
-Tu veux que j’ouvre mon cartable, Maîtresse ?
Dans la vitre où ta voix est restée, par le tablier à carreaux qui me reste d’un âge propice, je pars par une rue de Siam laissée par Jacques. Comme au bord d’une Marguerite mêlée de pétales à la folie tout l’tant. Quand sorti de l’enfer humain mes yeux ont traîné dans l’envoûtement des épices excitées par les encens, j’suis parti aux rizières sans savoir que j’y trouverai un paradis dans l’effacement de l’horreur guerrière qui semble pourtant être la seule carte postale retenue. Je t’écoute et c’est moi qui parle, t’es sur la natte, la lumière brutale tamisée par un végétal tressé, ma tête sur tes cuisses et ta main quelque part dans ma barbe. Le ventilateur brasse des sons d’un instrument à cordes que des voix d’enfants couvrent de leur uniforme d’écoliers. Les rues sont creusées des ravines des moussons, un boeuf et pas de train à la vache, viens on va s’attraper le fleuve. Sur le Mékong on vit à bord. Tant d’oiseaux blancs bordent la mangrove.
-Tu veux que j’ouvre mon cartable, Maîtresse ?
Les jonques glissent, au milieu de coques surchargées sur le pont desquelles un jeu de construction abrite des familles nombreuses. Les barques propulsées par des moteurs de voitures tournent hors-bord, leur hélice à l’extrémité d’un long arbre, la vague creuse. Tous les légumes, les fruits, le poisson, le serpent à débiter, la soupe, le riz, les fleurs vont au marché flottant se rassembler en prodiges d’équilibre et de saveurs.
Reste mon amour, voilà ce jour qui ouvre sa page de créons de couleurs pour que les enfants y plongent…
Niala-Loisobleu – 25 Août 2018
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