GARDER LES JAMBES, LA TÊTE JE M’EN FOUS…


GARDER LES JAMBES, LA TÊTE JE M’EN FOUS…

Pas pour courir, rien que pourvoir

d’Art-Brut

sortir ton haut

ton bas filer du collant

je ma grappe à la main

comme le seul mot-peint qui musc-ade les fadeurs d’une fosse existence

faut dire que tu fais tout c’qu’il faut pour me sortir du faussé

Ta chaleur est normale

c’est le masque qui étouffe dans l’anomalie d’un jardin dégradé

j’ouvre Dubuffet les petits-bouquets de lavande

Niala-Loisobleu – 20 Septembre 2021

MENSTRUES


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MENSTRUES

 

Les rafales vont et viennent l’arbre pense au roseau

et de l’au-delà des apparences le cristal reste transparent

Non des eaux glauques

ton ventre ravine l’eau primordiale aux remous des seins

hautes herbes cramponnées au dernier feulement tigre d’un matin fauve ramenant les Eaux-Neuves aux appontements cannibales du sens humain

J’abreuverai la terre de toi

Rouge offrande où l’amour survivra sans sacrifice

 

Niala-Loisobleu – 3 Novembre 2019

LES COLLINES


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LES COLLINES

Au-dessus de

Paris un jour
Combattaient deux grands avions
L’un était rouge et l’autre noir
Tandis qu’au zénith flamboyait
L’éternel avion solaire

L’un était toute ma jeunesse
Et l’autre c’était l’avenir
Ils se combattaient avec rage
Ainsi fit contre
Lucifer
L’Archange aux ailes radieuses

Ainsi le calcul au problème
Ainsi la nuit contre le jour
Ainsi attaque ce que j’aime

Mon amour ainsi l’ouragan
Déracine l’arbre qui crie

Mais vois quelle douceur partout
Paris comme une jeune fille
S’éveille langoureusement
Secoue sa longue chevelure
Et chante sa belle chanson

Où donc est tombée ma jeunesse
Tu vois que flambe l’avenir
Sache que je parle aujourd’hui
Pour annoncer au monde entier
Qu’enfin est né l’art de prédire

Certains hommes sont des collines
Qui s’élèvent d’entre les hommes
Et voient au loin tout l’avenir
Mieux que s’il était le présent
Plus net que s’il était passé

Ornement des temps et des routes
Passe et dure sans t’arrêter
Laissons sibiler les serpents
En vain contre le vent du sud
Les
Psylles et l’onde ont péri

Ordre des temps si les machines
Se prenaient enfin à penser
Sur les plages de pierreries
Des vagues d’or se briseraient
L’écume serait mère encore

Moins haut que l’homme vont les aigles
C’est lui qui fait la joie des mers
Comme il dissipe dans les airs
L’ombre et les spleens vertigineux
Par où l’esprit rejoint le songe

Voici le temps de la magie
Il s’en revient attendez-vous

A des milliards de prodiges

Qui n’ont fait naître aucune fable

Nul les ayant imaginés

Profondeurs de la conscience
On vous explorera demain
Et qui sait quels êtres vivants
Seront tirés de ces abîmes
Avec des univers entiers

Voici s’élever des prophètes
Comme au loin des collines bleues
Ils sauront des choses précises
Comme croient savoir les savants
Et nous transporteront partout

La grande force est le désir
Et viens que je te baise au front
O légère comme une flamme
Dont tu as toute la souffrance
Toute l’ardeur et tout l’éclat

L’âge en vient on étudiera

Tout ce que c’est que de souffrir

Ce ne sera pas du courage

Ni même du renoncement

Ni tout ce que nous pouvons faire

On cherchera dans l’homme même
Beaucoup plus qu’on n’y a cherché
On scrutera sa volonté

Et quelle force naîtra d’elle
Sans machine et sans instrument

Les secourables mânes errent
Se compénétrant parmi nous
Depuis les temps qui nous rejoignent
Rien n’y finit rien n’y commence
Regarde la bague à ton doigt

