FLUX DE PAN


 Alexandre de Riquer - Vita sine literis morts est

FLUX DE PAN

Ce trou de fenêtre par lequel tu entres, nue de tout rideau, ruisselante comme ce que l’on fait de soie à soi pour le doux de l’aspect sauvage. Comme tu coules ! Pas le temps de t’écoper, nous sommes en voie de large. J’avais il me semble sans rien manquer, l’armement gréé, alors qu’à penne tu volais bord à bord, Capitaine en main. Ce canot-tapis, surfe comme une oie sauvage en bande, t’esclaffais-tu en dandinant des hanches comme un serpent que la musique désenvenime du pépin pour le plaisir de la paume. Faut-dire que côté fruit tu manques pas de pulpe d’un côté comme de l’autre. Le bâton de verger c’est zeppelin pour les transhumances avant que les estives courent les plages dans la cohue destructive du brin d’herbe téméraire. Souviens-toi, il y avait une clairière au milieu d’un bois alors que le monde touffu se cherchait en pleine dérive. On a rapproché les arbres à les greffer, si bien que la forêt devint vite enceinte. L’abri fait pas le moi no, rions-nous sans tissu à culpabiliser. Le naturiste le plus libéré a toujours un problème de rangement avec son porte-monnaie, pas nous, on range pas de ce pin là en suivant le tracé des aiguilles sur la côte sans péages. Le pigeon bleu, la tourterelle grise, la belette fauve, le lapin agile et le chat noir savent que du loup les grandes oreilles ça se vante d’avoir le beurre et les intérêts sans  le frisson harmonique de l’instrument à cordes libéré d’esprit comme de corps. A tendre que des idées, un jour où l’autre, ça fond que le sel quotidien pour le goût de vivre. Ah que j’aime te lyre !

Niala-Loisobleu – 11 Mai 2017

(Vita sine literis morts est – Peinture d’Alexandre de Riquer)

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L’Appel de l’Oiseau (Promesse)


L’Appel de l’Oiseau (Promesse)

à l’eau à l’eau à l’eau


à l’un une main tient le rang
route de cendre courbe le temps
contre bec écrasé
pas de fuite
enroulé en cercle
sous la peau repliée
tu es dedans

les gouttes à la renverse
l’œil sous la nuit
le blanc à côté
le temps blanc
temps balance silence
ascendance ta bouche
je n’existe plus
mains en rang
cendre du temps
contre fuite versée
dedans l’accroc
tu es dedans
ligne contre courte
sous la peau repliée
à l’eau à l’eau à l’eau
enroulée sous le bec
silence à l’eau renversé

rythme de l’eau
d’un pas l’eau
vent d’une main
sous l’aile la route
où l’œil est cendre
courbe le temps
je suis un ligne
je cherche contre
bec écrasé
pas de fuite une sphère
un cercle enroulé
se repliant sous la peau
pas de fuite tu es dedans
temps de l’accroc
se renverse les gouttes
à goutte de l’air
et l’œil d’un nuit
sous la courbe à coté
le temps blanc
silence rythme ascendant
je n’existe pas
sans ta bouche

Philippe Vallet

Alexandre de Riquer - L_appel de l_oiseau via colourthysoul.tumblr.com

De l’arbre tu

l’écorce tend l’oreille

gravé le coeur saigne

d’un noir geai-bleu

faisant absence

A l’horizon de tes épaules

je remonte

au tombé de tes seins

mano a mano

Lourds, lourds, lourds

je m’y balance

retenu par tes cordes d’aisselles fleuries

je ne suis plus qu’une spirale

que ton ventre ascensionnel

dresse

à la crête humide du cri

Niala-Loisobleu -22 Avril 2017

(L’appel de l’oiseau – Peinture d’Alexandre de Riquer)