
L’OISEAU-QUETZAL AU TEMPS DES POÈTES PAR RENE DEPESTRE
Parti de son vieux pays maya brisé un oiseau-quetzal est descendu dans mon jeu : je suis pour lui le toit d’une petite maison en bois rustique ; je suis une épaule de nègre
habituée à porter des fardeaux qui pèsent plusieurs siècles de solitude ; je suis le poète qui ne se rend pas au cyclone ni aux lubies de
Castro ; je suis le poète qui n’a pas à rougir du feu libre de ses mots ni des roses et des mimosas de son jardin.
Heberto est pour moi le pote de la nuit
de gel à
La
Havane où nous avons ensemble
mesuré l’avancée que le temps des poètes
a gagnée en savoir et imagination
sur un macho dont les matins étaient comptés.
Nous souffrons sous le sabot du cheval-sorcier* : nous ne cédons pas à sa furie ; enfermés tous les deux dans sa cage à tigre du
Bengale nous semons nos chants de justice bien plantée : les voici sortis vainqueurs du gros mot en -isme qui vola un soir les mots et le temps nôtres pour les ajouter au mauvais
temps de l’Histoire !
René Depestre
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