« Amoreamaro », la nouvelle complainte habitée de Maria Mazzotta



« Amoreamaro », la nouvelle complainte habitée de Maria Mazzotta

Publié le 9 janvier 2020 à 14:15 par Catherine CarettePARTAGER

Maria Mazzotta - Photo de Giulio Rugge
Maria Mazzotta – Photo de Giulio Rugge

En exclu, la voix d’or du sud de l’Italie et des tarentelles chante les visages de l’amour amer avec force et grâce.

L’amour qui fait bondir nos cœurs, les affole, les blesse, les brise parfois, est le sujet de prédilection de l’album Amoreamaro, (Amour Amer). Des chansons populaires revisitées aux compositions personnelles, Maria Mazzotta, figure emblématique de la région des Pouilles, pétrie de folklores méditerranéens, tisse un dialogue du cœur avec l’accordéoniste et pianiste malgache Bruno Galeone et le percussionniste iranien Bijan Chemirani. https://www.youtube.com/embed/iaBY-1KG8r4?feature=oembed

Le morceau éponyme est construit sous la forme d’une pizzica (mordu/pincé), une musique de transe de la région du Salento qui est aussi une des formes de la tarentelle. En s’exécutant jusqu’à épuisement afin d’évacuer le venin, cette danse à visée thérapeutique est un remède à la morsure de tarentule et par extension, à l’oppression du patriarcat. Composée par Maria Mazzotta, la chanson-titre Amoreamaro est un chant sauvage et frénétique qui évoque la blessure amoureuse qui tarde à guérir. Dans le dialecte de sa région, elle pleure aussi sur notre monde malade, ruiné par la rage et l’égoïsme et se fait guérisseuse.  

Le monde explose et nous ne faisons que regarder (…) J’ai un espoir dans le cœur. Que cette musique puisse nous rapprocher.

Nu me lassare ( Ne me quitte pas) est la deuxième composition de Maria Mazzotta à découvrir dès le 10 janvier sur le label Agualoca Records. Les connaisseurs auront plaisir à retrouver les airs des chansons populaires de Demenico Modugno, Ganbriella Ferri ou encore de la grande artiste sicilienne Rosa Balistreri, enrichies de nouveaux sons et paroles. Magnifiquement lyrique, tantôt pétillante, tantôt véhémente, Maria Mazzotta donne un nouveau souffle aux traditions ancestrales. 

Maria Mazzotta - Photo de Giulio Rugge
Maria Mazzotta – Photo de Giulio Rugge

Maria Mazzotta a étudié le piano et la harpe au Conservatoire de Lecce avant de se consacrer au chant lyrique, à la polyphonie et aux chansons traditionnelles ethniques. Elle fut la voix du célèbre ensemble Canzoniere Grecanico Salentino, l’un des groupes-phares de la musique traditionnelle des Pouilles. Elle a travaillé sous la direction de Ludovico Einaudi et de Goran Bregovic. Elle a collaboré avec Bobby McFerrin, Ibrahim Maalouf, Ballake Sissoko, Piers Faccini ou encore le groupe toulousain Pulcinella. Aujourd’hui elle réside en France et se produit notamment en duo avec le violoncelliste albanais Redi Hasa.

En concert le 9 mars 2020 au 360 à Paris

Amoreamaro - Une oeuvre de Simone Lomartire sur un graphisme de Giulio Rugge.
Amoreamaro – Une oeuvre de Simone Lomartire sur un graphisme de Giulio Rugge.