Catégorie : Francis Cabrel
CETTE SUZANNE A MOI, COMME EN CHANSON

CETTE
SUZANNE A MOI,
COMME EN CHANSON
Suzanne t’emmène loin chez elle près de la rivière
Tu peux voir les bateaux partir tu peux rester la nuit entière
Tu sais comme elle peut être folle et c’est d’ailleurs ce qui doit te plaire
Elle t’offre du thé et des oranges qui arrivent tout droit de chine
Et quand tu t’apprêtes à lui dire que t’as aucun amour pour elle
Elle, elle t’emporte sur son onde et laisse la rivière répondre
Que tu as toujours été son rêve
Et tu veux voyager près d’elle voyager les yeux fermés tu sais
Elle peut tout te confier quand ton esprit s’en vient toucher son corps parfait
Jesus était un marin qui savait marcher sur la mer
Il passait du temps tout en haut de sa tour de bois solitaire
Jusqu’à ce qu’il voit que seul les noyés avaient récité ses prières
Il dit » Tous les hommes doivent naviguer jusqu’à ce que la mer les délivre «
Mais il fut lui-même emporté avant que le matin arrive
Abandonné presque humain il a coulé derrière ta sagesse comme une pierre
Tu veux voyager près de lui voyager les yeux fermés
Tu sais que tu peux tout lui confier quand son esprit s’en vient toucher ton corps parfait
Suzanne prends ta main dans le petit jour revenu
Elle porte tes habits fripés qu’elle trouve à l’Armée du Salut
Le soleil fond comme du miel sur la belle Notre Dame du Port
Elle, elle te montre où regarder entre les déchets et les fleurs
Y’a ces héros pris dans les algues ces enfants dans le matin clair
Tous s’inclinent devant l’amour et s’inclineront pour toujours devant Suzanne qui tient son miroir
Et tu veux voyager près d’elle voyager les yeux fermés tu sais
Elle peut tout te confier quand son esprit s’en vient toucher ton corps parfait
Suzanne t’emmène loin chez elle près de la rivière
Tu peux voir les bateaux partir tu peux rester la nuit entière
Tu sais qu’elle est à moitié folle et c’est d’ailleurs ce qui doit te plaire
ERUPTION DE BOUTONS DE FLEUR

ERUPTION DE BOUTONS DE FLEURS
A un moment donné un rayon de soleil a traversé le rideau de pluie
les murs de la chambre se sont levés comme un seul homme
Au bout du champ une centaine de cavaliers armés traversait l’écran
Robin des Bois embrassa Marianne avant de sortir du lit puis banda son arc à la fenêtre
si sa flèche n’avait pas traversé tous les méchants ça n’aurait pas été un rêve et le poète faiseur de mots-peints n’aurait pas posé sa tête au levé du jour pour continuer de déclamer son amour du beau tant.
Niala-Loisobleu – 21 Novembre 2022
Ode à l’Amour Courtois – Francis Cabrel
Comme un ami le printemps est venu lui-même
Charger de fleurs les premiers vers de mon poème
Où je bénis ses yeux, son corps, sa chevelure
Et tout ce qui fait vibrer mes pages d’écritures
À chacun de ses pas elle parfume l’espace
C’est ma chanson pour dire comment elle se déplace
Les plis de son manteau où je voudrais m’étendre
Les colliers à son cou où je pourrais me pendre
Du bout des lèvres
Dans ces milliers d’oiseaux que le matin soulève
Dans le doute et la fièvre
Je murmure un prénom qui n’existe qu’en rêve
Mais elle reste de glace
Elle ne répond rien, rien
J’invente des rêves sans fin, des nuits torrides
Chaque matin l’aube revient sur mes mains vides
S’il reste un paradis au fond du ciel immense
C’est probablement entre ses bras qu’il commence
Qu’importe les mauvais chemins s’ils vont vers elle
J’en finirai mieux ce refrain où je l’appelle
On y entendra mes yeux couler, mon cœur se fendre
Et s’ouvrir ce manteau où je veux tant m’étendre
Du bout des lèvres
Dans ces milliers d’oiseaux que le matin soulève
Dans le doute et la fièvre
Je murmure un prénom qui n’existe qu’en rêve
Mais elle reste de glace
Elle ne répond rien, rien
Et je reste à ma place
Mais tout le monde voit bien, bien
Que de tous les jours qui passent
Je préfère, et de loin
Les jours où je la vois
Comme un ami le printemps est venu lui-même
Francis Cabrel
LE GRAND CHORAL DE FRANCIS CABREL ET FRED PELLERIN – REPONDEZ-MOI
LE CHÊNE LIEGE – FRANCIS CABREL
Fort Alamour – Francis Cabrel

