La vérité du drame est dans ce pur espace qui règne entre la stance heureuse et l'abîme qu'elle côtoie : cet inapaisement total, ou cette ambiguïté suprême. Saint-john Perse
Rêver un impossible rêve Porter le chagrin des départs Brûler d’une possible fièvre Partir où personne ne part
Aimer jusqu’à la déchirure Aimer, même trop, même mal Tenter, sans force et sans armure D’atteindre l’inaccessible étoile
Telle est ma quête Suivre l’étoile Peu m’importent mes chances Peu m’importe le temps Ou ma désespérance Et puis lutter toujours Sans questions ni repos Se damner Pour l’or d’un mot d’amour
Je ne sais si je serai ce héros Mais mon cœur serait tranquille Et les villes s’éclabousseraient de bleu Parce qu’un malheureux
Brûle encore, bien qu’ayant tout brûlé Brûle encore, même trop, même mal Pour atteindre à s’en écarteler Pour atteindre l’inaccessible étoile
Se laver la bouche pour que la laine réchauffe mon temps d’arrêt de peinture, provoque une sortie au Musée Picasso. Et voyant Olga cousant tranquillement dans l’assurance d’un dessin du Maître ça me réconforte comme vous n’imaginez pas. L’inutile qui fait fureur se désagrège de lui-même comme après lecture du message de mission impossible. C’est calme et serein au point d’apporter le truc qui vous tient sur les jambes et non sur la tête. Pas grand-chose, une bistouquette ordinaire sans le remède développeur menteur. Les yeux de taille humaine. Les mains honnêtes. Puis une foi sacrée qui se passe des évangiles. Loin mais plus près qu’on pense une pensée pour quelqu’un…
Arrivé au bout et pas d’accord pour arrêter malgré la déception de l’époque où tout n’est que plus rien du tout au sens des valeurs et qu’à part le grossissement des richesses du riche et l’appauvrissement inquiétant du pauvre, il ne se passe rien chaque jour
Pinceaux, tubes, toiles augmentent, s’en munir n’a aucune compensation financière par la vente qui est sortie de mon marché
ALORS JE REPEINS LES TABLEAUX QUE J’AI SIGNE POUR SATISFAIRE MON BESOIN D’EXPRIMER QUE JE CROIS VOULOIR VIVRE
Je suis dans un épanchement à la jointure du passé. Des bouffées de sève reprennent place dans l’égorgement de mes pensées où, excisées, elles s’épuisent sous la lame affûtée de l’écrasement.
Je ne me retournerai plus, c’est inutile et ça fait mal. Alors, j’oublie, doucement. Je taris les souvenirs trop encombrants comme on pipe de vulgaires fumées oisives. Et je bois aux flaques de l’averse printanière qui a laissé son empreinte sur le sol ému par sa nourrice providentielle.
J’efface toutes déceptions au profit de la grâce du jour. C’est douloureux mais l’effroi de mes renoncements n’a rien à envier aux mouvements qui peu à peu mènent l’esprit vers son propre impensé.
Le printemps revient toujours,
chassant l’hiver et balayant l’automne.
Alors je partirai.
Je m’en retournerai dans mon terrier,
dans mon lit enchevêtré de mille sommeils.
J’y gagnerai ma liberté comme l’on gagne sa vie à ne savoir qu’en faire et j’irai me promener dans le désert comme une puce sur le dos d’un chameau.
J’ai appris la douleur en apprenant à respirer. Très tôt, j’ai su que l’abandon et la résignation pouvaient être fatals. J’ai dû frotter la patience sur le long fusil de la réalité avant de pouvoir ressusciter dans la cartouche de trop.
Grave et ribaude,
la vie accompagne le délabrement des mots tendres.
Le temps est de la terre,
il la remplit d’air comme un ballon que l’on gonfle.
Partout, le leurre est persistant. Dessinant des ombres plus lentes sur les bas-côtés, il clame la rouille sous la main rêveuse.
Je ne sais pas écrire joli ni beau, c’est une défaite. Ou pas. J’ai peur de lâcher prise, je sens le vide qui rôde. Nul doute, l’effondrement viendra. Il faudra fuir les lettres stigmatisées qui fanent sur la pointe du crayon.
Il faut échapper à l’écriture qui n’est qu’un précipice.
L’écriture est comme moi,
elle marche vers l’effacement.
Elle se momifie puis cède à la poussière.
Je touche la vie et ressens la mort.
Je touche à la sève maternelle et me replie sous la trame chaude de ma peau. J’aimerais bien pour une fois percevoir le senti de l’extérieur de ma chair. Mais la contrainte de l’arrachement ne parvient pas à me soumettre au premier chiffre du jour.
Dans mon atelier d’écriture,
l’expression se maintient
à l’extérieur du monde qui m’infiltre.
Mon corps se réduit au toucher des mots,
à l’aspect tactile de la pensée.
Ma main et ma langue
puisent aux signes récurrents.
Tous les codes s’entremêlent et s’interfèrent.
Dans ce délabrement, il ne s’agit plus de faire le vide mais de l’être. Le mouvement de l’histoire est fugitif. Il braconne aux douces noces qui exauçaient nos rêves les plus intimes.
La fiction omniprésente chute dans l’illisibilité et dans une mutité forcée. Le mot n’est alors qu’un résidu défait de sa trace originelle, étouffé de son sens premier. La parole avale le bruit des gares traversées, absorbe la substance ferreuse et choit comme une popeline de soie.
Notre corps transite par la matière puis nos peaux se lavent à la fenêtre du ciel et de la mer. Seuls, nos os conservent le secret de la poudre. La poussière s’empale aux muscles de la lumière. L’air nous agite et nos frissons tombent comme des feuilles séchées. La marche du monde s’aguerrie des marches funèbres.
Je voltige à des altitudes où il n’y a plus d’air. L’apesanteur est une fausse sensation. Ce qui est lourd demeure un corset de plomb.
Les yeux, les mains et la bouche restent des enclumes et je ne sais pas dire le poids qui me plaque au sol.
Je respire les scories embourbées sous la passion et mon cœur invente d’autres allégories plus légères.
Mais rien ne se dissipe vraiment. La présence en ce monde demeure une buée que rien ne fait disparaître.
Le pied tiré du lit et le café avalé, j’ouvre le jour d’un coup de bleu sans regarder comment c’est dehors comme couleur. La seule qui conte est celle qu’on porte dans son coeur
En ces temps de récession les influences font du porte à porte pour placer leurs nanars
La nuit le tableau de la veille a cheminé dans ma cavalcade onirique, en précisant parfois un point à renforcer. L’amour aime les traits appuyés
Au froid revenu l’appétit se fait plus vif de bon matin dans l’atelier. Faire l’amour au comme en semant ça parle d’airain et j’ai toujours été du matin
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