MAINS TENANT ENCORE


MAINS TENANT ENCORE

Le jour n’avait pas sonné qu’il était encore cette lumière à l’intérieur

déjà..

Dans l’enveloppe du gland, de la faîne, la poche du rein,

la prescience du minéral battant la roche,

la pierre à feu soufrant le bout de l’allumette,

pourquoi pas

le tabernacle

eh oui, si tu veux

le choix est,

le choix sera-t-il ?

Le secret du vote se fout de l’urne, tu le connais dans le coeur

Il n’existe pas ici-bas d’endroit plus haut

Le tremblement bleu-argent, olive dans les branches de ses veines

artères tordues, doigts à l’incision d’où jaillit la sève du vouloir contrer l’impossible

cette puissance qui alimente le néant à perte de vue

partout présente dans nos matins jusqu’au soir

Nous y sommes confrontés

Alors la promesse va devoir défier sans rien d’autre

De partout les bêtes lance-flammes déploient leurs ailes

la ville passe à l’ombre

les rues tombent au fond des souterrains d’un avaloir quotidien

Ne sommes-nous pas sortis de la pire des conditions pour avoir  dit oui à la croisade ?

Le graal c’est l’entité initiatique

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Mains Tenant 5 – 2015 – Niala – Acrylique sur panneau 65×50

L’amertume déverse le verre fielleux en pleine pulpe

la coupe de fruits se taille au bazooka au verger d’un incendie de faux rais

le vitrier et le rémouleur sont en plein film d’épouvante

qu’est-ce que ça plombe la chasse au bon heur

Jusqu’aux os

jusqu’au par-dessus la tête

Et dans tout ça vous étiez à quel endroit ?

Au fond de la tranchée devant le sifflet de l’officier ordonnant l’assaut

tous les nids de guêpes des mitrailleuses en batterie dans l’axe

Et la mine ?

Anti-perso pour t’arracher les jambes des fois que t’aurais encore des couilles

Et l’à venir ?

Le trou-noir

Ben dis-dont

c’est quoi ce plan ?

L’espoir mon P’tit-Gars

ça qui fait le pigment de mon bleu

qui te propulse à poil pour sortir du mauvais oeil

qui porte quand la rafale lâche ses vagues scélérates

qui rend visible

ce pour quoi tu avais décidé d’un nouveau départ

et qui te relève quand t’es au plus bas, attrapé par la ficelle du cerf-volant

Mains tenant…

Niala-Loisobleu

30 Septembre 2015

EMY SI JE RANGEAIS


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EMY SI JE RANGEAIS

Le froid nous pousse Verlaine

si je rangeais mes états d’âne

c’f’rait d’la place pour les chants pignons…

Il pleure dans mon coeur

Il pleure dans mon coeur
Comme il pleut sur la ville ;
Quelle est cette langueur
Qui pénètre mon coeur ?

Ô bruit doux de la pluie
Par terre et sur les toits !
Pour un coeur qui s’ennuie,
Ô le chant de la pluie !

Il pleure sans raison
Dans ce coeur qui s’écoeure.
Quoi ! nulle trahison ?…
Ce deuil est sans raison.

C’est bien la pire peine
De ne savoir pourquoi
Sans amour et sans haine
Mon coeur a tant de peine !

Paul Verlaine

Tourne tourne sole

l’hors c’est d’automne

avant que la couleur ne tombe

Emy racle le grand bleu !

Niala-Loisobleu

30 Septembre 2015

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https://www.youtube.com/watch?v=FCgLxgD3zVI

LE RÊVEUR


« Le rêveur a relié le bas et le haut, c’est-à-dire qu’il a décidé de ne plus vivre comme un être abstrait et incorporel, mais d’accepter le corps et le monde de l’instinct, la réalité du problème de la vie et de l’amour, et d’agir en conséquence. […] L’individuation, le devenir soi, n’est pas seulement un problème spirituel : c’est le problème de la vie en général. »

Jung (Psychologie et alchimie, page 162)
Art : Robert Dye

Photo de psychanalyse jungienne.

ETAT DES LIEUX 2


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ETAT DES LIEUX 2

La porte est coincée, trop de cartons pleins

mélange d’effets jamais portés

et de méfaits endurés, aïe querida

Repeigneur de ciels disait-on  en hésitant sur le choix du cordonnier

quand le moi boitille

pas hésiter

Se faire refaire une semelle

neuve de bons jours

Repeignez-vous !

