Ma chair, je voudrais vous écrire de la nudité.
Il faut repartir à nu pour entrer dans la question — qu’est-ce que l’imaginaire.
Qu’est un nu en peinture en sculpture ?
Cette hanche
Vélasquez, mais
Dim à la t.v. ou vous en chère et os, et comment le désir fomente-t-il la représentation…Ce à quoi revient comme au même la femme de chair ou de papier, ce même que ce, qu’est-ce, qui fait que le passant jette un regard furtif dans la gorge du mannequin de plastique à la devanture des
Galeries ou même de la photo de film affichée ?
Il n’y a rien à voir, et pourtant le désirable a paru, cela même, image qui attire et fait paraître belle-Le désir et l’image s’inventent.
Vous êtes, ou fûtes, l’image, et lui le désir; ainsi durent distribués les rôles dans l’amour.
Puis réversibles.
Le désir cherchait l’image pour désirer; l’image cherchait le désir pour paraître.
J’appelle image ce qui fait paraître femme une femme nue, la nudité rassemble le beau et le désir; ce qui ressemble est désirable. (On dit que les interdits au désir qui le privent des symboles où il s’apprit d’abord, forcent le désir aux métamorphoses…)
Corps à corps esquissé dans la rose des langues
La stalactite de ta langue fond comme un goût
Cherchant l’antonyme à macabre pour danse
Nous préparons la rigueur de la sodomie
Au pire moment du monde
Notre regard tombe en même temps
Sur nous de l’infini
Pour qui le sens est en train
De n’avoir jamais eu heu
Odeur de tilleul aux mastoïdes
Paumes roulant la pâtisserie des fesses
Ou main gauche étayant le sein droit
Et le pouce doucement t’excisant
Comme la danse des danseurs dure
En transitions définitives
Vers d’excellentes figures
(Le portement du grand écart)
Éros est celui qui ne néglige rien
L’horizon des cuisses déplie les nymphes mauves
Sans image apparaît le sexe
Et puis comme un visage il est
L’index en toi s’engage vers le col le re rapproche de toi
L’anus et la joue se rehent par ce bras
Mensuration et poème s’éprennent
Omphales coïncident
Iris et pubis s’arriment
Le compas d’apophyses rend
Je te décris en quelque temps
De beauté à laideur oscillent laideur et beauté
Comme instable gestalt à la vue réversible
Pour ressembler à un repas
Le désir se nourrit de ce qu’il ne mange pas
Ut musica ut pictura ut poiesis
Comme qui a soif au milieu torrentiel du fleuve où il
boit
Eux ne peuvent se rassasier de regarder leurs corps à
satiété
Hors d’état de rien arracher des mains aux tendres
portions
De corps errant corps à corps tout entiers sans savoir
où À la fin se mesurant de toutes parts en fleur ils vont
fuir
De leur âge et déjà le corps présage de jouir
Et
Vénus en est à parsemer les sillons de femme ;
Se fichent avidement les corps, se joignent les salives
Des bouches et se respirent s’entrepressant des dents
les bouches
Pour rien puisqu’ils ne peuvent rien arracher ici
Ni pénétrer et passer dans le corps avec tout le corps.
Entre-temps on dirait que c’est ce qu’ils veulent
faire et combattre
Jusque-là : cupides aux jointures de
Vénus ils adhèrent
Et les membres tremblant de volupté se liquéfient
(à
Lucrèce)
tout emporte le présent l’emporte
À telle force d’heure en heure
Que d’heure en heure il n’y a plus
Que la déferlante de l’immense
Léthé
Vous devez être connecté pour poster un commentaire.