BRIBES (XI)


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BRIBES (XI)

Au violet d’un cardinal odorant

sans goût pillons ni moindre sabre

tout de blanc vétus queues et becs d’épi

les pies coms chants de blé ont du mot-peint dans l’Epoque

Visionnaires ?

Sans aucun doute parce que pas tournés du côté d’où vient le vent qui ment

droits devant

le taureau mis aux vaches

complices

le cheval de labour

araire

se tiennent nus en lacets

comme foetus à naître dans leur  bain-douche amniotique…

Niala-Loisobleu – 28/11/18

BRIBES (IX)


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BRIBES (IX)

Rassemblement impasse de trottoirs attroupés

comment grandit le petit et sa première dent à peine un raccourci évite le barrage de caddy au milieu de l’allée

j’aime po les longues de courses en promotion supermarché

Un rayon

oui mais de soleil aux roues du vélo

A quel étiage la rivière fait gué ?

Viennent les emplumés-palmés, sur l’eau ils cessent de dandiner

décidés à glisser en couple sur les mots inutiles plongés dans l’eau

La blancheur du cygne fait le titre

sous le bouquet d’iris la clef de sol est ferme…

Niala-Loisobleu – 26 Novembre 2018

 

ENVERS


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ENVERS

 

Etrangement on se trouve là où on n’est pas

et dans un bien-être appelé on va retrouver au bon endroit

Une petite fille  à l’âge de femme demande la parole…

N-L – 09/11/18

Le dÎner de vénus à port-la-galère – Poéme


 

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Le dÎner de vénus à port-la-galère – Poéme

à
Vénus
Khoury-Ghata

Vénus, aux tard venus

Ton bijou pendait sous les palmes d’août

La systole rouge de
Régulus entre les pieds du
Lion

Donnait le pouls de l’horizon

Véga cloutait le zénith bleu

Tu cherchais la polaire en vain

La chaise cassée de
Cassiopée tu

La rangeas en paix où je te dis sur les terrasses

Et je sortis de ton coffret

Comme l’assistant du prestidigitateur

La
Couronne et
Déneb la triangulaire

Ton cœur de salade fila dans ma bouche
J’ai lu pour toi encore
Arcturus et les
Ourses
Avec des rimes et cette ligne mieux venue
J’aurais pu faire ton sonnet,
Vénus

Tout
Polyphonix échoua down town

aux portes de la veuve de
Max
Ernst

«
The party is over »
Il fallait remonter

Mais à
New
York
Gherassim
Luca perdait l’orie:

Nous prîmes un express tardif et ressortâmes

où il ne fallait pas, e et
Fifth, à peu près

«
On the dark side you are » dit le taxi portoricain

A deux heures un dernier bar open on
Amsterdam

mais rien que du bourbon et des nuts

Et à trois heures
Gherassim ne savait toujours pas

de quel collège de
Columbia il était l’hôte

J’ai un portrait de lui polaroïd contre la grille du

Réservoir un large chapeau noir éclaire son sourire souriant

J’écris avec un crayon rouge de la
Bodleian
Library
Acheté en même temps que la carte postale
Aussitôt envoyée à
Jacques
Derrida

Avec
Jacques
Roubaud rios voyages ne sont pas finis
De
Nashville à
La
Nouvelle-Orléans il a le détail dans son carnet
T.W.
Bundy nous montra des factures de
Baudelaire

La barge à touristes fit

circuler le
Mississippi

A
Cambridge nous avons lu

John
Montague posait sa fiole sur la table

A
Barcelone le sereno d’hôtel

intervertit nos passeports

et nous avons quitté l’Espagne léthargiquement

chacun sous l’identité de l’autre

C’est
Jacques qui s’en est aperçu

Repartant pour
Oslo

il me téléphone

Il en rit volontiers et me dit

L’an prochain

Il faudrait que tu viennes à
Oslo

ESPACE ONIRIQUE


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ESPACE ONIRIQUE

La voix prise entre couloir et pièce d’à côté surveille la porte en retenant son volume, pourtant elle ne pense qu’à l’envie de s’exprimer librement. Cet endroit est un placard qui empêche de rejoindre le coin de cabane que la campagne tient sans laisse.

Quelques pas  pour sortir  rejoindre les oiseaux qui chantent sans attendre une autorisation. La nuit semble avoir à se partager entre le permis et l’interdit.

Les matins où la voiture n’est pas impatiente de vous emmener aux taches quotidiennes, tempèrent la vitesse du vent et le froid des courses contre la montre. Chaque instant peut donner plus de concentration, l’endroit où l’on va sans besoin d’ouvrir les yeux sort des virages dangereux.

Il y a cette façon bien à soi de regarder le mur d’en face qui fait apparaître un long couloir ouvert.

Dehors la mer à deux pas se balance.

Des femmes en robe à traîne longent la voie ferrée, la Petite-Fille sort du sarcophage  ouvert sur le quai. Il fait une ligne vive d’eau qui coule  au creux de la main.

