CHENAL


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CHENAL

 

Tes yeux sont sans heures

Aux aiguilles de tes cils

J’entends l’éthique tacs de ta poitrine

Balancer les grelots de ta course

A la croupe du rivage

Tirer les marées de la lune

Tu es là transparente

Dans l’invisible lumière

Au bord des jours

Aux petits-bois de nos fenêtres

Sur les corniches de mes vertiges

Toi au bout du long couloir sombre des nuits solitaires

Au rose des matins

Nous avons des lèvres d’interminables soifs

Deux langues de longues traversées

Au centre de nos silences

L’estran est de nos bois flottés l’arbre à médecine

Je nous a tend à tant

Allongés

Aux tiges de l’herbe folle qui barbe mon visage à ton ventre

Nue en lacets

Mes vertèbres te méandrent sans ahaner

Je te laisse ma main

Tremper dans ton encrier

 

Loisobleu

25 Juillet 2014


LA PORTE BASSE

 

…Entre-temps sur notre planète un peu partout
Des groupes d’ex-enfants
éblouis par l’extase des tiroirs-caisses refermés

Agonisent de faim.

Et pourtant, proches ou lointains,
Existent d’autres hommes qui croient au droit à la beauté
et qui acceptent
que cette matinée reflète la porte, la seule
qui peut donner accès au bonheur à titre de peuple libéré
.

Roberto Sosa

(La seule porte, traduction Claude Couffon)

 

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Redonnez-moi mes yeux à toucher, que je ne pleure plus

de voir tous ces arbres, ces rues, ces murmures enchanteurs d’eau claire,

ces clairières

au

Centre,

coins de lumière où pouvoir se poser

sans laisser la peur voler la lancée du premier pas.

Je n’ai d’aucuns la courbure rejetée du nez

ni la tonsure des épis au libre-cours du vent

pas plus que la sucrerie baroque des psaumes

ne vient pâtisser les corniches de mes orgues

d’un moule hure âge d’oppression

je vois plus large que le bandeau

au travers des vitraux de mes vers solaires

 

J’ai porte ouverte

sur l’idée

qui forgerait un concept

je suis trop pauvre pour refuser de savoir

 

Je suis entré dans la vie

par la

Porte Basse

 

Loisobleu

23 Juillet 2014

 

GEO LOGIS


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GEO LOGIS

Tout droit dressé

en corps et en corps

ma main d’ô ligne vibre

L’Ongle médiator en toi se case

On dit

les histoires d’eau  ça tarit comme ça crue

et les champs sons d’amour ça Piaf pas tous jours

mais ça c’était a vent

 

Tu me souviens-tu quand c’est le blues qui travaille

comme tu me bosses au zip ?

 

J’ai maboule dans l’plat fond

que l’encre me remonte comme l’amer

la plage sur grand étran

vendant ses exquis maux

et ses beaux yeux dans l’opéra-soap

au tel du nord

sur une musique de Léon

Qui s’la garde sa con plainte

Ton soleil est là qui  me lîche comme un lève riez

bord d’elle

v’là jojo qui godille en camp guru

Au bain marri

j’veux pas z »hâlez Maman

j’m’houle ou rien

Je croîs en toi

mieux que l’algue à rade

en proue en poupe et dans l’étrave

faut que jojo nage

à l’Eze

sans fanons

et bat l’haine

du cache allo

Oh ma grotte

viens que je te rupestre

à l’ocre

à la cendre

bison-bison

là devant hure

et l’arrière-boutique

que des millions d’années après

que sera sera

en corps le sud

Alain Niala alias Loisobleu

22 Juillet 2014

 

 

 

 

 

 

 

 

 

JE MES GARES


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JE MES GARES

Je mes gares à quai des partances où je suis allé sans bagages

cette persistante idée dans le coeur

que nulle part on est partout

 

D’aucuns comme d’aucunes

groom sur l’hors

malles-cabines et cartons à chapeaux

in the vanity-caisse

 

Malheureux naufragés des transats

qui n’ont su faire usage de ras d’eau

quand le Titanic s’est pris la tronche dans la glace

 

