Mois : décembre 2019
SEPT BRANCHES
L’Arbre-Chandelier achève
Dernière bougie
Un jour qui se couche seul
Les Champs-Elysees débordent
Dans leurs dépenses vestimentaires
Seul le soldat inconnu est en soldes
Un piano barre le contoir
Nue tu réverbères
Belle de silence en fenêtre
Mes mains dans ton clavier
Au cheval attelé composent l’Epoque à venir
Niala-Loisobleu – 31 Décembre 2019
ROSEES RICHES
ROSEES RICHES
Vient ce mouvement musical que le lointain met en écume au littoral
L’arbre d’une forêt sèche se détache en points verts, les branches en clignotent
Cette cabane forestière habitée de ronciers et d’éboulis divers nettoie l’âtre en corps ouvert
D’anciens thermes construits sur la source pointent à travers la rosée
un sentiment de renouveau, de présence venant de très loin surgit
Les années passées, monologues des miroirs sans tain, cernes qu’aucune exaltation de vie n’a apporté bordent la fenêtre, tu l’ouvres, jette le rideau opaque et passe le long temps mort par-dessus ta tête
Nue te voilà qui émerge
et plonge au bain rendre à ta peau son odeur de désir profond, tu es mûre d’une jeunesse pure, plus vierge
tes seins ont la maturité de l’Arbre de Vie
le chien ne dort plus sur le tapis, il aboie au loin par la porte qu’il a ouverte…
Niala-Loisobleu – 31 Décembre 2019
LONG DE JAMBE
LONG DE JAMBE
Etendu
le quai s’amarre à l’onde comme une attache d’un autre sens
complicité
chacun de tes pas mène au large
ou
guilleret sautille à la lande
le rire non amorti par la bruyère
Autre effet
la liberté de se sentir librement encordés l’un à l’autre
émancipe un bien-être positivement évolutif que d’aucuns se perdent à rechercher dans une des formes de paradis artificiel
c’est gratuit ce qui rend la consommation bénéfique à l’addiction
De cet endroit où tu es assise, le déroulé de ta jambe totalise un espace infiniment plus long que je pourrais couvrir dans un quelconque moyen de locomotion
en plus t’es sleeping et on va loin en demeurant à quai
et les signaux du face-à-main, en m’envoyant ton image, se font si distincts de la nouvelle catastrophe gouvernementale, que tu représentes une retraite indiscutable
Ainsi le quotidien se patchwork de nombreux petits-bonheurs cousus solidement
Le galbe de ce membre éminent se meut au rythme de la vague
de l’orteil à l’aine en habillant le squelette des jours de charnu mobile
que le peignoir en tombant coupe toute phrase inutile en squattant la bouche
Reste assise, mes lits de pierre montent au toit…
Niala-Loisobleu – 30 Décembre 2019
NOBLESSE ET BASSE-COUR
NOBLESSE ET BASSE-COUR
Les coqs huent
les cages ouvertes derrière leur grillage
chassant la poule au coup tôt
et invectivant l’art scellement
quand j’ai sorti ma quéquette au caniveau
pas un passant n’a vu d’exhibition racoleuse
C’est vrai que se mettre nu est moins pervers que se plumer le libidineux
derrière un masque…
Niala-Loisobleu – 30 Décembre 2019
REVELATION
REVELATION
Comme monte le touché
de ce que l’oeil découvre en frôlant l’ambiant de sa pensée-libre
tout à coup les personnages montrent le fond de la couleur larvée en nous
Lavé d’ombre le son ne garde qu’un bruit de fleur qui éclot
le laid blanchit au profit du beau
c’est l’inversion du bien et du mal sans avoir supprimé une valeur
jusqu’à l’envol de l’oiseau qui remplace le vacarme de la lourdeur des travaux de défonce
à présent la pierre rugueuse et hostile en se polissant n’écorche plus la nudité
nous voici nus au centre du marché
l’étal livre passage en s’inclinant
la nature bruisse de tout son derme caressé…
Niala-Loisobleu – 30 Décembre 2019
POMME – LA LAVANDE
POMME – LA LAVANDE
La lavande
Pomme
Ta peau n’est pas étanche
Elle coule de désir
De trop longues absences
Et d’envie tu soupires
Si je m’affaiblis
Que je ne tiens plus debout
Allonge mon corps ici
Tout en haut du Ventoux
Et couvre-moi de lavande
Et de sel si tu pleures
Avant les neiges de décembre
Avant que ne fanent les fleurs
Je veux mourir maintenant
Et renaître au printemps
Je veux mourir maintenant
Et renaître au printemps
Ta peau toujours si blanche
Au soleil va noircir
Les fruits sur cette branche
Au soleil vont mûrir
Et je m’affaiblis
Oh je ne tiens plus debout
Allonge mon corps ici
Tout en haut de Ventoux
Et couvre-moi de lavande
Et de sel si tu pleures
Avant les neiges de décembre
Avant que ne fanent les fleurs
Je veux mourir maintenant
Et renaître au printemps
Je veux mourir maintenant
Et…
FORMULES MAGIQUES
FORMULES MAGIQUES
Les drapeaux foudroyés des
Reines de
Saba,
les drapeaux aux sangs blancs et les buffles tabous,
les
Mages de la mer, les tambours du tabac
ont envoûté mon corps où brûlent des bambous.
Je suis comme enfermé dans des forêts de bras dont les arbres obscurs balancent des sajous. — mais les zèbres sont morts et mangés de cobras, ma mémoire est en
moi des pays d’acajous.
