La vérité du drame est dans ce pur espace qui règne entre la stance heureuse et l'abîme qu'elle côtoie : cet inapaisement total, ou cette ambiguïté suprême. Saint-john Perse
J’aime ton odeur, ta saveur Léon T’es pas beau Léon T’as les cheveux longs Mais je t’ai dans la peau Mais je t’ai dans la peau Mais je t’ai dans la peau, Léon
Je ne suis pas jolie, jolie Nous ne sommes pas beaux, beaux, beaux Mais contre toi, moi je grille Tu me fous le feu à la peau T’as p’t-êt’ pas des bras d’athlète T’as p’t-êt’ pas l’torse velu Mais j’adore tes mirettes, qui se brouillent Quand tu m’dis Qu’tu m’as dans la peau Léon Qu’tu m’as dans la peau Léon Qu’tu m’as dans la peau Léon Léon, Léon, Léon, Léon
Mais voilà, mais voilà Qu’un soir au cinérama Au ciné en longueur Sur l’écran exhibiteur Une femme un serpent Une chatte mollement Etendue plus que nue T’a ému Cette femme plus que nature
En couleurs plus que pures Cette roulure sans pelure Qui roulait en voiture Cette glue, ce serpent Cette chatte mollement S’est glissée, s’est lovée Au creux de ta peau Léon Tu l’as dans la peau Léon Tu l’as dans la peau Léon Tu l’as dans la peau Léon Léon, Léon, Léon, Léon
Depuis tu prends des airs rêveurs, Léon Pourquoi mon Léon ? T’es plus mon Léon Pour une étoile dont la peau N’est qu’un rayon, un halo Nébuleuse vapeur sans chaleur J’aurai ta peau Léon J’aurai ta peau Léon J’aurai ta peau Léon Léon, Léon, Léon, Léon
Ce fut voluptueusement, Sans cri, ni geste, ni adieu Tu basculas dans le néant Tu n’auras pas vécu bien vieux C’n’était qu’une p’tite écorchure Sur la peau de ta figure Que tu te fis au rasoir, J’l’avais mouillée de curare J’ai eu ta peau Léon J’ai eu ta peau Léon J’ai eu ta peau Léon Léon, Léon, Léon, Léon.
Que de de raisons de pleurer cette merveille prémonitoire me donne
A Marguerite te voilà jointe à Jeanne
Quand j’y suis allé la première fois dans les années 50, Vienne était encore occupée par les Alliés, la grande-roue au Prater me tourna en zone russe alors interdite
Oui cette chanson est un des signes les plus anciens qui explique…
Aller à Vienne, plus possible. De Shanghai à Bangkok sur une coque de noix, encore moins. À Nantes oui, peut-être — et encore. Il y faut une raison impérieuse.
Quelque chose s’est abattu sur nous. C’est tout.
………
Barbara (1930-1997) • Vienne. Barbara, paroles ; Barbara & Roland Romanelli, musique. Barbara, chant, piano. Extrait de l’émission de télévision Le grand échiquier. Jacques Chancel, producteur ; André Flédérick, réalisateur. Première diffusion : mercredi 9 mai 1973. Production : France, ORTF (Office de radiodiffusion-télévision française), 1973.
Tes seins, le chevalet, ta main qui tape dans ma main
les toiles du Gardeur de troupeaux, des maisons dans l’espace, l’élevage du toro, le chien-assis, le chien debout, le chien courant, le chien aboyant, un coq aussi, des volées de cloches, rappelles-toi Barbara, enfin Brest il pleuvait ce jour-là et pour mémoire des meuhs et des trains à quai dans la gare
Hommenibus je m’arrête à toutes tes stations sans porter la croix
Le cheval fait son tour à vélo, il a toujours ton caillou dans la poche…
Par l’obscénité du cadre bouché d’un réseau d’adduction en panne, on est là au ventre sec d’un jour qui s’empêche de donner. Cela tien à un rien, le pied de lampe qui se tord, écroulant le soleil sur le trottoir. Ou bien dans l’ivresse d’un baiser qui agite en corps son mouchoir sur le quai qui s’éloigne on s’assied sur ses lunettes. Crac c’est le noir. A deux pas, en contrebas coule la Seine, rien n’a changé. j’entends le courant circuler sans le voir. Quelque chose tient sans besoin d’expliquer. Pas plus de quelques marches pour monter à ton bord, la barque est là, tu m’attends sans avoir bougé, ô mon amour. emporte-moi. Alors Je pousse l’accident. Plouf il est à l’eau, des curieux, il y en a toujours, accourent; il faut appeler du secours, crient-ils en brandissant leurs appareils photos. Circulez leur criai-je, circulez, laissez-nous au lit de notre après-midi. J’enlève la cravate du quotidien, elle est à fleurs plus bêtes qu’un bouton d’acné, jetez-moi ça, Je sens ta peau fraîche, me voici presque arrivé. Je me frotte les yeux d’un peu d’eau de cette rivière qui coule de toi. Un endroit que j’appelle mes thermes quand des plans d’aqueduc viennent dessécher la toile. En haut des marches sous la grande véranda de ses seins la porte du perron est ouverte, je suis à l’abri du vent qui déplace la musique en blacboulant le kiosque et en retournant les poubelles et les parapluies. Le soleil accroché au plafond au-dessus du grand lit me dit :
-Entre, n’aies pas peur auprès d’elle tu verras sans lunettes…
Chanson,
Toi qui ne veux rien dire
Toi qui me parles d’elle
Et toi qui me dis tout
Ô, toi,
Que nous dansions ensemble
Toi qui me parlais d’elle
D’elle qui te chantait
Toi qui me parlais d’elle
De son nom oublié
De son corps, de mon corps
De cet amour là
De cet amour mort
Chanson,
De ma terre lointaine
Toi qui parleras d’elle
Maintenant disparue
Toi qui me parles d’elle
De son corps effacé
De ses nuits, de nos nuits
De ce désir là
De ce désir mort
Chanson,
Toi qui ne veux rien dire
Toi qui me parles d’elle
Et toi qui me dit tout
Et toi qui me dit tout
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