ARDENTES PATIENCES – SOPHIE BRASSART


ARDENTES PATIENCES

SOPHIE BRASSART

Je deviens homme, femme, enfant

L’air forme les courbes
Ou l’insolence de mes cheveux défaits

Cependant j’approche ce qui m’entoure, j’approche
du brasier
Dehors

Une porte chétive se ferme

au chant mourant de l’écume

**

Qu’y a-t-il dans le mot
Connaître

Il arrive aux vergers de croiser
des hommes
frôlant d’infinis sens

Aux ronces de pénétrer
le regard clair du chien

**

Souvent j’ai les doigts jaunis d’ignorance

Ils tombent un à un
Pas un jour sans transparence

**

Diffractées
les portes des boutiques
les urines chaudes de la rage

Un reflet coule des graffitis
en osmose
par la tension de l’arbre

Et l’arbre renchérit
quelque chose de nous

Plus proche – dans l’immensité

Sophie Brassart