La vérité du drame est dans ce pur espace qui règne entre la stance heureuse et l'abîme qu'elle côtoie : cet inapaisement total, ou cette ambiguïté suprême. Saint-john Perse
Apprendre à fouetter les mots Avec le soleil du silence Pour leur lâcher la bride Jusqu’à l’ombre Du soi
Et…Dans la lumière de leurs galops Tutoyer leurs éclats d’écume Sans marchander l’amour Qu’ils appellent Du fond D’un lointain habillé Par nos songes
Au moindre tremblement des sens A leur moindre dérive Lancer la relève Pour les abriter Du battement De l’oubli…
Là déroulés sur Le tapis de l’accueil Aucune trêve Ne les abandonnera Au chaos
Et pour les choses plaquées Qui bruissent en notre Cœur Briquer notre langue Avec la tendresse En laissant Soupirer Nos pauvres nerfs
On les retrouve sans-cesse Ces imbrications Du sens Avec La trame A chaque fois imprévue Où se déploie La chevauchée Des mots
Ici : C’est à la fois L’œil de l’astre royal Appuyé sur le poids De nos vies A la fois l’écueil où se heurte L’inconnue de nos résistances : Le tumulte du travail : Juste là dans Les bris des plis Doucement hésitants Où s’aventure L’avancée Comme soufflée Sur un chemin …
L’écueil ! Ne pas casser ses traces Et enlacer en même temps La plus vive des Circulations… Non pas celles qui courent Dans la ville Mais la plus fervente Qui témoigne A l’instant Pour un futur Sans-cesse inachevé…
Comme un soulèvement Dans la marche zébrée D’ombres pour Des mots Clairs : Celle où nous n’attendons Que la voile quand elle Se dresse sous Le vent : La fin d’une époque transitoire Où rugissait le futur Sans autre brillant Que la fuite Du temps
Écueil ! Écueil ! C’est le temps Qui passe dans la résistance De l’instant Pour Une langue sans autre promesse Que celle allant Dans la grande allure Des mots sortis de la gangue De tout corps fixé A des rapports De forces Pour Entrer dans le jeu vif Des chairs où vibre La caresse du sens Sur l’instant
Aucun galop des mots Ne saurait usurper La belle présence Du silence Rentré Dans les veines Et les artères De l’humain : Ce silence : témoin De toutes les rumeurs De l’amour.
Les ombres se frottaient au store, signe de l’existence de quelques marionnettes mises en mouvement par des fils invisibles. D’un réseau de cordes qui se croisaient, pendaient des habits qui séchaient au vent brûlant de l’été. Des figurines en cire se consumaient. Ces choses vivantes se mettaient à fredonner, la mort dansait derrière la nuit. Un minuscule humanoïde de sexe masculin fondu dans un haillon en ruine déambulait sur la planche, il était taillé, modelé d’un bois pâle et dur. Ses petits pieds chaussés de deux sandales grotesques avaient peine à toucher le sol. Une jolie poupée en polyester fardée d’une beauté d’un genre commun, une copie d’une série de mille autres identiques l’arrêta et l’embrassa sur sa bouche mal usinée. Cette vie en bois était l’œuvre d’un artisan maladroit, quelque apprenti-menuisier qui était probablement destiné à faire autre chose dans sa vie. La poupée, elle, était l’œuvre d’une machine, elle sortait d’une boîte colorée, l’œuvre d’une industrie de mensonges à multi-usage. Certes la cire qui fondait témoignait d’un climat chaud, mais l’atmosphère était glaciale, un froid qui terrifiait le bois, la cheminée ouvrait sa gueule, l’âtre était vide, même ce baiser était aussi froid et sec, il n’avait ni goût ni odeur, il annonçait l’hiver. La musique s’arrêta net et l’homme de bois laissant ses sandales effleurer le plancher dit sans ouvrir la bouche : — La musique est la forme la plus abjecte de l’art, n’importe quel trou de cul peut en produire. Moi-même j’en fais ! — Ce que toi tu fais est magnifique. lui dit le polyester femelle. — Ce que je fais est toujours magnifique, mais c’est ce que je ne fais pas qui est utile. Les fils qui le suspendaient se desserraient, on eut dit qu’il allait s’effondrer. — Arrête de réfléchir et viens avec moi. lui proposa la poupée. — La réflexion est une nécessité pour certains, une passion pour d’autres, mais une chimère pour ceux qui croient réfléchir. C’est d’ailleurs leur unique sujet de réflexion. Ils pensent à penser ou à ne pas penser. Il était complètement étiré sur le plateau. Eparpillé serait le mot juste. — Arrête de poignarder ta jeunesse ! lui cria la poupée. — Ma jeunesse ! Je serai à jamais jeune, il n y a pas de temps, on ne vieillit pas on s’use. On tira les fils et il se releva (Il se ramassa). — Viens avec moi, et on inventera le temps, on vieillira ensemble et on mourra, inventons des années, inventons l’espoir. — Si l’espoir était un homme, son dos serait voûté, on le verrait tendre la main pour ramasser, on le verrait se prosterner devant un semblable, devant ce néant qu’on appelle par pitié pour nous-mêmes dieu, devant n’importe quoi. Il voudrait exclure le doute, il voudrait voir ce qu’il n’y a pas, créer des insanités. On aurait pitié de lui. Ce n’est pas rien la pitié, c’est un noble sentiment……………. La pitié est une horreur et non un sentiment. — Tu dois m’aimer. reprit la poupée. — Si l’amour est un devoir, j’irai louer la haine, si la haine devient devoir je me ferai indifférent. lui répondit l’homme de bois. — Il