TEMPS PONT


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TEMPS PONT

 

La berge vers laquelle je me dirige tire son bois

j’avance une vendange tardive

aux grains cernés de nuits gémissantes de ressorts

Ton bleu grand ouvert

poche mon regard plongeant

depuis le trapèze où je me lâche

sphères où les troupeaux ne viennent qu’en zodiac

décan la pleine-lune s’annonce.

 

Niala-Loisobleu – 31 Août 2020

 

RETOUR ET TERRE NESLES


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RETOUR ET TERRE NESLES

 

Remettre en ordre dans le bordel du jour

un peu de libanais qu’Emmanuel tire à profit

le problème du malheureux c’est qu’il paye du début à la faim…

 

Niala-Loisobleu – 31 Août 2020

AU-DELÀ DE L’HORIZON


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AU-DELÀ DE L’HORIZON

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Au-delà de l’horizon le rouge est plus rouge, l’œil est
plus vif, l’or est ce que l’on croyait quand on le cherchait,
le passage entre la plage et les vagues se fait en toute
douceur, les fleurs s’épanouissent au fond de la mer et les
algues remuent doucement sur les toits de tuile comme
une chevelure de lierre.

Au-delà de l’horizon il n’y a ni formalités ni tampons,
ni discours électoraux ni fabrication d’armements, les
hélicoptères ne font pas de bruit, les enfants jouent avec
les flammes, et les oiseaux lancent artistement des fientes
de couleurs odorantes sur les bitumes phosphorescents.

Au-delà de l’horizon il y a d’autres horizons où les
vrilles des lendemains font irruption dans les jardins
d’attente, où le temps se retourne pour apaiser les effrayants
appels d’antan et les flammes de morts se raniment dans
leurs orbites pour peupler l’espace en invitant les aventuriers,
où la patience de tant de siècles touche enfin à sa récompense
et l’on peut y secouer les haillons de l’ancienne humanité
presque sans regrets.

Extrait de: 1996, A La Frontière, (La Différence)

 

Michel Butor

L’EPOQUE 2020/40: ANEMONES


L’EPOQUE 2020/40: ANEMONES

 

Après les Époques 2018 et 2019, le quarantième de cette nouvelle Époque 2020 avec BARBARA AUZOU : ANEMONES  . Merci de considérer que le poème est indissociable du tableau et vice-versa…

 

 

         L’EPOQUE 2020/40 – « Anémones » – Niala – Acrylique s/toile 46×38

 

 

Je suis une île

Surgie pour te voir

Surgie pour m’éprendre

J’écarte une à une les branches de ton domaine

Jusqu’à tes yeux d’anémone

Fille du vent qu’on égraine il faut

Que tout argument s’envole de ce qui ne veut

Changer les choses et partout s’époumone

En vain et toi sous les rideaux de ton théâtre intime

Tu as de quoi débouter les roses de leur faconde

Creuset et vestale du terrible quitte ou double

D’où nous faisons parfois naître des oiseaux

De lumière tu me maintiens à distance idéale

Du duel et de la vaine béatitude

Fais de moi le locataire rude et légitime

La vérité première

De tout ce qui empêche le cœur de se fendre

 

 

Barbara Auzou.

« Je pleure sans raison que je pourrais vous dire, c’est comme une peine qui me traverse, il faut bien que quelqu’un pleure, c’est comme si c’était moi. » M. D.


« Je pleure sans raison que je pourrais vous dire, c’est comme une peine qui me traverse, il faut bien que quelqu’un pleure, c’est comme si c’était moi. » M. D.