Illustration: Paul Delvaux

Niala-Loisobleu – 23 Octobre 2018

STASE


 

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STASE

Claquements de draps, un périmètre blanc pointe le jour sur la partie endormie,. Nostalgie concentrée sur la manivelle hébétée.

Les sabots du cheval manquent au bruit rassurant de l’éveil.

Changement d’araire ?

Les parois de l’atelier en suaire tiennent les outils dans un incertain halo, rien ne bouge, la musique a cessé son guet.

Volets tirés, l’imaginaire tient l’odeur de la Muse dans le silence vigilant des heures de veille.

 

Niala-Loisobleu – 12/10/18

 

Il y a eu un roulement d’éclairs au pouls qui ne craint pas l’ô rage


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Il y a eu un roulement d’éclairs au pouls qui ne craint pas l’ô rage

 

Au milieu d’un passage sec un canal sous terrain veille

rien qu’à se retourner les yeux du ciel où tout file

pour voir monter l’herbe aromatique entre ses coudes, au relevé du regard.

Nous marchions, les pendules  aiguillées à d’autres tricots

l’haleine astre à quand le moment est

pourquoi n’irions-nous pas aux pâturages de la transhumance ?

Il y a eu un roulement d’éclairs au pouls qui ne craint pas l’ô rage et que l’averse transporta d’un flot fertile jusqu’aux confins du delta.

 

Mains tenant des crêtes d’écume dressent la chair de poule en arc-en-ciel  au duvet…

Niala-Loisobleu – 08/10/18

 

 

 

L’ITINERAIRE


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L’ITINERAIRE

 

au coeur

je pense te savoir au plus près

les fils qui tiennent

calent d’erre

en excellent mobile

L’immonde se nourrit de sa malveillance, terrible addiction qui le conduit à désirer poser son fiel en tous sites tout en ne pouvant pas savoir à quoi le beau ressemble, c’est un langage dont il ignore jusqu’au début du sens.

Tout à l’heure quand t’as vu la chaîne couper la cabane éventrée du monde, ça t’a piqué comme le poignard qui se plante entres les omoplates. Tellement c’est fourbe qu’il faut passer chemin, la gangrène on ne la soigne qu’en amputant.

L’ITINERAIRE

De la torpeur qui te sangle, du purin que tu fends, chimère du rocher, le sifflement, le maléfice me poursuivent. Un accroc dans la trame, une lacune de la partition me rendent aux
ombres mal tuées dont les yeux tournent dans l’écume.

La géante. La gangrène des marteaux s’écarte de son flanc. Elle est l’àme du bronze englouti, le glas marin.

La bouffonne. Tumultueuse aux confins. Volubile dans le feuillage. Insondable sur le bûcher.

La servante. Flaireuse de tisons sous les décombres du laboratoire. Mangeuse de gravais. Une fleur l’épouvante, un baiser la disloque.

L’ingénue. Se chérit par procuration. Roucoule au commandement. Voyage encore, sans s’appauvrir, dans le volume de mon pied.

Un rayon dans l’eau m’offrait le ciel changé en serpent. Le cœur en eut raison. Le cœur, depuis le soir que tu m’es apparue. Depuis le soir que la chimère à jeun
s’ouvrit les veines dans la grâce.

Jacques Dupin

En sentant la chair de tes pores me tendre l’anneau j’accostais au matin d’une traversée qui connut des vagues scélérates. pour vivre l’abri sûr.

Ce qu’il y a d’amour dans l’autrement ridiculise les gestes automatiques d’une pulsion. On arrive à se sentir l’un dans l’Autre à tous propos. Comme un tee-shirt liberty fleurit ta poitrine je n’arrache aucun brin au tapis…

Niala-Loisobleu – 06/10/18

PREMIERS SIGNES


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PREMIERS SIGNES

 

Bien que toujours endormi, le jour levé depuis quelques heures attendait au milieu du pont d’y voir plus clair. Un cadenas symbolique posé sur la porte de la clarté tenait leurs corps au chaud. Moment où les peaux tièdes de rêves transposeurs s’associent aux parfums corporels du matin. Comme le soulèvement des paupières, un mouvement vient souder le bonjour à pleines lèvres. Les bustes sont à l’amble des mains rejointes à plat. Les seins lourds ont cette haleine du tant à vivre.

J’entends le courant glisser du bout du lit au chevet

l’empreinte du rêve, collée à l’oreiller est perceptible

je mâchonne une mèche entre l’oreille et le bas de ton cou

à l’épaule vient déjà l’acquiescement de ton sourire, dans le jardin les fleurs se redressent au rythme de l’aspiration intime

ton ventre parle à voix haute à l’odeur de café qui passe.

Complices les deux lirettes se rejoignent en clins d’oeil de chaque côté du lit…

Quand tu passeras le long de la cabane éventrée je serais présent d’un signe fort, celui du cheval qui se réjouit en pensant au travail qui l’attend au coin du champ…

Niala-Loisobleu – 3 Octobre 2018