Mâle Aimé


Mâle Aimé

Passant des ruelles de vos chemins vicinaux

Je place du tertre sous l’olivier au Mas de Cocagne

La femme à barbe où je trône en fête épile mes mots laids

D’ici et de là, je vous regarde un de mes songes noué à vos couettes

Rêve qui ignore le changement d’heures aux pendules des saisons

L’un passe, la voie est tout verte aux brebis des causses

Petit caillou deviendra pierre au Nil d’un levé du soleil

Au fond de ma poche j’empaumais tes seins afin de les garder vivants

mais mes mots mis ont été sertis de l’ignorance des bandes let

Rien n’est plus près de soi que ce qui est en apparence très loin

On voit trop mal de près ce qui est lié d’habitude

Ne m’attrapent que les mains libres

Quel jour es-tu que je t’écrive à la page

Mon cheval est assis sur le lit de ma roulotte, pour quoi fer puisque je n’ai jamais eu de chance, juste la bêtise du sincère

Le vent nous pousse et nous tracte à son gré et à l’unanimité de l’équipage

Hier un enfant en nous voyant près de la fontaine, a demandé : C’est lequel Crin Blanc ?

Carmen a rit comme une crémière, ah la vache

Je suis d’Est lorrain jusqu’en Sud Ibère quand la marée descend

Du Nord quand Léon monte la mer au pied du beffroi

Puis file à l’Ouest border le soleil d’une histoire à le faire dormir debout à côté du coq

La poussière des quatre-routes aux semelles , le cheval et moi, cirons les mocassins des étoiles

Un cheveu de ton ventre sur la langue je zozote entre tes dents l’émoi de toi, mais ça c’était avant que mon oeil barre en bouillon de moules

Si j’avais été paysagiste je t’aurai peint sur le motif (ce qui m’aurait obligé à en avoir, n’importe lequel comme les autres, ma foi sans doute ai-je loupé de comprendre qu’à part mentir on peut pas réussir. Je croyais avoir avoir trouvé meilleur et surtout si Beau de te saisir sur le vif de ce que ton visage me donnait à voir dans le retour de couleur de tes cheveux

Couleurs du temps où je n’aurais fait que passer à côté

De vous je ne garderai que le Bleu de mes erreurs pour voyager à contre temps

Niala-Loisobleu – 27 Septembre 2016

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Et Alors ?


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Et Alors ?

S’il pleut dans ma mémoire c’est pour être au plus pré du jour, en tendant les lèvres pour prendre ton pouls aux veines de te sentir de plein champ.
Pourtant t’as pas la veine apparente, tu s’rais plutôt genre gros lot qui ne gagne qu’au jeu de cons. Jusqu’à désintéresser le voisinage, du plus intime au plus qui ne croisera jamais ta route.
C’est pas faute d’avoir du chien, c’est faute de trop l’sentir qui les éloigne les habitants du normal.
Mais c’est qui que ça repousse ?
Hein dis-moi, c’est qui en dehors du banal hume mains monté sur jambes ?
C’est vrai au sens du canon pin-up, t’es pas sexy sexy, rien dans la dentelle, le string, et la jupette qui n’a pas besoin de bretelles vu qu’elle fait juste un p’tit col une fois enfilée, laissant à découvert toute l’artillerie en solo de batterie en duo avec les trompettes, genre boeuf del amor.
Faut une âme d’artiste dérangé pour te dessiner sur le motif, nature authentique, plus qu’à poil, nue de vérité, sans rimmel et pâte à remodeler, sans appareil dentaire à resserrer le sourire en tirant depuis le point d’assise.
Ton tant c’est le contraire de la météo du pouvoir d’achat que tout candidat annonce, quelque qu’il soit, il te fout let au premier service, les primes de loyaux rendements c’est pas pour te refaire la garde-robe, t’as pas l’profil à t’balader en N°5 de Chanel.
Tu f »rais tousser ton ton.