Σωτηρία Μπέλλου [Sotiría Béllou] • Αντιλαλούνε τα βουνά [Antilaloúne ta vouná]
30 AOÛT 2020
tags: Antilaloúne ta vouná, Eftychía Papagiannopoúlou, Αντιλαλούνε τα βουνά, Βασίλης Τσιτσάνης, Ευτυχία Παπαγιαννοπούλου, Σωτηρία Μπέλλου, Sotiría Béllou, Vassílis Tsitsánis

Septembre est désormais inéluctable. Mais la voix puissante et singulière de Sotiría Béllou (1921-1997) est là pour conjurer cette rentrée qui s’avance. Αντιλαλούνε τα βουνά [Antilaloúne ta vouná] (« Les montagnes me font écho ») est un rebétiko de Vassílīs Tsitsánīs.

………

Σωτηρία Μπέλλου [Sotiría Béllou] (1921-1997) • Αντιλαλούνε τα βουνά [Antilaloúne ta vouná]. Βασίλης Τσιτσάνης [Vassílīs Tsitsánīs], paroles et musique. Paroles parfois attribuées à Ευτυχία Παπαγιαννοπούλου [Eftychía Papagiannopoúlou].
Σωτηρία Μπέλλου [Sotiría Béllou], chant ; Σούλα Δάκη [Soúla Dákī], deuxième voix ; instrumentistes innommés.
Vidéo : ΕΡΤ [ERT] (Ελληνική Ραδιοφωνία Τηλεόραση, [Ellinikí Radiofonía Tileórasi]), production. Grèce, date inconnue.

………
Αντιλαλούνε τα βουνά,
σαν κλαίω εγώ τα δειλινά
περνούν οι ώρες θλιβερές
σ’ ένα παλιό ρολόι
κι εγώ τους αναστεναγμούς
τους παίζω κομπολόι
Les montagnes me font écho
Le soir lorsque je pleure
Les heures sombres s’écoulent
Sur une horloge fatiguée
Et j’égrène mes soupirs
Comme sur un chapelet.
Αντιλαλούνε τα βουνά,
σαν κλαίω εγώ τα δειλινά
Les montagnes me font écho
Le soir lorsque je pleure.
Στενάζω απ’ τις λαβωματιές
κι απ’ τις δικές σου μαχαιριές
λαβωματιές με γέμισες
και μ’ έφαγαν οι πόνοι
και στη φωτιά που μ’ έριξες,
τίποτα δε με σώνει
Je gémis sous tes blessures
Sous tes coups de poignard
Je ne suis plus que blessure
Éperdue de douleur
Et de cette fournaise où tu m’as jetée
Nul ne peut me sauver.
Αντιλαλούνε τα βουνά,
σαν κλαίω εγώ τα δειλινά
Les montagnes me font écho
Le soir lorsque je pleure.
Εμπάφιασ’ απ’ τα ντέρτια μου
κι απ’ τα πολλά σεκλέτια μου
κουράγιο είχα στη ζωή,
μα τώρα που σε χάνω
θα είναι προτιμότερο για μένα να
πεθάνω
Je n’en peux plus de ma souffrance
Ni de mes tourments infinis
J’avais foi en la vie
Mais puisque je te perds
Il ne me reste
Qu’à mourir.

 

RESPIRATION  CÔTIERE


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RESPIRATION  CÔTIERE

 

Dernière ligne droite

l’herbe frémit

dans les tribunes les dames en chapeau ont dudule

moi j’ai dépassé l’hippodrome

je galope déjà hippocampe sur ma vénus coquillage

la mer est plus bronzée dedans que sur les quais

les marins galonnés d’un été vont regagner leurs bureaux et ranger leur casquette jusqu’à l’année prochaine

la plage sauvage n’a pas rendu le château de l’enfant

son saut attend l’appel du chemin buissonnier

loin du grand masque à rade…

 

Niala-Loisobleu – 30 Août 2020

 

CALINE


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CALINE

Que sont
Corfou et
Calcutta et leurs jardins trop défendus à côté du beau fruit que t’as sous la jupe, beau fruit fendu,

telle une grenade câline où s’entrelace on ne sait plus, aux entrechats de ballerine, quel frisson de convolvulus.

Paul Neuhuys