QUAND L’AUTOMNE


QUAND L’AUTOMNE

Des deux côtés de la scène, les colonnes lâchent la cannelure des rideaux. Le petit théâtre sort enfin du boulevard du crime. Les acteurs s’inclinent au soulagement d’une dernière révérence

. Le rire accolé à la grimace du fronton compte bien faire cavalier seul et vivre sa vie sans jouer la comédie

En coulisses, les machinistes replient les tôles du bruitage et remballent les éruptions cyclothymiques de la diva dans le panier du costume des anges

Dépendue des cintres, la toile de fond ne demande qu’à être repeinte. Le décor des amoureux assis sur les bans publics est banni en même temps que la déprogrammation du script d’imposture bouffé par les mythes. La léthargie du mouvement de la danseuse-étoile reboosté au corps des petits-rats. L’enfant est inscrit au Conservatoire de la VIe pour apprendre ses valeurs

L’armurier a servi de cible à bout-portant aux jeux guerriers des enfants

En matière d’art plastique on a tiré les faux-coquillages de la mer pour la craie des falaises protégeant les marelles

Juste écrire la vie comme elle est belle de ce qu’on en connait pas du cinéma qu’on en fait avec des exclamations stupides d’un beau à vomir

Merci l’automne pour ta métamorphose de pourriture.

Niala-Loisobleu – 6 Novembre 2021