Et alors…

Tes cheveux d’herbe ma poitrine n’en tond rien,
avec chaque brin en retour de blonde heur
elle gramine d’autres espaces défaits de clôtures .
Hors de ce monde
Tout gonflé de joues, le ciel sourit, visages en mouvement
sur lequel me vois-tu, aère aux nefs les voies, je plane.
Innocent comme une fontaine qui pleurniche pas de son sort
au milieu d’un lit de sentiments humains totalement à sec.
Des tâches de couleurs que tu m’envoies, j’expose aux cimaises de l’orée,
les images d’un Pablo hors mesures qui ne peut se poser que chez Nous.
Il est d’un format que les plafonds des constructions ordinaires des petits nains
ne peuvent accueillir, faute de hauteur au-dessus des plaintes.
Accrochée aux branches des toits, ta robe blanche fleurit les patios
d’une musique intérieure géranium, feu de tomettes aux tiges des belvédères
Quand tes cuisses guitares ouvrent les portes des chemins,
la grange au grain tend les bras pour que le delta compose son plan d’ô pour que j’y plonge de par tout.
Mes doigts polissent les pierres pour te donner la douceur des paumes aux seins,
cette grâce qui coule de tes aisselles à faire sourdre la source bleue
l’oued qui va s’greffer aux chenaux du marais des salines
soulevant d’un horizon bouché un envol d’oiseaux aux couleurs d’un état long sublimant les frissons du vent au mépris du quotidien.
Ne dis rien, je te respire au point d’épeler chacune des nages de ta langue, au grand bain de ta baie où j’ai jeté l’encre de mes mots bleus.
Fidèle au vrai visage blotti au creux de ta boîte.
Ce matin je me sens que guitare et flammes and co; ce serait fastoche que tu t’éloignes quand m’aime pas trop.

Niala-Loisobleu – 27 Septembre 2016

Evitons le guère et Aimons-Nous !


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Evitons le guère et Aimons-Nous !

 

En marchant comme tu sentais si bon l’herbe

je m’ai allongé à t’étouffe en longs baisers

Entendant un papillon rosir à l’aréole du jour

Lundi

(je suis plus foutu de savoir lequel)

– Têtes-moi les deux

Comme tu as mordu la Vie

– Oui chat touille

m’as en corps dis-tu

L’Oiseau-Bleu

se nichant en fourche à tes branches

que le vent malin

avait ouvert au câlin-gaillard

sifflota un pont que ta rivière taille

« Loup-y-es-tu-je-mains-patiente-ya-des-limites-atout !!! »

Niala-Loisobleu – 12 Septembre 2016

 

L’Autre Rivage


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L’Autre Rivage

Fort courant

ascensionnelle

plongée dans le feu

Le cheval d’art son

entre les cuisses

Elle mêle ses eaux intimes

à la semence du cheval marin

où sentant venir la tempête d’une autre rive

elle s’est mise à l’encre

La flamme de leurs mots

crépite de bois vert

de leurs deux mains

 Trois petits poissons les regardent

chacun faisant de son Signe

un s’aima fort Bleu

menant au lointain

Niala-Loisobleu – 11 Septembre 2016

 

Seins Phonie


Seins Phonie

Restée accrochée pour quelques heures encore, la fraîcheur de la nuit tient les dernières étoiles aux rames de son jardin. Un morceau de lune se courbe dans le virage imminent. Là-bas les rues résonnent du pas tremblant de quelques noctambules en conflit avec le diurne passage.

Le bleu qui m’a jailli du ventre n’a pas péri en mer depuis hier

il est resté tout humide

La toile en est toujours tendue – on entend toujours le bucheron – taper han  forêt

Profitant de ce qu’il faisait noir dehors, j’ai répandu le jaune à grands renforts

Le couteau glissant sa lame de flux au bord de l’écume, qui n’avait pas quitté la partie douce de l’intérieur de tes cuisses, a bordé ta plaie congénitale. Belle ô Belle, ce que tu peux savoir être femme. Pareille aux larges touffes de ces fougères faisant cortège au chemin, tu canalises la vie  par tige. A ce moment là, entrant dans l’atelier, un vent léger a fait onduler tes mèches pour dégager tes seins de leur lourdeur horizontale. J’ai tout de suite pensé à ce champ matinal où sous la flamme qui lève, les montgolfières se gonflent pour l’envol. C’était vraiment un oiseau rouge de sang qui battit des ailes à la porte.

Laisses-moi chair ouverte que je pose la suite des notes de Nous en partition.

Niala-Loisobleu – 10/09/16

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Entre deux rues


Entre deux rues

Dans un mélange de sardines qu’une plancha envoie au bout d’un aïoli ignorant jusqu’au sens du terre-neuva, débarque, entre le joint défait des pavés, un tapis rouge. Qu’est-ce que la rougeur qu’un mec z’aima gratte sur sa guitare à côté des nacres d’un accordéon posées par taire ?

Rien qu’un reste de bal populaire avalé par les couloirs du métro ne transportant plus que la manche.

Les stations d’un christ attelé à la route mènent à roms. J’entends déjà une enfant échappant au contraceptif du jour, tendre ses deux bras au baiser de l’Amour.