Temps des déserts des carrefours
Temps des places et des collines
Je viens ici faire des tours
Où joue son rôle un talisman
Mort et plus subtil que la vie

Je me suis enfin détaché
De toutes choses naturelles
Je peux mourir mais non pécher
Et ce qu’on n’a jamais touché
Je l’ai touché je l’ai palpé

Et j’ai scruté tout ce que nul
Ne peut en rien imaginer
Et j’ai soupesé maintes fois
Même la vie impondérable
Je peux mourir en souriant

Bien souvent j’ai plané si haut
Si haut qu’adieu toutes les choses
Les étrangetés les fantômes
F.t je ne veux plus admirer
Ce garçon qui mine l’effroi

Jeunesse adieu jasmin du temps
J’ai respiré ton frais parfum
A
Rome sur les chars fleuris
Chargés de masques de guirlandes
Et des grelots du carnaval

Adieu jeunesse blanc
Noël
Quand la vie n’était qu’une étoile
Dont je contemplais le reflet
Dans la mer
Méditerranée
Plus nacrée que les météores

Duvetée comme un nid d’archanges
Ou la guirlande des nuages
Et plus lustrée que les halos Émanations et splendeurs
Unique douceur harmonies

Je m’arrête pour regarder
Sur la pelouse incandescente
Un serpent erre c’est moi-même
Qui suis la flûte dont je joue
Et le fouet qui châtie les autres

Il vient un temps pour la souffrance
Il vient un temps pour la bonté
Jeunesse adieu voici le temps
Où l’on connaîtra l’avenir
Sans mourir de sa connaissance

C’est le temps de la grâce ardente
La volonté seule agira

Sept ans d’incroyables épreuves

L’homme se divinisera

Plus pur plus vif et plus savant

Il découvrira d’autres mondes
L’esprit languit comme les fleurs
Dont naissent les fruits savoureux
Que nous regarderons mûrir
Sur la colline ensoleillée

Je dis ce qu’est au vrai la vie

Seul je pouvais chanter ainsi

Mes chants tombent comme des graines

Taisez-vous tous vous qui chantez

Ne mêlez pas l’ivraie au blé

Un vaisseau s’en vint dans le port
Un grand navire pavoisé
Mais nous n’y trouvâmes personne
Qu’une femme belle et vermeille
Elle y gisait assassinée

Une autre fois je mendiais

L’on ne me donna qu’une flamme

Dont je fus brûlé jusqu’aux lèvres

Et je ne pus dire merci

Torche que rien ne peut éteindre

Où donc es-tu ô mon ami

Qui rentrais si bien en toi-même

Qu’un abîme seul est resté
Où je me suis jeté moi-même
Jusqu’aux profondeurs incolores

Et j’entends revenir mes pas
Le long des sentiers que personne
N’a parcourus j’entends mes pas
A toute heure ils passent là-bas
Lents ou pressés ils von. ou viennent

Hiver toi qui te fais la barbe

Il neige et je suis malheureux

J’ai traversé le ciel splendide

Où la vie est une musique

Le sol est trop blanc pour mes yeux

Habituez-vous comme moi
A ces prodiges que j’annonce
A la bonté qui va régner
A la souffrance que j’endure
Et vous connaîtrez l’avenir

C’est de souffrance et de bonté
Que sera faite la beauté
Plus parfaite que n’était celle
Qui venait des proportions
Il neige et je brûle et je tremble

Maintenant je suis à ma table
J’écris ce que j’ai ressenti

Et ce que j’ai chanté là-haut
Un arbre élancé que balance
Le vent dont les cheveux s’envolent

Un chapeau haut de forme est sur

Une table chargée de fruits

Les gants sont morts près d’une pomme

Une dame se tord le cou

Auprès d’un monsieur qui s’avale

Le bal tournoie au fond du temps
J’ai tué le beau chef d’orchestre
Et je pèle pour mes amis
L’orange dont la saveur est
Un merveilleux feu d’artifice

Tous sont morts le maître d’hôtel
Leur verse un
Champagne irréel
Qui mousse comme un escargot
Ou comme un cerveau de poète
Tandis que chantait une rose