C’est pas vrai que la méthode qui consiste à sécher les mers pour faire coller les continents soit la bonne idée, ça sépare en corps plus la couleur des peaux

 

Le tiret entre deux cultures

moi je dis que c’est ce qui en préserve le plein

 

Notre-Dame avait ses monstres en gargouilles

pour cracher ses démons

Lui avoir accolé des minarets

c’est le contraire du Gaza tous les étages

 

Et au train où on siffle trois fois trop

on tient plus sur ses jambes

on déraille

De la Bastoche à République

on se trompe de station

La manif de détourner ce que l’Histoire a mis au monde

sans désordre

est un filon de mines-heurts

 

Au début de l’humanité, dans ce coin de là-bas

les juifs étaient présents à côté des palestiniens

il n’y a jamais eu de squatteurs

 

En fin jusqu’à présent

parce que ça c’était avant…

 

Alain Niala alias Loisobleu

20 Juillet 2014

 

 

L’HUBLOT AU-DESSUS DE L’AMER 1


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L’HUBLOT AU-DESSUS DE L’AMER 1

La nuit quand le train de ta peur siffle, tu vas pas chercher à savoir le nombre de fois, tu penses juste « v’là l’facteur qui sonne, encore un recommandé » et tu galopes. Oui mais voilà quand on galope dans un cauchemar, on a les deux sabots qui gluent, et tout se met en ralenti, sauf le monstre qui crache un putain de feu, genre dragon, au-delà du 3°degré de la brûlure au cul.

Et le noir en s’étalant te ronge.

Il te lêpre l’existence, que les années passent, avec tes phalanges jusqu’à ce que tu aies plus de bras. Tu deviens une malle arabe, une brouette de Zanzibar, en perdant jusqu’à tes jambes, avec l’anse et les brancards. Un maintien de ninnin te fait épouser la première forme qui passe. Oh ouais, c’est sûr, pour avoir du mou, t’as du mou. Avant l’heure on te prescrit la pilule bleue tant tu grises foncé. Ouah, la tristesse.

Bander mon P’ti-Gars, c’est pas une question de sexe, sors-toi de dessous de ta ceinture nom de diou, une fille et un gars c’est du pareil au m’aime pour sauter le fossé de la vie.

C’est itou que ça érectionne.

Il y a de la chausse-trappe derrière chaque lampe que tu espères trouver sur ton chemin. Rien n’est plus imposteur qu’un génie sur lequel tu mises tout ton destin. Faire ses voeux, c’est debout, surtout pas à genoux.

La peur ça porte bien plus loin que la trouille de vivre, parce que la peur c’est l’oral et l’écrit permanents des étapes de ta traversée. Que tu le veuilles ou non, tes parents en te mettant au monde ils t’ont classé mortel, pour vivre ya que de toi que ça dépend.

Capito ?

Aujourd’hui je vois les arbres suer, la terre se fendre, et le mac à dames faire la manche su Internet. Des contraires au cinoche que les animateurs de jeux télévisés te font, suivant le tracé des politiques, les cherche pas, regarde, ils sont partout autour de toi.

Mais faut que tu mettes tes mains dans la graisse.

L’Irma frau dite, déboule d’un cristal opaque, tarot-tarot gare au dahu.

T’as dans les tripes les vrais outils, à toi d’apprendre à t’en servir.

Allez tchao, on est d’revue, j’t’accole…

 

Alain Niala alias Loisobleu

18 Juillet 2014

 

 

MON JARDIN D’ECRITURE 20


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PUISQU’IL FAUT L’ECRIRE…

 

J’écris les doigts rouges d’encre de mon sang. Je n’aurais pas du passer ma main dans tes cheveux.

Ils m’ont trompés de plusieurs manières.

 

En premier en injuriant ma naïveté, s’en servant au premier degré, le plus fort de son sens contraire.

 

Naïf chez moi, c’est signe de pureté et de confiance, d’ouverture sur la foi en l’autre, de donner sans prendre d’abord, l’accessibilité au Beau.

 

C’est un Tout qui leur échappe mais qui comme quand tu évoques ta vie, et la très longue attente, t’ayant conduite à des arrangements avec elle, manière de combler ton manque d’amour…des mots, encore des mots pour ne parler que de toi comme ça t’arrange. Un mode opératoire qui fut le privilège de l’escroc, tombé aujourd’hui dans le commun des attitudes, et légalement renforcé par l’usage d’internet.

