La vérité du drame est dans ce pur espace qui règne entre la stance heureuse et l'abîme qu'elle côtoie : cet inapaisement total, ou cette ambiguïté suprême. Saint-john Perse
Si je porte à mon cou En souvenir de toi Ce souvenir de soie Qui se souvient de nous Ce n’est pas qu’il fasse froid Le fond de l’air est doux
C’est qu’encore une fois J’ai voulu comme un fou Me souvenir de toi De tes doigts sur mon cou Me souvenir de nous Quand on se disait « vous »
Si je porte à mon cou En souvenir de toi Ce sourire de soie Qui sourit comme nous Souriions autrefois Quand on se disait « vous »
En regardant l’soir Tomber sur nos genoux C’est qu’encore une fois J’ai voulu revoir Comment tombe le soir Quand on s’aime à genoux
Si je porte à mon cou En souvenir de toi Ce soupir de soie Qui soupire après nous Ce n’est pas pour que tu voies Comme je m’ennuie sans toi
C’est qu’il y a toujours L’empreinte, sur mon cou L’empreinte de tes doigts De tes doigts qui se nouent L’empreinte de ce jour Où les doigts se dénouent
Si je porte à mon cou En souvenir de toi Cette écharpe de soie Que tu portais chez nous Ce n’est pas pour que tu voies Comme je m’ennuie sans toi Ce n’est pas qu’il fasse froid Le fond de l’air est doux
Voici une chanson très courte (à peine trois couplets) qui est sans doute parmi les chansons les plus connues et aimées du répertoire de la grande chanson française. Pourtant, on lui a souvent attribué la mauvais titre.
La chanson ne s’intitule pas « L’odeur des roses… ».Cora Vaucaire s’amuse d’ailleurs à le souligner lorsqu’elle fait la présentation de la chanson. La chanson tient son véritable titre des premiers mots de la chanson: « Au dehors, LA RUE S’ALLUME… »
« La rue s’allume » est une chanson écrite au milieu des années 50 et qui est devenue, au fil des ans, un véritable classique de la chanson à texte. Les paroles de la chanson ont été écrite, en 1955 par l’acteur, metteur en scène et compositeur français, Louis Ducreux à qui on doit plusieurs très beaux textes de chansons. La musique de la chanson été composéee par l’arrangeur musical français, André Popp.
Plusieurs grandes interprètes ont, tour à tour, chanté « La rue s’allume », dont Michèle Arnaud qui, je crois, a créé la chanson. La grande Cora Vaucaire chantera magnifiquement La rue s’allume ». Et au Québec, c’est surtout Pauline Julien qui fera connaître la chanson.
Une chanson fétiche
Je vous propose d’entendre ci-dessous deux versions de cette extraordinaire chanson. Vous entendrez tour d’abord, Pauline Julien interpréter « La rue s’allume », avec la vigueur qu’on lui connaît.
Ensuite, j’ai choisi l’interprète qu’on associe le plus spontanément à cette chanson fétiche, soit la regrettée Cora Vaucaire qui n’était presque jamais capable de faire un tour de chant sans se faire demander cette admirable chanson.
La rue s’allume
Paroles de Louis Ducreux et et musique de André Popp
Au dehors la rue s’allume
Jaune, orange ou canari,
Une cigarette fume
Près du lit où je lis…
Et moi ce soir ne puis-je supporter
L’odeur des roses ? …
La pluie mouille le bitume,
Son auto s’enfuit sans bruit,
Et la chambre se parfume
D’un espoir évanoui…
Pourquoi, ce soir, ne puis-je supporter
L’odeur des roses…
Il avait un beau costume,
Couleur d’un soir de Paris,
Bleu ou gris, couleur de brume,
Imprécis comme lui,
C’est lui pourtant qui m’avait apporté
Ces quelques roses
Que je ne peux supporter.
Vous devez être connecté pour poster un commentaire.