
EN TRAÎNANT DANS L’INTERIEUR DES MARQUES DU PARCOURS 1
Marceline Loridan-Ivens, 89 ans, cinéaste, déportée à 15 ans à Auschwitz, ouvre « sa valise d’amour » pleine des souvenirs épistolaires de toutes sortes, lettres, notes, petits mots, que les hommes de sa vie lui ont adressés. Un livre solaire et sensuel, écrit dans une langue d’une jeunesse éclatante.

« L’amour après », Marceline Loridan-Ivens avec Judith Perrignon(Grasset – 157 pages – 16 €)
« Nous dansions. Moi accrochée à lui, dans l’obscurité. Mes pas dans les siens. Il a vu mon matricule.
— Tu étais là-bas ?
— Oui.
— Quel âge avais-tu ?
— Quinze ans.
Nous dansions un tango.
— Ce qui est terrible, c’est que ça va partir avec moi. Ça va disparaître.
Nous dansions encore.
— Est-ce que tu sais que des enfants ou des petits-enfants de déportés se font tatouer le numéro de leurs parents ?
— Oui, je sais.
Nous dansions toujours.
— Alors ce numéro, je te le donne. Je n’ai pas d’enfant. Je vais mourir bientôt, mais je ne veux pas que cette histoire meure avec moi. Prends ce numéro et note-le sur ton bras. »
« L’amour après », Marceline Loridan-Ivens

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