La vérité du drame est dans ce pur espace qui règne entre la stance heureuse et l'abîme qu'elle côtoie : cet inapaisement total, ou cette ambiguïté suprême. Saint-john Perse
Lorsque le pélican Les murs de la maison se ressemblent Une voix enfantine répond Oui comme un grain de blé et les bottes de sept-lieues Sur l’un des murs il y a les portraits de famille Un singe à l’infini Sur l’autre il y a la porte ce tableau changeant Où je pénètre moi La première Puis on devise sous la lampe D’un mal étrange Qui fait les fous et les génies L’enfant a des lumières Des poudres mystérieuses qu’elle rapporte de loin Et que l’on goûte les yeux fermés Pauvre petit ange disait la mère De ce ton des mères moins belles que leur fille Et jalouses Violette rêvait de bains de lait De belles robes de pain frais De belles robes de sang pur Un jour il n’y aura plus de pères Dans les jardins de la jeunesse Il y aura des inconnus Tous les inconnus Les hommes pour lesquels on est toujours toute neuve Et la première Les hommes pour lesquels on échappe à soi-même Les hommes pour lesquels on n’est la fille de personne Violette a rêvé de défaire A défait L’affreux nœud de serpents des liens du sang. Paul Eluard
J’aurais voulu me sentir épuré, essentiel, comme les galets que tu roules, mangés par le sel; éclat hors du temps, témoin d’une volonté froide qui ne passe pas. Je fus autre: homme attentif qui regarde en lui-même, en autrui, l’effervescence de la vie fugace – homme qui tarde à l’acte, que nul, ensuite, ne détruit. J’ai voulu chercher le mal qui ronge le monde, la menue torsion d’un levier qui bloque le mécanisme universel; et j’ai vu tous ensemble les événements de la minute comme prêts à se disjoindre dans une secousse.
Un spectacle avec l’élite du tango argentin, qui redessine sa dimension la plus profonde et universelle.
Noche Tango est un spectacle intimiste et touchant, ambitieux et explosif, dont l’exigence des orchestrations et la qualité des interprètes réunis sur scène reflètent l’âme et l’authenticité du peuple argentin. Un spectacle tout en générosité, qui donne à voir, et véritablement à ressentir, les différentes facettes des émotions véhiculées par le tango. Sous la direction du maître du bandonéon Juan José Mosalini, Noche Tango se fait musique, poésie et danse à la fois. Un corps à corps poétique et fougueux dans la plus pure tradition tanguera, qui jamais ne renie son appartenance fièrement populaire.
Juan José MOSALINI, bandonéon / Sandra RUMOLINO, chant / Jorge RODRIGUEZ et Maria FILALI, danse / Diego AUBIA, piano / Sébastien COURANJOU, violon / Leonardo TERUGGI, contrebasse / Luc PADIOU, son et régie générale / BASTIEN, lumières
Derrière les quais dans une ruelle nichée dans le port, la boîte à tangos a fermé tard. Le videur est parti se coucher. Dans la pénombre la piste se prend la boule pour danser collé-serré avec la percée bleue d’un visage qui demeure
C’est avant que les dockers viennent remplir les containers pour les cargos. Moment de grâce où les horloges sont à l’étale
Les filles de joie se démaquillent et se lavent la tristesse des coups tordus dans la bassine de la maison d’abattage
Là-bas devant le bateau qui balance à l’embarcadère un pélican baille en se dandinant comme pour faire venir un vent favorable.
Pas de rendez-vous chez le dentiste, une douleur à subir en moins
je crois qu’aller remonter du sel au marais changerait les draps du lit de l’estuaire.
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