
DE LA TRAQUE
Percée au coeur de ta nature sensible, la dérivation par l’affect ouvre un colossal chantier de détournement de son soi-même aux effets si pervers que la lèpre mise en place met des années à ronger en dissimulant sa manipulation
L’instabilité accentue un déséquilibre destructeur
Revenir à la ligne de fondation en exhumant la ligne de pierre de sel pour se sortir de la traque
Couper d’un lâché toutes les échelles des nombreux tunnels creusés pour saper
en partant du plus haut du grément
pour couper les accès à l’emprise manipulatrice.
Niala-Loisobleu – 17 Novembre 2021
MORCEAUX CHOISIS
PAR ANDRÉ VELTER
Le crâne d’Eschyle
l’oreille de
Van
Gogh
l’œil de
Marlowe
le bras de
Cendrars
la quéquette de
Boileau
le genou de
Pétrarque
la jambe de
Rimbaud,
quel poème a pris corps
en ce chant démembré
où un aigle est venu
au soleil de
Sicile
larguer une tortue,
poème pour un couteau
qui délire en
Arles
et dans un bouge de
Londres
un poignard qui tue,
poème à la mitraille
de la ferme
Navarin
pour un jars irascible
ou un livre trop lourd
ou la gangrène qui gagne?
Les soirs de fatigue
juste avant de sombrer
une eau vient à la bouche
qui est comme le viatique des limbes,
eau de gouffre
eau de rien
avec mis au secret des reflets où renaître
des échos où reconnaître
le vieux tocsin de l’aube.
Prométhée s’est attablé
près des mangeurs de pomme de terre,
Faust a cherché une main
dans la nébuleuse d’Orion
et un arrêt bouffon a interdit au sang
de monter jusqu’aux tempes de
Laure
et le devin des mortes saisons
a laissé sa semelle au clou.
Le trait lancé du ciel éclaire un hôtel borgne où suicidé sur le motif repose un légionnaire,
l’amoureux a rejoint
le marchand d’Abyssinie
le chercheur d’or que blanchit
un cheveu par minute
et l’eunuque s’est donné pour la mesure des songes la vestale du vrai stuc et de l’art poétique.
André Velter
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