L’esclave tient une épée nue
Semblable aux sources et aux fleuves
Et chaque fois qu’elle s’abaisse
Un univers est éventré
Dont il sort des mondes nouveaux

Le chauffeur se tient au volant
Et chaque fois que sur la route
Il corne en passant le tournant

Il paraît à perte de vue
Un univers encore vierge

Et le tiers nombre c’est la dame
Elle monte dans l’ascenseur
Elle monte monte toujours
Et la lumière se déploie
Et ces clartés la transfigurent

Mais ce sont de petits secrets
Il en est d’autres plus profonds
Qui se dévoileront bientôt
Et feront de vous cent morceaux
A la pensée toujours unique

Mais pleure pleure et repleurons
Et soit que la lune soit pleine
Ou soit qu’elle n’ait qu’un croissant
Ah ! pleure pleure et repleurons
Nous avons tant ri au soleil

Des bras d’or supportent la vie

Pénétrez le secret doré

Tout n’est qu’une flamme rapide

Que fleurit la rose adorable

Et d’où monte un parfum exquis

 

 

Guillaume Apollinaire

AQUEUX MORDU


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AQUEUX MORDU

 

Pays debout

âme prépondérante

peau vêtue de maisons proches

un fleuve côtier aux rives d’une bouche dessinée en orée de forêt, ô mon île

 

Les grandes fleurs du cadran solaire marquent l’instinct d’un autre temps

quand vu du haut des côtes descend loin le renflement agrippé d’un terrain charnel

En réserve du zoo humain

bla-bla vecteur d’intérêts isolé de l’acoustique vitale par un réseau de silence , je t’aime

 

Les révolutions  laissent un progrès par la guerre qu’elles engendrent

rattrapé par la décadence gnostique d’un système mêlant des doctrines et des idées

le pétrole pollue l’ozone que l’électricité rétablirait si

mais qui le dit,  les centrales nucléaires tariront l’eau par le refroidissement nécessaire

 

Niala-Loisobleu – 19/09/19

 

RECHERCHE


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RECHERCHE

 

Demander à la peinture d’aller chercher un peu du plus qui d’un ricoche

saisir l’écho avant qu’il ne rebondisse pour s’y asseoir

 

J’entends les marguerites travailler aux ateliers de la prochaine saison

comme l’ouverture du bois qui fend sans la présence castratrice de la hache

 

Dans un instant je coudrais la mobilité du vent  à l’inertie du paravent

voleur de l’odeur de savon mise en massage sur ton corps libre de son miroir

 

Niala-Loisobleu – 18/09/19

SOUS TAIRE


 

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SOUS TAIRE

 

Je t’ai mise dans le carré des voies célestes, un vieux truc de tresseur de corde, pour les vocales. Je t’accorde qu’il a fallut que je plonge pour réparer à la main  celle qu’était toux coincée. Dis-dont c’est fantastique l’endroit de ta gorge le plus profond , y a du Verdon. C’est si profond que même en levant la tête on atteint pas le sommet des deux rives. Et l’écho que ça fait dans la transparence de l’eau. J’aime le mystère qui s’en dégage, cette faille dans l’os terrestre, je n’imaginais pas tout ce qu’elle pouvait avoir de ton intime histoire, l’endroit où tu gardes l’encre est saisissant, une grande cave percée où la lumière solaire descend. Ce voyage dans ta grotte, Ma, m’a rappelé quelque chose en tous points impressionnant

 

Niala-Loisobleu – 18/09/19

A QUAI


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A QUAI

Juste le temps d’arrêter le train-train matinal pour rester en dehors

Me serrer plus fort à la vibration qui nous traverse en bruit de train qui roule

Ecoper le sel

Chevaucher ce vent tiède

Embrasser l’inclinaison de l’herbe

Compter  les dents de la feuille du pissenlit

Fleurir le faîte de ta charpente en gai compagnon

Oui garder cette différence qui me laisse incompris de mes congénères

Mon langage à répondre  à tes attentes à mettre en marche à toute vapeur

Niala-Loisobleu – 18/09/19

ESPRIT


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ESPRIT

 