Ce feu là larme de tous ses yeux, mais aussi anachronique que ce soit, il porte en lui la vie. L’Amour. Qui demeure et ne s’éteint pas, se retranche collé-serré au coeur de l’Âtre Humaniste.

Niala-Loisobleu – 07/09/16

 

Le Bras Peau Blanc


PORTRAITS DU 9 JUIN 2013 050

Le Bras Peau Blanc

L’heure était à me glacer, dans ses sueurs froides, retenu sans défense aux draps froissés. Par le rayon du phare lunaire, les formes en s’agitant du dos sur le ventre, donnaient à la campagne un visage de remous du passé. Ces ombres, en même temps qu’elles me remettaient leurs images d’angoisse dans l’âge du présent,me faisaient entendre les hurlements de leurs instruments de torture. La nuit on perd plus facilement la victoire contre les assauts de ses mauvais souvenirs.

Quand le grincement des roues fige ses rayons dans l’ornière, tout semble s’enliser

le coeur saigne à ne rien trouver

seules les spectres de l’idée qui s’impose

occupent tout le terrain de la pensée

En même temps que le sentiment fort crie au menteur

le loup carnassier mord dans le charnu de la confiance

Quel jour était-il donc du malheur, qu’hier se conjuguait au  présent, arborant sa fenêtre aux accents d’une musique militaire en état de guère ? Où suis-je, de quel cauchemar il me faut espérer pouvoir sortir  me psalmodiaient ces années noires?

L’Amour tombé des nues

Un samedi du moyen âge

Une sorcière qui volait

Vers le sabbat sur son balai

Tomba par terre

Du haut des nuages

Ho ho ho madame la sorcière

Vous voilà tombée par terre

Ho ho ho sur votre derrière

Et les quatre fers en l’air

Vous tombez des nues

Toute nue

Par êtes vous venue

Sur le trottoir de l’avenue

Vous tombez des nues

Sorcière saugrenue

Vous tombez des nues

Vous tombez des nues

Sur la partie la plus charnue

De votre individu

Vous tombez des nues

On voulait la livrer aux flammes

Cette sorcière qui volait

Vers le sabbat sur son balais

Pour l’ascension

Quel beau programme

Ho ho ho voilà qu’la sorcière

A fait un grand rond par terre

Ho ho ho quel coup de tonnerre

Il tomba d’l’eau à flots

Et l’eau tombe des nues

Toute nue

Éteint les flammes tenues

Et rafraîchi la détenue

L’eau tombe des nues

Averse bienvenue

L’eau tombe des nues

L’eau tombe des nues

Et la sorcière se lave nue

Oui mais dans l’avenue

L’eau tombe des nues

Qu’elle était belle la sorcière

Les présidents du châtelet

Les gendarmes et leurs valets

La regardaient

Dans la lumière

… et un éclair qui brille

Et c’est vos yeux qui scintillent

… et votre cœur pétille

Nous sommes sourds d’amour

Et nous tombons des nues

Elle est nue

Oui mais notre âme est chenue

Nous avons de la retenue

Nous tombons des nues

Sorcière saugrenue

Nous tombons des nues

Nous tombons des nues

Qu’on relaxe la prévenue

Elle nous exténue

Nous tombons des nues

Et je…

Mais tombe des nues

Tu tombes des nues

Le monde entier tombe des nues

L’amour tombe des nues

Et vive les femmes nues !

Robert DESNOS (Recueil : « Les Voix intérieures »)

 

Voilà un Autre Jour entrant par mon oeil droit, il se promet de l’ordre dans le flou. Posant les pieds hors de la tranchée du front où s’était déroulé mon combat intérieur, je vois chauffer l’ô hors de la boue noire.

Entre la mie du peint et les fruits encore pendus à ta poitrine, je sentis en premier la vue du bleu avant que me parvienne concrètement l’odeur des autres couleurs qui font l’harmonie.

Que s’est-il donc passé ?

Simplement la vie avec son amour à côté du coeur.

De ce retour d’exil du chemin tracé, le soleil en se levant mains tenant, ne veut pas retenir la blessure pour seule enseigne.

