LE MARTEAU SANS MAÎTRE
Je tire le matin
il m’a semblé entendre un soupir
venu de la toile prise encore endormie
Cette fraîcheur passe en courant d’air
de la Chaume au jardin par la blancheur d’un Titane
La vase sur la peau des reins, le gravier sur le nerf optique, tolérance et contenance. Absolue aridité, tu as absorbé toute la mémoire individuelle en la traversant. Tu t’es établie dans le voisinage des fontaines, autour de la couque, ce guêpier. Tu rumines. Tu t’orientes. Souveraine et mère d’un grand muet, l’homme te voit dans son rasoir, la compensation de sa disgrâce, d’une dynastie essentielle.
René Char (Le marteau sans Mâitre)
La peau de lin sous ma main parle du soir interrompu, elle va au retour de l’histoire à suivre, ce que j’entend au bout de mes doigts gauches est le pouls du tambour néandertal inscrit vivant dans la pierre. Il me parle, s’insinue, glisse, tout ondule, la raideur de la pensée s’assouplit, dis-moi ce que j’ignore. Appel, appel, appel…D’où veniez-vous, où êtes-vous partis ?
Niala-Loisobleu – 30 Juin 2019
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