 

Comme j »écris les doigts trempés dans l’encrier de mon coeur, je me suis rentré les ongles.

 

Non pas par peur de me faire mal, ça tu en as fait ton affaire, mais justement pour montrer ma différence.

 

L’amour n’est pas compatible avec la laideur

 

Bien sûr c’est mon concept, que tu m’avais ô combien assurée de partager.

 

Hélas ce qui caractérise ta ligne d’emportements, d’affirmations sous le sceau du serment, d’excès de langage, petits noms d’amour, dans une boulimie de vouloirs exclusifs sont bien loin de ces rivages !à.

 

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Tout ça pour ça…

 

T’accoucher ton mensonge au forceps !

 

Oui je saigne d’avoir ce matin en passant ma main dans tes cheveux, ouvert profondément ma ligne de vie.

 

Je t’abandonne l’image de la mort.

 

Laisse-moi au moins hors du ridicule. La pensée de mourir ne me vient que pour cause de grandeur (en dehors du jour fixé par elle-même et que j’ignore).

 

En revanche toute cette architecture, ce monument de laideur que tu as édifié, me détruit un peu plus cet humanisme que j’aie toujours voulu avoir pour seule vertu.

 

Comme j’ai du te faire bien rire…

 

Alain Niala alias Loisobleu

17 Juillet 2014

L’ENVOL DU BOURDON


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L’ENVOL DU BOURDON

Elle me fait bourdon comme tout un chacun, c’est rien que banal, seulement voilà le banal j’en ai pas fait ma vie, alors basta la cafarde ! Pourtant mon choix professionnel on peut dire, sans exagérer, que c’est pas la voix royale que certains berceaux offrent au départ. Les galères c’est pourtant pas destructeurs, ça porte à d’autres flots.

L’été est là, son lot de frime en place, comme d’hab.

Les musculeux  de la casquette d’amiral, vont rouler leur caisson sur les quais, sans avoir de bateau, ce qui vaut mieux quand on sait rien de la navigation, ils se tiendront tout contre les gros yachts qui ne quittent jamais le port, préférant montrer leurs pétasses à portée de quai quête. Sur le sable le combat de l’espace-serviette est ouvert. Attention danger l’amer remonte plus vite que la bonne humeur. Tous ces corps dans la friture d’ambre solaire, quelle splendeur, ils contribuent à embellir les vacances en compagnie des papiers gras, C’est cool, le bitume qui fond dans la fumée des pots d’échappements, vu la vitesse circulatoire, tu peux pique niquer t’auto-stoppeuse sur la banquette arrière, pendant que les enfants sont au club Mickey avec bobonne.

Et certains voudraient que l’Hollande remonte le pays-bas. Insensé, même pour un champion du lape suce. Ce serait pas juste que les vacances lui profite pas pour pousser la déchéance un peu plus loin. Jouez au sable, faites des châteaux, bordel mais ne lui demandez pas des contes, il en a marre de devoir vous répéter qu’il a confiance. C’est usant.

Alain Niala alias Loisobleu

16 Juillet 2014

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ET ALORS ?


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ET ALORS ?

 

Hier j’ai pas mis les draps tricolores pour me réveiller fanfare, et tiens v’là du boudin

des deux mondiales j’ai l’album plein

Tous ces coins de Marne et Verdun

j’y ai trop de sang mien pour pas savoir comment ça finit ossuaire

avec mi-temps Années Folles

avant de remettre le couvert

 

J’ai l’Front Populaire

qui me monte dans les premiers wagons congés payés

trains du plaisir

à peine le temps d’se tremper océan pour voir si elle est bonne

que tu vois ton grand-père et ton père

rappelés sous les drapeaux

musique Maginot fleur au fusil

 

La fleur ?

Quelle fleur ?

Le cri sans thème ?