Niala- Loisobleu – 4 Septembre 2016

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PAR DEVANT


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PAR DEVANT

Devant la roue avant de mon vélo

un coup de pédale en filant ses chaussettes

se disait voilà un bon jour pour faire que de l’amour

Je vais d’abord me rincer l’oeil d’un cou de torchon matinal

l’oreiller est resté chaud des rondeurs de ses rêves

Partir à traversin

me semble plus sain

qu’enfourcher le ballet de la sorcière

et ses petits rats

Les paroles d’un chant de lin vont à l’autre

en se tenant par la main

tout au long d’un chemin d’école

A la vérité si je mens

je laisse aux autres les sarments pour mettre mes javelles dans l’âtre

Elle est chaude ma pierre.sans que les mauvaises ô ne l’éteignent

Un point

un trait

c’est tout

à la ligne ce que tes yeux me disent..bien rentrée

emporte-moi bien plus loin qu’un projet de décret de raie forme

Viens

nous allons raccourcir la distance de nos langues

par le traducteur instantané de nos lèvres.

un

deux

trois

ça y est les voilà qu’elles nagent.dans la gorge du vert don

de nôtre commune soif !

Niala-Loisobleu – 31 Août 2016

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Lettre d’Albert Camus à René Char: « On parle de la douleur de vivre. Mais ce n’est pas vrai, c’est la douleur de ne pas vivre qu’il faut dire »


Lettre d’Albert Camus à René Char: « On parle de la douleur de vivre. Mais ce n’est pas vrai, c’est la douleur de ne pas vivre qu’il faut dire »

Tout ce qui reste des nuits de douleurs s’évapore en ce nouveau matin, où ton écriture d’hier n’annonce que lendemains. Je jette dans la corbeille le linge sale et l’abandonne à la lessive d’un recentrage. Trop de doutes inopportuns en se glissant perfidement dans nôtre clarté, ont profité des faiblesses d’un quotidien pervers. La bonté avance trop souvent l’étalon au sinistre couteau d’Achille.
Nôtre histoire tient toute sa gloire dans l’anormalité qui la distingue. Elle ne peut passer outre la souffrance du fait m’aime qu’elle est Amour.
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Albert Camus, restera comme une figure singulière dans la culture et l’histoire : immense écrivain, penseur à la fois engagé et en rupture avec son époque et, fait rare, homme d’exception, à la hauteur d’une oeuvre lumineuse et nécessaire. Son chemin aura croisé l’aventure d’un autre homme d’exception, René Char, poète sibyllin et résistant. Après la publication de L’homme révolté, attaqué de toutes parts, c’est dans cette amitié que Camus se réfugie, comme en témoigne cette lettre magnifique.

Paris 26 octobre 1951

Mon cher René,

Je suppose que vous avez maintenant reçu L’Homme révolté. La sortie en a été un peu retardée par des embarras d’imprimerie. Naturellement, je réserve pour votre retour un autre exemplaire, qui sera le bon. Bien avant que le livre soit sorti, les pages sur Lautréamont, parues dans les Cahiers du Sud, ont suscité une réaction particulièrement sotte et naïve, et qui se voulait méchante de Breton. Décidément, il n’en finira jamais avec le collège. J’ai répondu, sur un autre ton, et seulement parce que les affirmations gratuites de Breton risquaient de faire passer le livre pour ce qu’il n’était pas. Ceci pour vous tenir au courant de l’actualité bien parisienne, toujours aussi frivole et lassante, comme vous le voyez.

Je le ressens de plus en plus, malheureusement. D’avoir expulsé ce livre m’a laissé tout vide, et dans un curieux état de dépression « aérienne ». Et puis une certaine solitude… Mais ce n’est pas à vous que je peux apprendre cela. J’ai beaucoup pensé à notre dernière conversation, à vous, à mon désir de vous aider. Mais il y a en vous de quoi soulever le monde. Simplement, vous recherchez, nous recherchons le point d’appui. Vous savez du moins que vous n’êtes pas seul dans cette recherche. Ce que vous savez peut-être mal c’est à quel point vous êtes un besoin pour ceux qui vous aiment et, qui sans vous, ne vaudraient plus grand chose. Je parle d’abord pour moi qui ne me suis jamais résigné à voir la vie perdre de son sens, et de son sang. A vrai dire, c’est le seul visage que j’aie jamais connu à la souffrance. On parle de la douleur de vivre. Mais ce n’est pas vrai, c’est la douleur de ne pas vivre qu’il faut dire. Et comment vivre dans ce monde d’ombres ? Sans vous, sans deux ou trois êtres que je respecte et chéris, une épaisseur manquerait définitivement aux choses. Peut-être ne vous ai-je pas assez dit cela, mais ce n’est pas au moment où je vous sens un peu désemparé que je veux manquer à vous le dire. Il y a si peu d’occasions d’amitié vraie aujourd’hui que les hommes en sont devenus trop pudiques, parfois. Et puis chacun estime l’autre plus fort qu’il n’est, notre force est ailleurs, dans la fidélité. C’est dire qu’elle est aussi dans nos amis et qu’elle nous manque en partie s’ils viennent à nous manquer. C’est pourquoi aussi, mon cher René, vous ne devez pas douter de vous, ni de votre œuvre incomparable : ce serait douter de nous aussi et de tout ce qui nous élève. Cette lutte qui n’en finit plus, cet équilibre harassant (et à quel point j’en sens parfois l’épuisement !) nous unissent, quelques-uns, aujourd’hui. La pire chose après tout serait de mourir seul, et plein de mépris. Et tout ce que vous êtes, ou faites, se trouve au-delà du mépris.

