STRATEGIE


STRATEGIE

Je déteste cette eau journalière qui réduit à sa merci de tristesse

Aussi puisqu’il en est ainsi je choisis l’eau comme thème pour un plan

où le plaisir demeurera complet

sans rien qui désole et où la florale lacustre se prendra un étang pour vase…

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Niala-Loisobleu.

17 Mai 2024

ROUVRIR LES CARTONS A DESSEIN


HENRI LEBASQUE

ROUVRIR LES CARTONS A DESSEIN

Qu’importe le temps du matin, il faut sortir de cet embouteillage toxique, le froid gèle le bon coin

Aller juste un peu plus loin que la proximité pluvieuse

assez de miettes pour tenir les oiseaux

un bateau pour sortir au large

un accordéon aux bretelles

et un outremer aux semelles…

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Niala-Loisobleu.

17 Mai 2024

DU BAS DE L’ECHELLE


HENRI LEBASQUE

DU BAS DE L’ECHELLE

Réfugié dans l’abri du souvenir et du volet ce paysage tiré des brumes d’un temps volage se vante à soutenir un moral que la saison lâche. Plus froid que le réchauffement climatique dont on accuse la mauvaise habitude prise, à part la pluie pas facile de venir se caler dans le paranormal. L’enfant refuse de croire au château de sable du bord de mère. A l’école, on lui apprend à écrire à l’arme blanche, la tête coincée entre les balustres.

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Niala-Loisobleu.

16 Mai 2024

ARMOIRE OUVERTE


ARMOIRE OUVERTE

Ces jours pris sans choisir pour revivre dans l’équilibre du passage

où tout se résume à vouloir aimer

vont et viennent comme les rails qui sont sûrs d’aller quelque part

à la rencontre de leur désir…..

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Niala-Loisobleu.

15 Mai 2024

BLANCHES


BLANCHES

Celui-ci se glisse quelque peu transi dans le chaos. Sans fermer les doigts. L’élan présent de l’oiseau accroché au revêtement des branches locales. La nature de l’arbre tient l’essence comme une chanson de printemps dans l’absence de saison propre. A force d’eau l’almanach est juste bon à faire du papier mâché. Un pont qui prendrait l’eau en matière de construction navale c’est de l’aberration chromatique qui ne fait que des effets d’optique en décomposant la couleur en bandes au point de se retrouver confondue en attouchements sauveteurs. Le sauvetage appelle à remettre les choses en ordre. Une eau douce au creux de l’épaule. Pour aller remplir la cavité de l’aisselle. Tendre rosée dans laquelle bougent des images pileuses de transports ferroviaire. Arrivée  au moulin des seins, au bief central l’adduction motrice ne lâche rien de la marche en noria. Le convoi équin amenant le blé est en route. Allongée sur le dos à m’aime le sol. Un nuage ouateux attrape les mots qui ne servent à rien, puis les ramènent au sens propre. Dans la dentelle de Calais, la trémie refoule le granulat bâtard en franchissant l’élastique sans regret et reblogant le désir sans limite retenu dans la marge à franchir. Ton ventre en reprenant son bombé sait quand la tripe en se coiffant d’astrakan pour l’hiver n’a pu à se méfier des écobuages. Dans le noir où se repose l’atelier les tubes ne sont pas désallumés. La joue contre la têtière ils suivent la voie nuptiale.Que le jardin dégorge, qu’enfin la nature retrouve ses droits. Trop de sucre menace mon coeur, il faut descendre ce diabète avant que l’insuline ne prenne position.

Niala-Loisobleu.

14 Mai 2024

CORPS A COEUR


COEUR A CORPS

Comme on ne sait plus comment va la santé des choses, le docteur vous branche

Des bateaux qui partent il y en a qu’on n’a pas revu

Je me penche prendre de mes nouvelles

C’est en désordre

Sensible à ce point ça se bouscule au portillon

Tout en me souvenant de la différence anatomique qui caractérise les genres, j’ai pris rendez-vous avec l’infirmière pour une analyse avant de chercher où l’âme sœur habite…

Niala-Loisobleu.

13 Mai 2024

TENIR L’AUBE


TENIR L’AUBE

Que la perspective demeure à partir du point de fuite

en descendant à m’aime la campagne du coin où ‘j’habite

sans me soucier de mes rides

j’y ai croisé l’amour un soir où le fleuve était passé par-dessus bord

La peinture s’en est félicitée

il faut dire que ses seins étaient accrochés

à garder l’amarre …

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Niala-Loisobleu.

13 Mai 2024

LA FEUILLE ET LE CALAME – ZIZ HEBRI


Une feuille blanche,
Vierge de mots
Mais pas étanche,
S’est dit à quoi servir,
si elle ne pouvait rien dire…
Un calame encore indompté se disait la même chose, car sa destinée était d’ecrire…
Une abeille marieuse et savante de la vallée de l’Ourika. Qui savait unir les fleurs, connaissait un vieux conteur. Il était au crépuscule de sa vie et sans aucun page héritier. Sans qu’il ne bougea de sa place de Jemaa el Fna, ses histoires avaient fait mille fois le tour de la terre. Il était dépositaire d’une tradition orale millénaire. On pourrait transmettre son patrimoine encore une génération ou deux, et de bouches à oreilles uniquement. L’abeille bercée par ses histoires ne pouvait s’y résoudre. Longtemps nourrie, des mots de miel du faiseur de mirage. Tout simplement, elle pensait cultiver le même nectar que lui. Vous devinez aisément son vœu.
Dieu épris de cette histoire, la rendit la plus belle des plus belles femmes. Invisible aux hommes et intouchable surtout, elle n’avait qu’une mission; polliniser son idée. Seul le vieux sage pouvait la voir et dialoguer avec elle. Pieux et sans aucune tâche de ce bas monde, il se croyait déjà au paradis, et remerciait notre créateur de lui avoir donner aussi belle houri.
Très vite, la jeune femme le mit au parfum. Ce qui le rendit encore plus heureux. Pouvoir conter ses histoires longtemps après son départ. Et c’est ainsi que dit-on pendant un mois lunaire, le neuvième, le plus fécond, celui du ramadan, notre conteur ne s’arrêta pas de raconter toute sa vie de songes. Personne ne vit à ses côtés la plus merveilleuse des femmes, avec la plus belle idée que nous n’ayons jamais eû….marier une feuille vierge et un calame.

A l’heure où moi-même je vous transmets ce récit, le vieux sage n’est plus. L’abeille reste invisible aux hommes, puisque toutes se ressemblent. La feuille et le calame ne se quittèrent jamais plus, et eurent beaucoup d’enfants…la preuve est ce parchemin que je verse pour ceux d’après.

Ziz Hebri

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Tout le monde est parti de chez lui promener sa vie

moi je suis resté sans peindre

parce ma vie à commencer par s’éteindre au fur et à mesure

que tout ce qui devait s’ensuivre a échoué

Aujourd’hui m’est venue l’idée de tailler un calame

pour ne pas laisser tout partir

comme ça à vau l’au

sans attendre des autres…

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Niala-Loisobleu.

11 Mai 2024