Si le bord du drap garde le fil le lit du fleuve ira à l’embouchure sans périr de sécheresse

toi qui bat au moindre mouvement sensitif tu absorbes les sens avant que le flacon s’en empare

A la question combien avons-nous de doigts tu réponds autant que de deux voir

La relativité ça prête à taux zéro sans demander d’intérêts

Ici où l’homme du commun s’auto-proclame, te savoir n’accepte pas la différence, Ma

RÉVÉLATION

 

A l’éblouie.

Douceur sans bornes à l’éblouie.

Infinie, infinie félicité de l’infime, du presque rien, à l’éblouie.

Hauteur.

Gouffre d’en haut.
Sans plafond, sans parois.
Velours plein ciel.

Harmonie, tout d’un coup.
Communauté souriante, tout d’un coup.
Le sel de la terre accède.
Le sel de la terre voit le miel.
Le sel de la terre

enfin

goûte

le miel.
Enfin touche le ciel.
Enfin se sait ciel.

Plus personne, en félicité, personne.

Rien que le cœur,

le vaste cœur

qui voit plus ample,

qui bat plus souple,

qui brûle-pleure,

qui part en joie, joie, joie.

Rien que le cœur, rien qu’une aile qui va.

Et il s’en va,
Tchaboudouradj, il s’évapore

dans l’infime infini, dans l’inentrevu.

Son verbe, son épée à concepts — plus besoin, plus

besoin dans la hauteur, dans la hauteur hors plafond, la hauteur sans parois où erre librement, non cloué à la sensation, aux pseudo-socles, aux lubies de la faim, le sel de la
terre qui vient goûter au ciel.

Qu’a-t-il à faire,
Tchaboudouradj, dans cet envers,

dans ces coursives,

dans ce repli de soi où l’univers accomplit des féeries

qu’un dieu comme lui évite de regarder en face, histoire

de ne pas aller se distraire,

de ne pas aller s’abstraire de l’histoire?

La liberté, l’hannonie dénouant les extases, lui.
Tcha-boudour, n’en vient-il pas, n’en revient-il pas depuis sans cesse,

depuis toujours?

Il s’en va,
Tchabou,

il disparaît au revers de la transe,

sur l’autre versant,

dans le tunnel-histoire,

là où il faut chercher, chercher sans fin la iin,

la fin des temps plombés,

des temps qui ploient, qui chutent, qui creusent.

Au-delà, du côté du soleil, du côté d’avant le soleil,

où la lumière crée le soleil :

Plein velours de l’instant

Infinie, infinie félicité de l’infime.

Éclaircie hors mirage.

A jamais désormais, à jamais.

Jusqu ‘au sommet central de. l’intérieur d« tout »

Fluide ébène, cette cascade,

et le courant

et l’onde de choc :

tout est dedans, même le dedans, même le non-lieu —

dedans, même l’histoire qui tombe au dehors

comme la neige. »

Hauteur, hauteur sans socle.

Flèches de feu,
Météores. Étoiles filantes.

Comètes en ubiquité.

Spirales simultanées du cri et du lasso.

Criquets, grillons au bord des braises, grésillements.

Quelle beauté, chuchote-t-il,

que ces fusées dans les coulisses du son !

Quelle beauté, ces torpilles !

Et sel, sel à crier soleil, sel à se taire au pied de l’arbre.
Sel pour eden à ciel ouvert.

Serge Sautreau

 

 

 

Barbara,

Je mesure la hauteur de ta poésie au compas qui différencie l’espace inerte des bornes routières à la régulation des marées gouvernées par les mouvements de lune.

J’en perds parfois l’alignement par de mauvaises peintures

Comment sinon par les caprices de l’usine à gaz WordPress pouvoir douter de cette force de fond qui n’a rien du bluff virtuel dont usent des rouleurs de barriques au titre pompeux.

 

Niala-Loisobleu – 17/09/19