Fort Alamour – Francis Cabrel
Y’a celui-ci qu’on dit trouvère, celui-là qu’on dit troubadour
Y’a celle à qui ils voudraient plaire, et qui les ignore toujours
Ils lui écrivent des pages entières
C’est de l’amour nouvelle manière… C’est du pur amour
Mais la princesse fait la fière et ne descend pas de sa tour
Son amant a des cages entières de mauvais chiens et de vautours
Alors ils jonglent entre les pierres… Ils chantent en frappant des tambours
[Refrain]
Puisque la belle qu’ils aiment a tous les droits
C’est comme Fort Alamo
Chanter n’est d’aucun secours
Aucun secours
En répétant leurs poèmes mille fois
Mille fois
Ils tournent, ils tournent, ils tournent autour
C’est comme Fort Alamo, mais c’est Fort Alamour
La seule croix qui les éclaire a d’une Dame les contours
Ils en contourneraient la Terre jusqu’à l’autre monde et retour
Brillants comme de fines pierres, sales comme de noirs labours
Ils ont un certain savoir-faire, ils disent que se mettre en amour
C’est pas comme se mettre en affaire au même horaire tous les jours
Et que c’est même tout le contraire, mais là, ils s’adressent à des sourds
[Refrain]
Puisque la belle qu’ils aiment a tous les droits
C’est comme Fort Alamo
Chanter n’est d’aucun secours
Aucun secours
En répétant leurs poèmes mille fois
Mille fois
Ils tournent, ils tournent, ils tournent autour
C’est comme Fort Alamo, mais c’est Fort Alamour
C’est pas la question des murailles
Ni un sentiment de hauteur
C’est qu’autour d’eux tout est bataille
Tout est canaille et noirceur
Alors ils rêvent en regardant l’ouvrage
Ils rêvent qu’on y réfléchit davantage à l’intérieur
[Refrain]
Puisque la belle qu’ils aiment a tous les droits
C’est comme Fort Alamo
Chanter n’est d’aucun secours
Aucun secours
En répétant leurs poèmes mille fois
Mille fois
Ils tournent, ils tournent, ils tournent autour
Ils tournent
Puisque la belle qu’ils aiment a tous les droits
C’est comme Fort Alamo
Chanter n’est d’aucun secours
Aucun secours
En répétant leurs poèmes mille fois
Mille fois
Ils tournent, ils tournent, ils tournent autour
Ils tournent
Ils tournent, ils tournent, ils tournent autour (c’est comme Fort Alamo)
Ils tournent, ils tournent, ils tournent autour
Ils tournent, ils tournent, ils tournent autour
En répétant leurs poèmes mille fois
Ils tournent, ils tournent, ils tournent autour
Rockstars du Moyen Âge par Francis Cabrel

