THEÂTRE SUR LE PONT


 

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THEÂTRE SUR LE PONT

 

Ce matin là

naviguant depuis plusieurs mois

les salades se préparaient à céder place aux conserves

cales où c’corps bute pensa le Capitaine

en regardant son équipage d’élèves

-Enseignons-nous la poésie se dit-il en disant dans quel théâtre grec on peut bien être

 

GOUVERNAIL

J’accepte le défi des inventeurs du phare perfectible
Qu’on m’avance donc quelques plumes de mouette
Afin de me tirer les cartes à vif sur le brasier

Fidèles

Mes ailes sont les défilés de la montagne
Où l’épée brille de tout l’éclat des projecteurs montés à marée basse

Toi qui as le regard de l’instant

Ne me refuse pas le gouvernail de ta foudre

C’est la foudre qui rend gorge et s’arrache les cheveux
C’est la foudre qui déchaîne en moi l’épouvantail lucide

et l’épingle à la pluie
Elle écartèle et raccorde en moi le latent et le patent
Elle vide la coquille de mes cris sur la table tournante du

pire
Elle cache les ressons de la machine infernale dans le coffre-fort de la neige
Et son cœur communique l’éjaculation du feu au choc vierge du crime

Alain Jouffroy

 

 

Ô mon Capitaine, sors ton faitout du gaz hurla le Maître Coq

la foire au vain et le comice de salon c’est bon pour jouer à la ferme

tais-toi donc

La vitesse du son

c’est quand elle te fait bang

et qu’en sifflant plus de trois fois l’entrain montre sa qualité de transport

Ti

 

Niala-Loisobleu – 28 Février 2019

 

BÂTIR


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BÂTIR

Rideau métallique descendant à l’intérieur du ventre

les cellules s’étagent en prison

la promenade renvoie à la séparation

de quoi peut-on se rendre coupable sans le vouloir

sinon de désir de vivre

et d’aimer aimer comme la pierre à poser sur l’autre.

Niala-Loisobleu – 28 Février 2019

SONATE A QUATRE MAINS 3


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SONATE A QUATRE MAINS 3

 

De trois couleurs l’animal est sorti de derrière les deux arbres

monté sur les lettres de l’alphabet

assemblées en formation migratrice

ici la chaise métallique s’échappe par un trou

vers la paille d’une litière en clairière

de lit brûlé

 

L’OISEAU MIGRATEUR – CONSTELLATION

Sur les murs des petits bourgs, des hameaux perdus, ces beaux signes à la craie, au charbon, c’est l’alphabet des vagabonds qui se déroule : un quignon de pain, peut-être un
verre à trois maisons après la forge; château : gare au molosse qui peut sauter la haie.
Ailleurs le petit homme nu, qui tient la clé des rébus, est toujours assis sur sa pierre.
A qui veut l’entendre, mais c’est si rare, il enseigne la langue des oiseaux:

«
Qui rencontre cette vérité de lettres, de mots et de suite ne peut jamais, en s’exprimant, tomber au-dessous de sa conception. »

Sous les ponts de
Paris, le fleuve monnaye, entre autres méreaux, le souvenir des priapées au temps où le chef des jongleurs levait tribut sur chaque folle femme.
Et chacun de nous passe et repasse, traquant inlassablement sa chimère, la tête en calebasse au bout de son bourdon.

André Breton

 

Dans la paume d’un caillou

une réserve de noisettes

se tient sur le chevet

Le lutrin est à l’encre.

 

Niala-Loisobleu – 27/02/19

CHOIX


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CHOIX

Blanche est ma pensée pour le café noir

ce qui fume se fera couleur

arrive l’odeur d’un passage clair

j’ai cherché mes chaussons sous la couette

n’hésitant pas à mordre mon levé sans le tromper

face à l’écume qui marque la ligne de départ

les barques pensent à l’indispensable .

Niala-Loisobleu –

27:02:19

SONATE A QUATRE MAINS 1


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SONATE A QUATRE MAINS 1

Un désir de communiquer par les trous de tes dentelles

vient au haut de la jarretelle qui tient l’arêtier de ton toi

les oiseaux y courent

et le vent leur montre davantage

je vois plus loin

par le chemin d’odorat ouvert

la rondeur des tuiles à la croupe de la couverture tient le chien-assis  dans les géraniums lierres à l’appui pendant que ton soleil allume le vernis des lanternes au matin. Les grandes dalles de la voie romaine auxquelles je laisse mon imaginaire partir sont capables de se laisser aller à peindre pour rejoindre ton encrier. Le cercle de fer qui tient les roues de bois pris dans cet élan de forge qui l’a vu naître ne semble jamais fatigué, il écrase la paresse d’un geste parti de la volonté des reins et arrache la couleur à sa base. Te dire ce que tu n’ignores pas tient la question dangereuse hors de portée. Je vis depuis assez longtemps pour oublier que l’absolu n’est pas immobile.

A l’instant où l’anémone redresse le rythme de son mouvement, ton coin de menthe infuse son assemblage poétique. Je pressens sa réponse.

Niala-Loisobleu – 26/02/19

A TOUT PRENDRE


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A TOUT PRENDRE

D’abord un verre d’arbre

aux fruits rouges

sous la robe

Puis perché sur le caillou de ta poche

tu laisses le cheval

sortir ton vélo de la chaîne recommandée….

Niala-Loisobleu – 26/02/19

PRIVILEGE DE LA NATURE


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PRIVILEGE DE LA NATURE

La mer est à la place où le bateau est enclin

l’odeur de suie vient d’une autre histoire

la voile transporte propre

L’oiseau blanc tout botté d’orange

bec ouvert

vêt le silence de vols planés

Encore à sec la bouée pense rejoindre la marée prochaine

à quelques mètre les oyats se piquent d’apporter soutien aux palisses

dans une descente de dune lascive

Laisse

j’imagine tes seins partant chacun de leur côté quand tu poses ton dos à l’entrée de gamme

mise à niveau du mercure de ta poitrine

je suis sûr d’avoir vu l’évent favorable laisser son haleine s’enrouler aux pilotis qui marquent le chenal.

Niala-Loisobleu – 26/02/19

HORIZON VOLE


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HORIZON VOLE

 

Sur la place

au centre du jardin retourné se penche le front de notre bataille, tes mains jamais restées ballantes au métronome de l’enfant que le temps garde sans mouvement vocal trempent l’acier, la rivière est transparente sur l’opaque d’un monde qui bavarde

Origami

pliage de papier qui appelle la vague à la corde à sauter de l’aile le blockhaus demeuré d’un destin borné, nous nous sommes trouvés dans l’exode d’un monde dépareillé, âmes-soeurs d’instruments à cordes à l’orée des violoncellles. Le matin où tu as remonté ma toile j’avais la plante des pieds usée aux pavés qui tiennent les caniveaux hors des écopes . Lapidaire le caillou nivelle les embûches d’un ciel grêle

Nous avons reconnu l’anémone en nous au premier mouvement respiratoire de la couleur élémentaire, c’était d’Autan plus cas tard que le feu dans ses cendres dans ses fantasmes voyait se lever un phénix

Deux mains plus qu’hier

cet espoir qui couche les pages et transpire au lin de chants bleus nous l’avons fait vivant aujourd’hui ne laissant rien à la mort pour se venter

La plage borde l’écume des plumes

le jour en sa chair n’éteint plus la lumière.

Niala-Loisobleu – 25/02/19