La vérité du drame est dans ce pur espace qui règne entre la stance heureuse et l'abîme qu'elle côtoie : cet inapaisement total, ou cette ambiguïté suprême. Saint-john Perse
Moi j’ai tendu mes doigts rouges de sang, de sang de chien, de sang de taureau, de sang de bouc.
J’ai tendu mes trois doigts aux vents aux vents du Nord, aux vents du Levant aux vents du Sud, aux vents du couchant; Et j’ai levé mes trois doigts vers la Lune, vers la Lune pleine, la Lune pleine et nue Quand elle fut au fond du plus grand canari.
Après j’ai enfoncé mes trois doigts dans le sable dans le sable qui s’était refroidi. Alors Mère a dit : « Va par le Monde, Va ! Dans la vie ils seront sur tes pas. »
Un trois-mâts se glisse entre deux estrans tenus de haut en bas par tous les côtés
–« Je suis toujours la Grande Isis ! Personne n’a encore levé mon voile ! » s’écrie Odilon en déboutonnant son corsage. Libérant les cris des oiseaux-marins en un tour-de-main
Une chaleur de volcan en fusion
met la mer en ébullition
Ce qui reste de la végétation ouvre sa trousse pour trouver un taille-crayon qui aurait la mine fraîche, et le goût d’écrire déraisonnablement le voeu de noces avec la vie, sans compter les nuits, qu’il y ait du vent ou non, et n’importe quelle panne de courant
Par la mer l’accès revient alors à la calanque
coupant du bruit d’enfer des scooters en isolant des serviettes de plage, porte-ouverte sur la grotte sans mettre Isis en doute
un vers d’olive dans le jaune du pastis à la table des guitares.
Au bout du banc, dans le bac à sable un rire d’enfant à pelle et ratisse de sauts successifs ses châteaux d’une main qui caresse sans briser
Quelques marronniers sur le papier, peints d’un marron d’Inde coiffé d’épines passent en fendant leur coquille pour lâcher la dent de laid
Pendant qu’un bruit de sabots accompagne la concertiste à sa loge pour plancher
Du bassin ouvert à la mer pour le week-end le gardien tire du sel du bras qui lui reste d’un temps de guerre quasi inévitable quand l’été approche
tous barbecues et planchas mis en batteries sur les rides du front de mère
Une opinion égarée parle bouche-close pour ne pas interrompre la consigne de vote et le mime des ramblas dans son statuaire numéro de Gaudi yole embarqué pour Cythère
Aux branches mortes du calvaire les oranges prient pour qu’on cesse de vanter les marchands de bonheur comme une nécessité et que toute croyance puisse redonner un sens.
NEUF MOI DE GROSSESSE POUR PERDRE LES ZOOS AH OUI
Des accordéons mis en bandoulières aux seins gonflés comme des ballons quittent le projet de gagner Mars en se disant que sur terre on a assez de guerre sans avoir besoin d’aller habiter chez son dieu
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