Rockstars du Moyen Âge par Francis Cabrel
Y’a pas de langues anciennes
C’est la même toujours
Pour dire les mêmes peines
Jurer les mêmes amours
C’est écrit dans vos pages
En mieux et bien avant nous
Rockstars del Media d’Atge
S’endavalèm de vos
Vous c’est un trait de plume
C’est le pas des chevaux
C’est chanter à vos Dames
Tout ce qu’il y a de plus beau
Leurs âmes et leurs visages
Loin au-dessus de tout
Rockstars del Media d’Atge
S’endavalèm de vos
La fille à la fenêtre
Qui chante les yeux clos
Cherche à se reconnaitre
Dans chacun de vos mots
Ça vaut bien d’avantage
Que le plus lourd bijou
Rockstars del Media d’Atge
S’endavalèm de vos
Avec pour seule armure
La peau d’un tambourin
Sous la hauteurs des murs
Sous le balcon éteint
Où la Belle est en cage
Et sans amant jaloux
Rockstars del Media d’Atge
S’endavalèm de vos
La filha a son fenestron
Canta los uèlhs barrats
E dins cada cançon
Espera se trobar
Aquò val fòrça mai
Rockstars du Moyen Age
Nous descendons de vous
Jaufré Rudel, Guillaume
Bernard de Ventadour
Pèire, Bertran de Born
Cent autres troubadours
On veille à l’héritage
Guitares autour du cou
Rockstars del Media d’Atge
S’endavalèm de vos
DIFFICILE A CROIRE : Francis Cabrel

DIFFICILE A CROIRE : Francis Cabrel
Je vois une librairie en ville
Je cours m’acheter un bon bouquin
Le gars me dit “Vous tombez pile
Justement, il nous en reste un”
Comme je rentrais chez moi tranquille
Là, j’ai croisé ton chemin
D’ordinaire je lis trente pages
Après je dors jusqu’au matin
Ouh et là et là ?
On attendait au même passage
Le hasard fait les choses bien
Ouh et là et là ?
Un souffle gonflait ton corsage
L’ouvrage m’est tombé des mains
C’était pas un livre d’images
C’était pas la Comtesse de Ségur
On a déchiré l’emballage
On a un peu froissé la couverture
Ouh et là et là ?
J’avais tamisé l’éclairage
Nos ombres dansaient sur le mur
Ouh et là? Là c’est difficile à croire
Je suis, je sais, je sais, c’est difficile à croire
Je sais…
Ouh et là? Là c’est difficile à croire
D’habitude de bouche à oreille
Je parle des livres auxquels je crois
Je noie mes amis de conseils
Et de conseils mes amis me noient
Ouh et là et là ?
Cette fois-ci c’est plus pareil
Je garde le conseil pour moi
Quand je raconte cette histoire
On lève les yeux, on sourit
“Tu lis trop de romans de gare
Tu t’égares tu nous prends pour qui ?”
Ouh et là et là ?
C’est vrai, c’est difficile à croire
En ville, y’a plus de librairies
Ouh et là? Là c’est difficile à croire
Je sais, je sais, je sais, c’est difficile à croire
Ouh et là? Là c’est difficile à croire
C’est vrai, c’est tout dans la périphérie…
Je sais, je sais…
Là c’est difficile à croire
Les beaux moments sont trop courts : Francis Cabrel

Les beaux moments sont trop courts : Francis Cabrel
Est-ce que c’est Lilas ou Jonquille
Mais son parfum me joue des tours
Sous des gouttières qui scintillent
Elle serre dans son cœur de fill
Le monde avec tout ce qui tourne autour
Hey, hey, hey-ouh, autour, hey, hey
Dehors une averse crépite
Sur les pavés gris de la cour
Mais nos rêves sont sans limites
La jolie dame qui s’abrite
Porte à ses pendants d’oreille, du soleil
Hey, hey, hey-ouh, du soleil, hey, hey
Dans un mouvement de bottines
Et le frôlement du velours
Elle part, comme tu l’imagines
Et l’eau de la flaque assassine
Elle l’évite d’un délicieux détour
Hey, hey, hey-ouh
C’était une pluie de passage
Le vent tiède est venu, dommage
Sécher les pavés de la cour, hey-ouh
La dame est partie un peu vite, hey-ouh
Mes rêveries de terre cuite
Toutes éparpillées sur le parcours
Hey, hey, hey-ouh, le parcours, hey, hey
L’averse a terminé sa route
Quelque part dans les alentours
Accrochés aux dernières gouttes
Ces mots que personne n’écoute
Disent que les beaux moments sont trop courts
Hey, hey, hey-ouh, trop courts, hey, hey
Les beaux moments sont trop courts
Hey, hey, hey-ouh, Hey, hey, hey-ouh
ENTRE TIEN EMOI 129

