Balada Para Mi Muerte


Astor Piazzolla/Horacio Ferrer – Susana Rinaldi – Orchestre Radio/Télévision d’Israël

Antonio Berni

Balada Para Mi Muerte – Astor Piazzolla/Horacio Ferrer – Susana Rinaldi – Orchestre Radio/Télévision d’Israël

Je mourrai à Buenos Aires, ce sera à l’aube
Moriré en Buenos Aires, será de madrugada

Je garderai docilement les choses de la vie
Guardaré mansamente las cosas de vivir

Ma petite poésie des adieux et des balles
Mi pequeña poesía de adioses y de balas

Mon tabac, mon tango, ma poignée de splin
Mi tabaco, mi tango, mi puñado de esplín

Je porterai un manteau par les épaules, toute l’aube
Me pondré por los hombros de abrigo, toda el alba

Mon avant-dernier whisky restera imbuvable
Mi penúltimo whisky quedará sin beber

Ma mort amoureuse arrivera tangally
Llegará tangamente mi muerte enamorada

Je serai mort vif, quand il sera six heures
Yo estaré muerto en punto, cuando sean las seis

Aujourd’hui que Dieu m’empêche de rêver
Hoy que Dios me deja de soñar

A mon oubli je passerai par Santa Fe
A mi olvido iré por Santa Fe

Je sais que tu es déjà dans notre coin
Sé que en nuestra esquina vos ya estás

Toute de tristesse, jusqu’aux pieds
Toda de tristeza, hasta los pies

Tiens-moi fort à l’intérieur
Abrazame fuerte que por dentro

J’entends des morts, des morts anciennes
Me oigo muertes, viejas muertes

Agressant ce que j’aimais
Agrediendo lo que amé

Mon âme, allons-y
Alma mía, vamos yendo

Le jour vient, ne pleure pas
Llega el día, no llorés

Je mourrai à Buenos Aires, ce sera à l’aube
Moriré en Buenos Aires, será de madrugada

Quel est le moment où ceux qui savent mourir meurent
Que es la hora en que mueren los que saben morir

Le mufa parfumé flottera dans mon silence
Flotará en mi silencio la mufa perfumada

De ce verset que je ne pourrais jamais te dire
De aquel verso que nunca yo te pude decir

Je marcherai tant de pâtés de maisons et là sur la Plaza Francia
Andaré tantas cuadras y allá en la plaza Francia

Comme les ombres fugaces d’un ballet fatigué
Como sombras fugadas de un cansado ballet

Répétant ton nom dans une rue blanche
Repitiendo tu nombre por una calle blanca

Les souvenirs me laisseront sur la pointe des pieds
Se me irán los recuerdos en puntitas de pie

Je mourrai à Buenos Aires, ce sera à l’aube
Moriré en Buenos Aires, será de madrugada

Je garderai docilement les choses de la vie
Guardaré mansamente las cosas de vivir

Ma petite poésie des adieux et des balles
Mi pequeña poesía de adioses y de balas

Mon tabac, mon tango, ma poignée d’esplín
Mi tabaco, mi tango, mi puñado de esplín

Je porterai un manteau par les épaules, toute l’aube
Me pondré por los hombros de abrigo, toda el alba

Mon avant-dernier whisky restera imbuvable
Mi penúltimo whisky quedará sin beber

Ma mort amoureuse arrivera tangally
Llegará tangamente mi muerte enamorada

Je serai mort vif, quand il sera six heures
Yo estaré muerto en punto, cuando sean las seis

quand il est six heures
Cuando sean las seis

quand il est six heures
Cuando sean las seis

quand il est six heures
Cuando sean las seis

Source : Musixmatch

Paroliers : Astor Piazzolla / Horacio Ferrer

Antonio Berni – Le vieux monde qui n’en finit pas…

ANNA MARIA CARULINA CELLI …EXTRAIT


NIALA « VIBRATIONS » – 2010 – Acrylique s/toile 65×54 – Collection Privée

ANNA MARIA CARULINA CELLI …EXTRAIT

Faire survivre à chaque instant

Recommencer le temps

Une maille endroit, une maille envers

Le tricot que l’on trame avec la chaîne de la peau

Incessamment nous dévêt

Tels les premiers hommes qui n’avaient pas

Rêvé à la pomme d’or

Nous errons d’un espace à l’autre

D’une heure à l’autre

Dans l’ignorance de notre nudité

Nous sommes nus

Nous sommes vus

Le méconnaître fait notre arrogance

A quel moment l’oignon fait-il oeuvre de dépouillement ?

Chaque couche, chaque strate, chaque masque

Est le reflet d’un vêtement transparent

Il nous révèle plus qu’il nous cache

Quand d’une ombre fugace nous couvrons notre tache

Quoi? Quelles sont les forces en présence?

De quel poids penchent les plateaux de la balance?

Les dieux rient de nos guerres et de nos larmes

L’aiguille du fléau glisse toujours du côté du vide

Etrangement

Les sillons que nous gravons sur la terre

A la lueur de la genèse de la première salve de vie

Ce presque rien qui tend à tout

Ne sont que des signes éphémères

Les mots d’une lettre par un absent adressée à une absente

Les mouchoirs blancs agités sur les quais

Avec le pressentiment qu’il n’y aura jamais aucun retour

Nous ressassons la même histoire

Depuis des milliers d’années de mémoire

Une maille envers, une maille endroit

Tout à l’heure, un mouchoir est tombé

Quelqu’un a pleuré, dormi, ne s’est plus réveillé

Faire survivre l’acquiescement à chaque instant

Recommencer le temps

Le temps d’un voyage sans espace

Puis, se recroqueviller de guerre lasse

Flétris, fanés, en nous semant aux quatre vents

Le vent

.

ANNA MARIA CARULINA CELLI