SUR MOI CREANT – PIERRE JEAN JOUVE
à fermer les yeux pour laisser circuler
Suueur de Sang
cognant d’oreillette à l’autre
Beau, beau, beau
sortant du nuage
comme la pousse au coeur du sable…
Niala-Loisobleu – 12 Novembre 2020
SUR MOI CREANT – PIERRE JEAN JOUVE
à fermer les yeux pour laisser circuler
Suueur de Sang
cognant d’oreillette à l’autre
Beau, beau, beau
sortant du nuage
comme la pousse au coeur du sable…
Niala-Loisobleu – 12 Novembre 2020
Les yeux posés en arrière de Toi mon regard est devant découvert
parfois plus tremblant de vent que le brin étendu en prairie
quand sans cloisonnement d’arbres
la Chambre Sacrée
qu’est l’Atelier
entre au regard livré sans vouloir offrir d’autre que pureté
Tu es là vivante
tu présides au toucher de lin
vertèbres dressées du chevalet
jaune de soleil
tu es nue à mon côté
non-offerte au voyeurisme de propos profanateurs
Tu es ma douleur mon effroi mon amour
O imagination
Tu es mon bourreau ô livre où j’ai traduit
La montagne la rivière et l’oiseau
Tu es ma misère ô confession.
Ainsi parlait le poète déchu
Et il déchirait son livre imprimé au milieu des villes
humaines.
Mais son autre voix tout emplie d’un murmure de
saules
Répondait
Ô livre malgracieux ô poème manqué,
Erreur erreur toujours de celui qui n’a pas encor fait,
Oh tu es mon dernier lieu ma forteresse
Contre l’armée des infidèles
Ailleurs n’est plus que ruine et toi tu es l’endroit
sacré.
Le démon aurait-il vraiment manqué tout ce qu’il
voulait ?
Et que veut le démon —
Un livre
Répondait sa voix éclairée par un ancien cyprès
solaire.
Le tien le mien ou l’autre, Écris sous la dictée.
Et tous les oiseaux chantèrent plusieurs fois sur le
ciel.
Et le poète était encore une fois illuminé
Il ramassait les morceaux du livre, il redevenait
aveugle et invisible,
Il perdait sa famille, il écrivait le mot du premier
mot du livre.
Pierre Jean Jouve
Dans l’Atelier ne présente rien du caravansérail
tout sauf étape à caravanier
ni port à soldats….
Niala-Loisobleu – 10/12/18
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