ENTRE TIEN EMOI 129
Goût cathare et accent occitan, le père à vélo, le cheval au piano le méplat se prend à monter, derrière ses lunettes Francis nous la joue Cabrel. Sûr que ça coule à « bougies fondues », on pourrait pas chauffer plus le lit avec l’ancien ocre des briques. Drôle d’Epoque. Le paradoxe est permanent genre virus qui profite de l’incohérence et particulièrement de l’incapacité à décider. L’école-garderie emploie des puériculteurs diplômés en plusieurs matières on se demande pourquoi faire. C’est finement con au point de perdre la tête, Samuel en premier et pour rien. Nous voilà chasseurs de d’extrémismes religieux en foutant le feu sans que ça règle quelque chose. Quelle caricature..
J’ai fait un grand pas dans le fond du jardin pour cueillir du légume ancien. De quoi sauver le beau sans passer la soupe. Quand j’ai vu comme t’étale la menthe et la dernière rose, j’ai sauté avant le chien . Puis avec un reste de sel j’ai dit si on fait de la mer on sauvera des enfants du désastre politique. Rien qu’à voir comme Valls se prostitue je me dis qu’en premier faut fermer la frontière, en deuxième remettre les lampions aux bals populaires et en troisième faire l’amour comme on le crée avec le sentiment qu’à part y a rien qui vaille
Sur la toile ton corps que j’ai peint dit sa poésie en ayant complètement relevé l’encre. Au point que du pied de l’obélisque on voit plus loin que l’étoile. On a dépassé Zanzibar, les Célèbes et leurs Claudettes, Alexandrie restera au fond comme un symbole. J’te felouque en gardant ton soleil à rive pour bourlinguer.
Niala-Loisobleu – 28 Octobre 2020
Peuple des fontaines par Francis Cabrel
J’ai confié ma peine au Peuple des fontaines
Pour qu’un jour tu reviennes te pendre à mon bras
Dimanche et semaine ne sont qu’une chaîne
De ces jours gris qui n’en finissent pas
Des rues où je traîne toujours, toujours
Toujours me reviennent ces instants trop courts
Le Rhône, ou la Seine, Rimbaud ou Verlaine
Rien ne m’en consolera
Princеs et souveraines, simplеs comédiennes
Comme des dizaines d’amants maladroits
Ont gravé les mêmes stupides rengaines
Les mêmes soupirs aux mêmes endroits
Des rues où je traîne toujours, toujours
Toujours me reviennent ces instants trop courts
Les seules qui comprennent qui sachent où ça mène
Fontaines, dites-moi
Vous qui avez tant écouté
Vous qui ne sauriez pas mentir
Est-ce qu’elles savent pardonner
Ces belles pour qui l’on respire
Les avez-vous vues s’approcher
Penchées sur vos reflets saphir
Dire qu’on peut tout recommencer
Cherchez bien dans vos souvenirs
J’ai confié ma peine
Au Peuple des fontaines
Pour qu’un jour me revienne le bruit de tes pas
Je donnerais tout Göttingen
Toutes les Suzanne de Cohen
Pour ce jour béni où tu me reviendras
Je donnerais tout Göttingen
Toutes les Suzanne de Cohen
Pour ce jour béni où tu me reviendras
Niala-Loisobleu – 28 Octobre 2020
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