havre et les baraques Et les cargos lourds que l’on rafistole Et les torchères les grues patraques Les citernes de gasoilToi qui courais dans les flaques Moi et ma tête à claques Moi qui te croyais ma chose, ma bestiole Moi je n’étais qu’un pot de colleLorsque j’entends ce prélude de Bach Par Glen Gould ma raison s’envole Et toutes ces amours qui se détraquent Et les chagrins lourds, les peines qu’on bricole Et toutes mes erreurs de zodiaque Et mes sautes de boussoleEt toi les pieds dans les flaques Et moi et ma tête à claques J’ai pris les remorqueurs pour des gondoles Et moi, moi je traîne ma casseroleDans cette décharge de rêve en pack Qu’on bazarde au prix du pétrole Pour des cols blanc et des corbacs, eh, oh Qui se foutent de Mozart, de BachJ’donnerais Ray Charles, Mozart en vrac La vie en rose, le rock’n roll Tous ces bémols et tous ces couacs, eh, oh Pour Glenn Gould dans c’prélude de Bach
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