LES PAUMES D’ADAM


 

 

154621

LES PAUMES D’ADAM

 

ils s’insérent les peupliers du lé d’une l’écluse à l’autre dans le paysage d’un canal de la mare au rein. Quelque idée de changement vite laissée de côté.

Au cadran le soleil versatile se dépense avec plus ou moins d’avance qu’un peu de retard. Trop souvent mis aux sautes du brouillard

S’ils n’auraient jamais eu d’enfants

mouraient tous seuls

ils auraient pas été heureux

Mais sans que ça dommage la qualité du vrai profil de la terre

et sans atteindre au final

la certitude d’avoir vraiment traversé leur vie en ballon captif dirigé par eux…

 

Niala-Loisobleu – 18/09/18

LES ROSES DE LA MERDE


50498962

LES ROSES DE LA MERDE

 

Mes pieds ont engagé leur pointure marine
Dans des savates s’ulcérant au ciel zonier
Et la zone a poussé tout à coup des palmiers
Comme un enchantement de rose à la vermine
Des gravats efflanqués fleurant la cathédrale
Rosace de misère et gargouille d’oubli
Débriquent à longueur d’épuré et de dépit
Des façades de chaume où le calcaire escale
Il est midi chez la clocharde et ses insectes
Relatent leur folie anonyme et sucrée
En buvant de son sang relatif à gorgée
Curant publiquement leurs trompes architectes
Les graffiti font de la lèpre au mur malade
Pierre est un con
Marie-Madeleine est putain
Et puis vont sentencieux les esclaves des chiens
Emmener leurs patrons pisser sur ces salades
La mer a ses anglais et n’est pas bonne à boire
Les cargos sont à sec et s’en vont du gosier
Klaxonnant leur fureur amère dans l’évier
Où j’ai mis à glacer un melon sans histoire.

Léo Ferré

LA FAUTE NON ACQUISE


163415

LA FAUTE NON ACQUISE

 

Être mis au plus pressé, s’acide, goût de citron, comme vie-naigre soumise à esclavage. Les oliviers malades se tordent stériles de fruits, faut se passer d’huile, pour ça pas de problème côté grince ça marche pour moi. Des fois le jardin a des secrets qu’il aurait pu garder pour lui. J’lui en aurai pas voulu.

Et comme si la barque était pas assez lourde de derrière la maison éventrée que j’adore pour les odeurs qu’elle garde d’amour a fallut qu’un jeu de colin-maillard fasse l’erreur en croyant reconnaître c’qui était pas derrière le bandeau.

Bof y a des jours pour se lever et d’autre pour pas. Seulement voilà quand on aime pas traîner au lit faut trouver moyen. J’avais sentu que j’avais guéri en me levant ce matin. J’avais faim donc je mangerai et tant pis pour les contre tant, après tout j’ai toujours dit qu’on était décideur de soi, alors merde à vos bans, j’vais côté lumière…

Niala-Loisobleu – 2 Septembre 2018

Maurane – Des graines d’immortelles


Maurane – Des graines d’immortelles

 

Des Graines D’Immortelles
 
Ce n’est plus la peine
Même plus la haine
Il n’y a plus de flamme
Plus de larme
Tout est à l’usure
Devenu trop doux
Pour que les choses durent
Entre nous

J’ai plus la patience
T’as plus la violence
On manque d’impatience
D’envie
La passion, souvent
Fait passer le temps
Mais le temps
La fait passer aussi

Qu’est-ce qui nous retient
Qui nous abîme?
Des manies, des riens
De routine
Si l’amour revient
Cet assassin
J’suis plus la victime
De ces crimes

Mais si les problèmes
Ont coupé nos ailes
C’est toujours la fuite du temps
On sème quand même
Des graines d’immortelles
Qu’on laisse au gré du vent

Tous les courants d’air
Cachent les mystères
Qui changent la poussière
En lumière
Nous, c’est la même chose
Ce s’ra autre chose
Comme la pluie, le vent
Le printemps
Depuis des millénaires
Dans l’univers
Tout revient vraiment
Tout le temps… 
Tout revient vraiment
Tout le temps.

Pourtant, m’aime avant que tu viennes chanter Nougaro à Cognac, j’avais compris que quoi qu’il advienne…
Mais à quoi bon…
Maurane
Te voilà devenue immortelle
N-L – 11/05/18

 

 

 

QUATRE HEURES DU MATIN


original-26310-1446094206-3

QUATRE HEURES DU MATIN

 

La tranche d’épave, partie d’un débris qu’on traîne de soi, est là qui tire du lit son fond d’insomnie. Les loups veillent de leurs yeux brillants.

Flux et reflux, l’ô monte et descend en nausée les mots crus à tort par-dessus bord. Du tape-cul tombé un drap solitaire fait linceul sur la couche du gouffre.

Du haut de la vague on distingue l’écume préparer son avaloir la gueule grande ouverte où le vertige précipite.

