LA TRISTESSE PAR ALBERT DABADIE

LA TRISTESSE PAR ALBERT DABADIE
Pouvez-vous donc ainsi douce mer, beaux rivages,
Briller et parfumer ; et toi soleil joyeux,
Peux-tu si bien sourire à l’azur sans nuages,
Quand j’ai le cœur en deuil, et des pleurs dans les yeux.
Oiseaux ne pouvez-vous, taisant vos gais ramages,
Laisser pour un moment le bois silencieux,
Et toi brise qui vas chuchotant aux feuillages,
Peux-tu jouer ainsi sur mon front soucieux !
Quand la bise et l’autan amenaient l’hiver sombre
Qui, soleil, rive et flots vous voilaient de tant d’ombre,
Quand muets et pour eux, oiseaux vous fuyez tous :
Vous qui jetez de chants à ma mélancolie
Ou qui lui souriez ; votre enjouement oublie
Ingrats ! combien mon cœur s’attristait avec vous.
Albert Dabadie
Extrait de: 1857, Les Echos du Rivage
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