 

Et puis derrière l’âcre odeur des fours

le gaz des douches

la corde des représailles

et le mur des Valérien

ces sonneries aux morts

qui te refoutent direct dans les coloniales

 

Maroc

Algérie

Indochine

 

Une salope en gammée remonte au hit-parade politique

 

Une autre Allemagne gagne le Mondial

 

Quelque part dans ma tête le bruit des bottes

 

Me la joue Bal des Pompiers

 

Quand Pablo m’a montré Guernica à Paris

la peinture avait pas séché d’un seul cri

elle saignait chaude du cheval éventré par les Stukas

 

La Shoa

 

Etoile martyre

 

A quoi ça sert de sonner les armistices

de lâcher des colombes

la paix c’est toujours le motif d’une guerre

 

Iran

Irak

Syrie

Palestine

et…

 

Qu’est-ce qu’ils vous ont fait les tous petits enfants, qui ne sont d’aucun parti ?

 

M; le Président

je te déserte

acte vivant

posthume Boris Vian

 

Alain Niala alias Loisobleu

14 Juillet 2014

 

LA BOÎTE A GONDS


The-Temptation-of-St-Anthony

J’aime

Egoutter le bruit de l’ô

suspendu entre deux arbres

tandis que les petits animaux s’ébrouent et brouent

c’est le privilège du délire

même très mince

 

Je dois à mon p’tit vélo et à mon éléphant rose

cette faculté d’évasion

surtout quand seul je pense à elle

très attaché aux tâches de rousseur

qui la macule

du haut dessein

aux jeux nous

Hiéronymus

sort ses crayons de sa boîte de feutres

pour me photographier ses délices

Son ventre oeuf de sapeur

aux truches sous la cendre

sur lit de mousse

il en fait mon rince-doigts

à gueule ouverte

crachant un feu d’écobuage

gardant le fond de nos natures è l’écart des nitrates

Sous la noirceur de ses dents blanches ses fanons broutant l’amer

repolicent avec assurance l’émail filé des bas

que le haut de toutes choses garde en embuscade

Mon Petit-Gars ne crois jamais que c’est gagné

tu nages des jours et des nuits

dans un océan vide

avec un tigre pour seul compagnon

et au moment où tu touches terre

un tsunami la déplace de continent

pour t’apprendre que

l’Odyssée

ya rien de pis

Il a fallu du temps

pour que je comprenne que si le moche existait pas

j’aurais jamais connu d’elle tout se qu’elle planque

de sa Beauté

Elle est Bosch comme tout un chacun

avec ses spécificités vaches bien à ailes

C’est ce que je dis toujours

quand on a fait la première cathédrale

l’Arche avait sauvé les z’animaux

pourquoi la Nef

aurait sorti les hommes des zoos

 

Alain Niala alias Loisobleu

13 Juillet 2014

 

 

 

CARTE POSTALE


  CARTE POSTALE A présent je sais bien que ton paysage pousse de chemins qui ne reconnaissent pas ce qu’ils ont prétendus vouloir. Il y a eu des maisons aux chambres blanches tournées vers la lumière, sans qu’il soit question de latitude, des orées posées au fond des déserts, de l’eau et puits taris rien qu’un salpêtre ne retenant pas l’intérêt des sauniers. Il semblait pourtant que rien ne pouvait leur déchirer les mains, à nos jours levés. Ignorant l’embarras de projets fastidieux, au bout du conte, nous faisions naturellement l’économie des mirages, sans nous priver de l’utopie essentielle. Alors lequel a menti de tous ces cailloux mis en bordure ? Pas le mien puisqu’il est brillant de présence scintillante. Plus fou sans doute par l’amputation de tes quatre membres, alors qu’on ne peut pyramider tout seul. Le virage c’est dans la montée qu’il est toujours le plus dangereux, il faut se prendre le guidon dans les pédales, et pousser, en descente on tant d’aime de tant de rires, que la joie transpire sans les mauvaises odeurs de la sueur. Quelques arbres ont mouru d’autres qui sont restés végètent, au loin des jachères que les brumes baladent de ci de là, comme on sort le gosse pour pisser, et le chien pour que les caravanes aboient. Faut mettre du bruit sur la photo de l’horizon, ça la retient pas de jaunir, ça fait juste tourner le présentoir des cartes-postales. Loisobleu 12 Juillet 2014