La mémoire et l’amer reprennent place pour briser les reins du chantier en cours sur le front de mer…

Niala-Loisobleu – 4 Avril 2018

 

 

 

 

 

 

 

D’UN TOI QUI PENCHE


d157109e0ee1181df5d9801308d716a2

 

D’UN TOI QUI PENCHE

 

Par les lames du volet qui baille, des fins d’odeur quittent les draps de la nuit. A partir du menton le froid commence à se faire sentir. Un rêve en morceaux balance au bout de la lampe du plafond. Le miaou matinal d’un glissement de poils passe entre les jambes du portique du jardin. Sur la table non débarrassée, entre des assiettes et un verre renversé, la feuille vierge penche un oeil alléchant sur le plein et délié de l’encrier. Séduction, séduction, marmonne l’inspecteur du roman policier qui tient l’enquête en haleine sur la table de nuit. Les lunettes auront-elles suffisamment de vision pour faire avancer les questions qui dérangent ? Cette silhouette qui fuit quand je l’interpelle a des allures d’enfant qui se cherche. Une ronde en musique amène à rapprocher les mains pour danser au chant du coq qui a échappé à la broche du clocher. Si la lune ne veut pas quitter son coin de ciel, faut pas la chasser. Elle porte sur sa faucille le désir de couper la part du mauvais de la vie. Un rêve ne peut devenir un pêché malgré tout le danger qu’il présente pour la raison. L’idéal, voilà le noeud de la ficelle à laquelle le cerf-volant est accroché. Ce n’est pas la panacée d’un monde qui porte le mal sans jamais le soigner. Je vois malgré tout des embarcations prêtes à narguer les zoos. Ce qu’il restera toujours d’odeur dans ma mémoire ne pourra demeurer prisonnier derrière les grilles de l’indifférence. La hauteur des marches à franchir tient la rampe pour se tenir à l’écart  du vide. Et le peu de jasmin que je garde au né, arrive m’aime à passer par-dessus celle de la merde, comme la folle espérance jetée à la face des salopes du quotidien jamais à l’arrêt.

Niala-Loisobleu – 14 Janvier 2018

Cuando la pena cae sobre mí
Quand il tombe sur moi
el mundo deja ya de existir,
le monde cesse d’exister et,
miro hacia atrás y busco
Je regarde en arrière et regarder
entre mis recuerdos
entre mes souvenirs
Para encontrar la niña que fui
Pour trouver la fille que j’étais
y algo de todo lo que perdí
et certains ont tout perdu
miro hacia atrás y busco
Je regarde en arrière et regarder
entre mis recuerdos
entre mes souvenirs

Sueño con noches brillantes al borde
nuits lumineuses dorment avec le bord
de un mar de aguas claras y puras
une mer d’eaux claires et pures
y un aire cubierto de azahar.
fleur d’oranger et un air couvert.

Cada momento era especial
Chaque moment était spécial
días sin prisas, tardes de paz,
jours sans hâte, les soirées de la paix,
miro hacia atrás y busco
Je regarde en arrière et regarder
entre mis recuerdos.
parmi mes souvenirs.

Yo quisiera volver a encontrar la pureza
Je nouveau trouver la pureté
nostalgia de tanta inocencia
nostalgie tant d’innocence
que tan poco tiempo duró.
qui a duré si peu de temps.

Con el veneno sobre mi piel
Avec le poison sur ma peau
frente a las sombras de la pared
ombres contre le mur
miro hacia atrás y busco
Je regarde en arrière et regarder
entre mis recuerdos,
entre mes souvenirs,
vuelvo hacia atrás y busco
retour en arrière et regarder
entre mis recuerdos.
parmi mes souvenirs.

Y si las lágrimas vuelven
Et si les larmes de retour
ellas me harán más fuerte.
ils vont me rendre plus fort.

La Fosse Innocence


MASCINMASK-COVER

La Fosse Innocence

L’un portant

l’autre

à portée du fil d’eau

Restera-t-il assez de roses blanches

pour fleurir ce qui tombe

de lui-m’aime

en son cas veau ?

 

Niala-Loisobleu – 13 Janvier 2018

 

 

Au Coeur de l’Âtre


IMG_1926

Au Coeur de l’Âtre

Dans la chambre des enfants tout est simple, et poignant. La fenêtre est ouverte. Elle bat, elle respire. L’eau de la pluie ruisselle sur les marches. Il faudrait d’autres paroles pour éponger une eau-mère si amère. D’autres musiques pour danser. Devant la fenêtre ouverte, transportée.
Jacques Dupin (Ecart)
Nous avons fatigué l’orée des bois au point de tarir le brin de sève,
les cheminées refoulent de ragots et la suie nitre le devant-soi d’efflorescences sépia
Le fruit percé sanguine entre les dents du râteau
pourtant il reste dans les reins des vertèbres qui s’opposent à l’abandon.
L’amour n’apparaît que dans de multiples contrefaçons, coeur étouffé au sein de la prothèse mammaire.
J’ai cru et bien que ne croissant plus à mon âge, je rêve toujours du m’aime bleu apparent. Stupide au milieu des petits-hommes, vaillant chevalier au chemin de la croisade enfantine. Le sac de billes au moyeu du vélo, la craie au bâton de marche, des moulins à la sortie du remous des castors. La vague humaine phosphoriphore en gilets obligatoires sur ses routes pour s’inventer un reste de présence. Pauvreté en tous domaines, le drame du bulbe pour lequel le bio n’a plus de recours.
l’imbécillité avance à grand pas vers un néo-no-bel.
Hourra les réseaux sociaux essaiment la solitude en grand-format.
Mes amours pochés  saignent sous les arcades. Le frisson se cherche au long des rues vides d’un centre-ville désaffecté. Vitrines à vendre, parcomètres volubiles et silence coupe-gorge.Refusant de mourir con, je tiens à le rester de tout mon vivant. Ainsi la bile qui ronge l’estomac ne viendra pas pisser dans mon encre. Le monde est décadent. Pas une raison pour sauter du train dans le précipice
Que la flamme vive !
Niala-Loisobleu – 6 Octobre 2017

