La vérité du drame est dans ce pur espace qui règne entre la stance heureuse et l'abîme qu'elle côtoie : cet inapaisement total, ou cette ambiguïté suprême. Saint-john Perse
Réfugié dans l’abri du souvenir et du volet ce paysage tiré des brumes d’un temps volage se vante à soutenir un moral que la saison lâche. Plus froid que le réchauffement climatique dont on accuse la mauvaise habitude prise, à part la pluie pas facile de venir se caler dans le paranormal. L’enfant refuse de croire au château de sable du bord de mère. A l’école, on lui apprend à écrire à l’arme blanche, la tête coincée entre les balustres.
Celui-ci se glisse quelque peu transi dans le chaos. Sans fermer les doigts. L’élan présent de l’oiseau accroché au revêtement des branches locales. La nature de l’arbre tient l’essence comme une chanson de printemps dans l’absence de saison propre. A force d’eau l’almanach est juste bon à faire du papier mâché. Un pont qui prendrait l’eau en matière de construction navale c’est de l’aberration chromatique qui ne fait que des effets d’optique en décomposant la couleur en bandes au point de se retrouver confondue en attouchements sauveteurs. Le sauvetage appelle à remettre les choses en ordre. Une eau douce au creux de l’épaule. Pour aller remplir la cavité de l’aisselle. Tendre rosée dans laquelle bougent des images pileuses de transports ferroviaire. Arrivée au moulin des seins, au bief central l’adduction motrice ne lâche rien de la marche en noria. Le convoi équin amenant le blé est en route. Allongée sur le dos à m’aime le sol. Un nuage ouateux attrape les mots qui ne servent à rien, puis les ramènent au sens propre. Dans la dentelle de Calais, la trémie refoule le granulat bâtard en franchissant l’élastique sans regret et reblogant le désir sans limite retenu dans la marge à franchir. Ton ventre en reprenant son bombé sait quand la tripe en se coiffant d’astrakan pour l’hiver n’a pu à se méfier des écobuages. Dans le noir où se repose l’atelier les tubes ne sont pas désallumés. La joue contre la têtière ils suivent la voie nuptiale.Que le jardin dégorge, qu’enfin la nature retrouve ses droits. Trop de sucre menace mon coeur, il faut descendre ce diabète avant que l’insuline ne prenne position.
Comme on ne sait plus comment va la santé des choses, le docteur vous branche
Des bateaux qui partent il y en a qu’on n’a pas revu
Je me penche prendre de mes nouvelles
C’est en désordre
Sensible à ce point ça se bouscule au portillon
Tout en me souvenant de la différence anatomique qui caractérise les genres, j’ai pris rendez-vous avec l’infirmière pour une analyse avant de chercher où l’âme sœur habite…
Une feuille blanche, Vierge de mots Mais pas étanche, S’est dit à quoi servir, si elle ne pouvait rien dire… Un calame encore indompté se disait la même chose, car sa destinée était d’ecrire… Une abeille marieuse et savante de la vallée de l’Ourika. Qui savait unir les fleurs, connaissait un vieux conteur. Il était au crépuscule de sa vie et sans aucun page héritier. Sans qu’il ne bougea de sa place de Jemaa el Fna, ses histoires avaient fait mille fois le tour de la terre. Il était dépositaire d’une tradition orale millénaire. On pourrait transmettre son patrimoine encore une génération ou deux, et de bouches à oreilles uniquement. L’abeille bercée par ses histoires ne pouvait s’y résoudre. Longtemps nourrie, des mots de miel du faiseur de mirage. Tout simplement, elle pensait cultiver le même nectar que lui. Vous devinez aisément son vœu. Dieu épris de cette histoire, la rendit la plus belle des plus belles femmes. Invisible aux hommes et intouchable surtout, elle n’avait qu’une mission; polliniser son idée. Seul le vieux sage pouvait la voir et dialoguer avec elle. Pieux et sans aucune tâche de ce bas monde, il se croyait déjà au paradis, et remerciait notre créateur de lui avoir donner aussi belle houri. Très vite, la jeune femme le mit au parfum. Ce qui le rendit encore plus heureux. Pouvoir conter ses histoires longtemps après son départ. Et c’est ainsi que dit-on pendant un mois lunaire, le neuvième, le plus fécond, celui du ramadan, notre conteur ne s’arrêta pas de raconter toute sa vie de songes. Personne ne vit à ses côtés la plus merveilleuse des femmes, avec la plus belle idée que nous n’ayons jamais eû….marier une feuille vierge et un calame.
A l’heure où moi-même je vous transmets ce récit, le vieux sage n’est plus. L’abeille reste invisible aux hommes, puisque toutes se ressemblent. La feuille et le calame ne se quittèrent jamais plus, et eurent beaucoup d’enfants…la preuve est ce parchemin que je verse pour ceux d’après.
Ziz Hebri
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Tout le monde est parti de chez lui promener sa vie
moi je suis resté sans peindre
parce ma vie à commencer par s’éteindre au fur et à mesure
que tout ce qui devait s’ensuivre a échoué
Aujourd’hui m’est venue l’idée de tailler un calame
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