Ah! dans quels archipels verdis de vérandas ai-je bu les prairies qui coulaient du vesou?
Les soleils transmués ont glacé leurs sodas, mon amour m’a tué comme un coup de grisou.
J’ai pris froid, mon amour, j’ai pris la malaria au sud. au sud ancien — et gorgé de sagous
j’ai soif d’un fleuve pur qui descend vers
Goa sous la terre épaissie et mûre des coqs roux.
Mais les onagres d’or ont quitté mes climats.
mes cauchemars couches sur les os des mammouths.
des oiseaux fascinés calcinent mes comas
et les mauvais sommeils me battent de leurs knouts.
Dormeurs de caoutchoucs, fontaines d’arnica.
ma langue est un glas lourd — la nuit couvre mon cou
d’animaux fabuleux aux toisons de mica
qui tournent sous des eaux dont ma mort est le pouls.
Tous les rameurs violets, toutes les armadas des caps ensevelis montent vers mes genoux, les taureaux que j’aimais sont morts en corridas et l’odeur de leur sang me vêt comme un
burnous.
La guerre aux rires noirs de varechs et d’isbas traverse l’Équinoxe ainsi que des hiboux et les sanglots éteints des enfants de sabbats font résonner l’hiver avec les
caribous.
Dans les stades de cuivre où pleure un opéra soulevé de scorpions, de lunes, de simouns, mon amour, mon amour perdue aux saharas, j’entends les tams-lams bleus, j’entends le cri
des clowns.
Mes légendes, mes rois, mes anges de sagas n’ont plus l’éclat profond des lingots du
Pérou, des tornades de gel incantent les deltas dont j’ouvrais autrefois les transparents verrous.
Je voyais des poissons, des panthères, des mâts sortir d’un océan frais comme un cantaloup, et mon rêve explorait des pays de muscats, des métaux mexicains, des marais
blancs et doux.
Mais les meurtres amers m’ont moulé dans leurs draps, ont planté dans mes mains des pôles en remous, ont desséché les pieds plus beaux que des cédrats, ont tendu
d’incendies les pins et les pilous.
Des escadres noyées dans les pluies des pampas emportent maintenant ma tête au vent-debout, emportent les narvals, aimantent les compas de ma mélancolie où chante un
marabout.
Pour écailler mon cœur aux lents panoramas il ne me reste plus que l’ombre des tatous, il ne me reste plus que d’étranges boas pour nourrir mon amour de cactus et de houx.
Un albatros vermeil hante les gitanas qui me disent le sort en lisant dans le
Bouc, mon zodiaque est lacté de grands harmonicas et les orangs-outangs y couchent leur courroux.
Je m’en irai humer dans l’or des macoubas des plages inconnues et des volcans dissous, je m’en irai chercher les secrets des
Tncas, le sel qui purifie et le feu qui absout.
Hors des
Cordillères, des
Mers, des
Niagaras les soleils crus sautent comme des kangourous et les derniers chacals hurlent dans les sierras où seront enterrées les races de garous.
Quand les bateaux sans nom, sans nom des
Nirvanas crèveront l’Equateur aux torrides radoubs je couperai pour toi le tronc des quinquinas et nos corps brilleront dans les planètes d’août…
Jean-Claude Renard
LA DROITURE DU CHEMIN
LA DROITURE DU CHEMIN
Capo on 1
man ?(A) Avez-vous (E) vu cet (A) homme justicier (E)?
(A) Have you (E) seen that (A) vigilante (E) man ?(A) Avez-vous (E) vu cet (A) homme justicier (E)?
(A) Have you (E) seen that (A) vigilante (E) man ?J’ai entendu son nom (B7) partout dans le pays (E).
I’ve been hearin’ his (B7) name all over the (E) land.
Rainy nights down in the engine house,Dormir aussi immobile qu’une souris,
Sleepin’ just as still as a mouse,Un homme est venu et il nous a chassés sous la pluie.
A man came along and he chased us out in the rain.Était-ce un homme justicier?
Was that a vigilante man ?
Well, I rambled around from town to town,Maintenant, je me promenais de ville en ville,
Now, I rambled around from town to town,Et ils nous ont rassemblés comme un troupeau sauvage de bétail.
And they herded us around like a wild herd of cattle.C’était l’homme justicier?
Was that the vigilante man ?
Well, why does a vigilante man ?Dites-moi pourquoi un homme justicier?
Tell me why does a vigilante man ?Porter ce fusil à canon scié dans sa main?
Carry that sawed-off shot-gun in his hand ?Allait-il abattre son frère et sa sœur?
Would he shoot his brother and sister down ?
Have you seen that vigilante man ?Avez-vous vu cet homme justicier?
Have you seen that vigilante man ?Avez-vous vu cet homme justicier?
Have you seen that vigilante man ?J’ai entendu son nom partout dans le pays.
I’ve been hearin’ his name all over the land.
AUTRE PARFUM
AUTRE PARFUM
Le plancher grince, une vieille musique sort du tiroir, dans le ruban les lettres continuent de parler
Cette herbe parfumée par nos corps qui s’y sont roulés reste éveillée et sans âge la fenêtre bavarde, intarissable
le globe sur la cheminée marque les heures des fleurs de la mariée sans cesser de chantonner
foin des tristesses la vie partagée à une santé d’acier trempé par les caresses du roulis
l’enfant est là toujours babillant, les billes du tant restent d’un éclat vivant
être c’est rester odorant.
Niala-Loisobleu – 28 Décembre 2019
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