Lettre à l’Enlise


Lettre à l’Enlise

Torchée d’une poignée d’oyats, la mer pique pas son phare, elle est d’une seule présence. Qui s’est avérée ignorée au fil du temps : la délicatesse. Si les marées des soirs des copains d’abord, propres au sel, gardent les guitares à flot, c’est par la grâce d’un être exceptionnel. Il y en a. Mais  à bien y réfléchir, il sont là que pour servir d’éponge. On sait que la navigation terrestre n’a de chance de se faire qu’en survol du tas de merde. Ce qui aux yeux d’un non-croyant justifie qu’ils soient au ciel, il faut bien quelqu’un pour en démasquer l’imposture. Les marchands de rêves sont les guichetiers des cimetières. Ont-ils jamais su ce que c’était un rêve ? Je certifie que jamais ils n’en ont eu la première idée. C’est de l’illusion qu’ils vendent. Et qui peut aller très loin dans le sens du crime quand du snif ça vire aiguille. Mais qui aurait l’idée de changer un truc qui gagne ? Quitte à trépasser autant savoir pourquoi on s’arrête au croisement d’un brin d’herbe, d’un lapereau qui embaume la piste, d’une fleur sauvage qui n’a pas de lien avec le saint du jour, , d’un vent qui cherche à voir la culotte d’une parole de chanson en quête de note. Que de merveilles, surtout dans l’immense tout petit, règnent en ce monde d’aveugles qui font du macro avec l’insignifiance. Au point que peu dans la masse qui va me lire, pour pas dire personne, comprendra que si je n’étais pas optimiste je dénoncerais pas le gâchis qui en est fait. Je pleure comme le con intégral que je suis. J’ai mal au sensible, j’peux pas tricher avec l’amour. J’ai mal d’aimer et ça me tue la joie de vivre. Alors imagine le danger que je cours en permanence. Je suis sans l’avoir voulu et encore moins demandé, le centre d’hébergement des paumés. les migrants de l’errance, plus dangereux que les plus venimeux des rampants qui foulent l’ombre d’eux-mêmes. A la gauche et à la droite des politiques du chacun pour-soi, mon vélo ne s’appuie pas. Il a juste à voir  avec le mouvement des manivelles qui en soulevant la jupe jusqu’au ciel, cherche à trouver ce puits de vérité parmi les marigots qui y sont planqués, genre terrai-miné.

Niala-Loisobleu – 26Septembre 2017

671b3d93306311712e94ef47466cb716

CHAMBRE D’ECOUTE


CHAMBRE D’ ÉCOUTE

Le bruit bleu des branches dans le vent
bande l’arc de mes tympans.

J’arrache à l’écoute d’un passé
ces pavillons durcis de l’entente
sourds aux appels désordonnés
comme aux coups de massue de l’instant.
Barricade sonore du temps
où s’enroule le retentissant ruban du hasard.

À l’heure des crissements de plume,
des pépiements de pierre
dans le cours vide des ruisseaux,
quand la clarté tonne contre les ténèbres,
je confie la rectitude des pluies
au grondement insatisfait d’un silence.
La profondeur des mers gît dans le ciel.

Ordonnancement des lèvres rigoureuses
sur le visage pâle des flambées.
Les yeux verts attendent au soleil
la révélation d’une grande froidure.

Eric Allard

Protégée par l’armure de confiance, une ombre malfaisante cernait la vue, . Le cheval s’est soudainement dressé, débusquant le serpent dans le fauchage des hautes-herbes et l’arrachage du taillis. Le harnais devient de plomb et laisse un moment toute avance immobile. Son poids est accablant, quel vice peut-il être plus grand que celui d’avoir triché avec l’amour ?

Manipulation, sévit une bipolarité démoniaque au gré des jours.

Fuite lâche à chaque question. Réponse tue à chaque pression sur le mal-blanc.

Ma demeure est à la confirmation du réel, je n’habite pas un mensonge. Mes antennes bipent à mes oreilles de se tenir à l’écoute hors de rendez-vous arrangé.

Niala-Loisobleu – 12 Septembre 2017

ce3cbf288269295a859868dd45bf8d9c