n’y a rien à faire, je ne puis me taire, je dois bien jouer à être quelqu’un, c’est plus facile en bavant. J’ai pris à la vie ce qu’elle avait de mieux : la chair, de la bonne viande rouge, ou plutôt rose, je préférais la rose, sans âme et sans vertu. -Une prostituée fera l’affaire- Je m’étais dit. C’était inutile, j’étais fait de bois, j’étais la mort qui vivait dans ma sève. Je suis censé être un arbre, pas un guignol. — Arrête de te faire des nœuds dans la tête, moi aussi je n’aime pas trop le monde, mais je ne me fais pas chier à lui lancer des flèches, se serait humiliant de s’arquer pour les ramasser. Il y a certes des natures insondables, néanmoins le fossé qui sépare deux de ces natures peut renseigner le Spinoza sur la dimension de l’une et l’autre, non en les mettant sur une échelle mais en traversant lui-même cet abîme. L’empreinte du silence sur un visage est beaucoup plus expressive que toutes les phrases qui s’impriment sur un vulgaire papier. Le silence est la forme la plus raffinée et subtile de l’art, c’est sa forme la plus élevée. Le non dit n’est pas l’oublié, il n’est pas le non su, il n’est même pas l’indicible, Il est l’art, il est la pensée qui redoute les mots. — Viens avec moi. lui dit le polyester femelle en posant ses lèvres sèches sur les siennes et ces dernières restèrent indifférentes à ce baiser volé. — Tu ne vois donc pas que je suis suspendu. — Il te suffit de dire oui, de décider de venir avec moi et tu seras libéré de ces cordes… Viens avec moi, nous traverserons les champs, nous serons heureux, nous vaincrons cette honte qui t’accable. Nous serons riches. — Les riches de notre époque jouent au golf ou je ne sais à quels autres jeux futiles, les riches d’une certaine époque écrivaient des livres. Ce n’est pas pour dire qu’il y a une évolution dans le temps, mais pour dire que rien n’a changé. C’est toujours la même histoire. Avoir pour être. Je préfère mes cordes. On tirait sur les fils et il se releva. — Nous autres poupées, on court chercher les balles. C’est cela ? dit la poupée en s’éloignant. — On est les balles, des sujets, des trucs. — Non, les balles sont identiques, pas nous. Moi je suis une femme et tu es un homme. — Ce n’est pas ce qui nous distingue, on est des poupées le sexe est une différence banale. — Tu es insensible, tu es de bois, fais-moi confiance, viens avec moi, je ne pourrai bouger d’ici sans toi, j’ai besoin de toi, j’ai besoin de t’avoir pour être. Viens, viens… Sa voix s’éteignait. — Il est vrai que je parais insensible, c’est toi-même qui le dis, je suis de bois. Mais je peux aimer, je peux aimer cette fleur (Il n’y avait aucune fleur sur scène) et si je te le montre, si je te fais voir cet amour, tu aurais honte du tien. Tu comprendrais certainement que tu es incapable d’amour. — Pourquoi tu ne me le montres pas ? Tu n’as rien à faire d’autre, aime-moi, il n’existe aucune autre, il n’y a que moi et toi, aime-moi. Ton attente est ridicule. — Qu’est ce que tu en sais ? — Il y a dans une femme ce qu’il n’y aura jamais dans un homme, un vagin. Il y a dans un homme ce qu’il n’y aura jamais dans une femme, un pénis. Il y a là le véritable sens de l’existence : baiser en attendant ton godot, ce n’est que du théâtre. — Il n’y a dans l’existence, ce théâtre de guignol aucune intrigue, aucun style, aucun sens c’est à peine un endroit.
J’ai caché Mieux que partout ailleurs Au jardin de mon coeur Une petite fleur Cette fleur Plus jolie qu’un bouquet Elle garde en secret Tout mes rêves d’enfant L’amour de mes parents Et tout ces clairs matins Fait d’heureux souvenirs Lointains
Quand la vie Par moment me trahie Tu reste mon bonheur Petite fleur
Sur mes vingt ans Je m’arrête un moment
Pour respirer Ce parfum que j’ai tant aimé Dans mon coeur Tu fleuriras toujours Au grand jardin d’amour Petite fleur
Prend ce présent Que j’ai toujours gardé Même a vingt ans Je ne l’avais jamais donné N’ai pas peur Cueillir au fond d’un coeur Une petite fleur Jamais ne meurt
Le chemin s’était enfoncé dans les branches, cependant par une chambre à air gardée pour agrémenter le rechignement des enfants à la toilette, venait une étrange musique d’où s’échappaient des bulles de savon. Sans doute la vraie machine à laver écolo. Celle qui tient la couleur en son vif et passe les vilaines traces hors de vue – au moins pour un temps
Echo nommique ?
Pas toujours. Pourtant bien que difficile à comprendre, non-détachable de tolérance ça aide quand la frustration est au bord d’une réaction de sortie
Quand bien m’aime ?
C’est là que la réponse se trouve
Derrière trouvez l’anomalie
Le mystère ne peut avoir de parenté avec la boule gomme, sinon c’est un bruit comme le net en raffole qu’il cabale pour le plus grand bonheur de la course au like
Sous mon chapeau, lô live à me pousser comme ce membre qui devient genre
C’est noueux
Sans rien cacher des états d’âme
Dans l’enfoncement des yeux le fruit gonfle multipliant les grains dans sa substance, que ça peut éclater d’énergie (la grenade, la figue, la mangue, pour ne dire qu’eux)
Chemise blanche en signe de pureté que le noir profilé rehausse.
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