Revenez bien vite, en tous cas. Je vous envie l’automne de Lagnes, et la Sorgue, et la terre des Atrides. L’hiver est déjà là et le ciel de Paris a déjà sa gueule de cancer. Faites provisions de soleil et partagez avec nous.

Très affectueusement à vous

A.C.

Amitiés aux Mathieu, aux Roux, à tous.

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Tant de bateaux  déraillent des gares pour se lancer à l’escalade de montagnes en papier, qu’ils se fourvoient et les fans de croisière prennent un Annibal domestique en croyant se distraire à l’ennui de vivre. L’abandon prend racine au bout de la laisse du tout tout devenu inutile.Sur son perchoir Machiavel enclenche sa boîte à musique en déposant une mouche sur la joue du laid. Le sourire d’Aurore, la petite fille de l’ascenseur, est imprimé dans ma pensée. Sa main qui me fait signe dans le couloir de l’amor, perce le tympan de cette église d’illuminés qui voudrait boucher la lumière en abandonnant ses seringues dans les escaliers. Sa mère dépérit derrière son masque de bienséance jésuite. J’ai failli ne pas me relever des détresses lancées par la voie des sirènes. Ton désarroi réel a su me montrer la réalité de ta force. Je ne m’excuserais pas d’avoir douté. Je ne veux pas entrer au confessionnal qui encense la lâcheté en la prolongeant par l’absoute.

Nous souffrirons jusqu’au bout la grandeur de Nôtre Amour puisque nous tenons à le VIVRE sans lui ôter l’épreuve au bénéfice du plaisir. N’oublies jamais que je tiendrai le voeu que j’ai fait de t’engrosser de l’enfance qu’on t’a avortée

Niala-Loisobleu – 25 Août 2016

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Simplement


Simplement

Ce vent au regard direct quand il me colle ne serait-ce que l’idée de tes cheveux aux rubans de ta canne, tu nous déroules la route par les chemin de garenne. Dire comme le fourbi des quartiers pourris où les pestilentielles remontées vaseuses du trafic dealent leur merde sont mises au rencart. Sans que toutefois on puisse s’en laver définitivement. Mais au moins s’en défaire le regard. Les escaliers de la Butte se sont fait piquer le funiculaire . Quand on allait se laver au Bateau-Lavoir et que tu posais nue, je peignais des histoires blanchisseuses qui ignoraient le fric noir. Tes seins sur le Tertre ça m’inspirait autre chose qu’un amoncellement d’yeux bridés déboulant en autocars. Et j’te parle pas de la gare d’Orsay où au terme d’une chute en patins, j’ai vu le trésor que tu cachais dans ton absence de p’tite-culotte. Ben j’m’en suis jamais remis, j’en tremble en corps chaque fois que j’y retourne.  Depuis que nous avons laissé la ville aux provinciaux on s’est appris à devenir sauvages comme jamais. M’aime qu’en me taillant la fourche de tes jambes tu m’as appris à nous défendre au lance-pierre. On se met des collets, on pêche à la main et on chasse les promoteurs. Depuis, ce que tu sens je le garde aux ongles. C’est fauve comme un Matisse des épaules à l’aine. Rien à voir avec le sinistre outre-noir. C’st pas dur, mon Coeur, y te monte les étiages quatre à quatre quand tu passes en mode crue. J’aime. Tout est sec dans ce monde. La façon que les gens ont de plus te dire bon jour ça me révolte. Faites des voisins qui disent. Oh l’hypocrisie ! Je crois qu’ils vont démolir les statues de Jules Ferry. La rentrée c’est pour bientôt, sans qu’on ait corrigée l’ignorance du français. Pour y remédier , à bout de souffle de réformes, d’aucuns seraient partisans de le remplacer par l’arabe. Y a un voile sombre qui dégringole sur le pont. Je reste tel à t’aimer. Simplement.

Niala-Loisobleu – 24 Août 2016