Ah merci

j’avais pas vu mon épi

vite je brosse

pour effacer

la mauvaise couleur déplacée à côté…

Ce que l’on peut se gourer

ni jeune ni fillette

aveuglé par des amours sans retour

sans envie

par pitié

vérité tue

Docteur ne le débranchez pas

dans l’armoire

sur ses cintres

il garde l’autre temps de mes affaires…

Niala-Loisobleu

29 Septembre 2015

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https://www.youtube.com/watch?v=1LkmvFo4i5s

DROÎDE SONG


Saatchi Art Artist Fiona Maclean; Painting, “Redhead”

DROÎDE SONG

Droïde équalisé sans désir ni chaleur
Avec mes sentiments sur microprocesseurs
Parfois dans le silence obscur de mon hangar

Je déchausse mes circuits et débranche mon sonar
Bouillie d’étoiles fondues sur mes lèvres-plasma
De gargouille irradiée revenant du magma
Quand j’ai besoin d’amour ou de fraternité
J’vais voir Caïn cherchant Abel pour le plomberDans l’odeur des cités aux voiles d’hydrocarbure
Les rires sont des ratures qui s’attirent et saturent
Et j’y traîne en réglant ma radio-chimpanzé
Sur fréquence et mépris point zéro nullité
Cosmonaute du trottoir, éboueur en transfert
Je peins mes hiéroglyphes sur les murs des waters
Avant de m’enfoncer plus loin dans les égouts
Pour voir si l’océan se trouve toujours au bout

Droïde, droïde
Machine humanoïde
Aux chromosomes hybrides
Droïde, droïde
Carlingue anthropoïde
Coeur en celluloïd
Droïde, droïde
Regard Polaroïd
Schizoïde et bifide
Droïde, droïde
Rêvant d’astéroïdes
Acides et translucides
Libres
Attirées par le vide

Le jour où les terriens prendront figure humaine
J’enlèverai ma cagoule pour entrer dans l’arène
Et je viendrai troubler de mon cri distordu
Les chants d’espoir qui bavent aux lèvres des statues

.Hubert Félix Thiéfaine
il-tempo-vola-i-sogni-pure
Les lustres plafonnent leurs bougies-bougies électriques, ampoules économes qui ne pondent plus qu’en batteries. A croire qu’ils auraient réussi la mise en boîte des bandonéons, le videur du Bario filtre l’entrecuisse du tango. Plus de petits cris. Plus de soupirs, Casa Nova, vend des gadgets mad in China. L’ombre voudrait supplanter la lueur qui remue de l’aqueux à l’intérieur de mon lamparo d’âme de pêcheur. Bien sûr que rémouler c’est différent d’émousser. J’acère à rien, mais j’acère. D’une race clébard à poils raides, incompatible à la mémère et aux frisettes du caniche. Faut mordre. Râci ou pas dans le peint frais. L’amour des fois c’est bien plus là quand ça cause pas, que quand ça s’exhibe en image religieuse, pleine de chrème. La pâtisserie gourmande en pièce montée est plus menteuse que le biscuit en étape de passer à les maillages du potier.
La vérité ça se creuse avec les dents, parce que ce monde met en taire ce qu’il faut sauver. je te germe en vert et contre tout. On l’aura ce halo, m’aime si la lune est rouge et qu’on est de bleu.
Niala-Loisobleu
28 Septembre 2015
The depth of play

COMPRENDRE


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COMPRENDRE

Quelque part là, partout d’un morceau, ne serait-ce qu’une mèche, un pore, une bretelle qui tombe. Si métamorphosée dans l’infinité du silence, qui pourvoit à donner des facultés enchantant la platitude d’un morne environnement. A marcher dans l’eau librement soumise au mouvement, une musique en variant ses rythmes, qui procède du prélude au sens de ce qu’il retient et délivre en même temps de son inconnu.

Et pourtant, inlassablement ce démenti qui revient démonter le doute, qu’un moment de faiblesse guette comme une maladie. La plage des choix est longue comme cette côte qui a échappée aux constructeurs et, qui de fait, n’a pas d’autres possibilités que celle de se battre comme l’exige son état sauvage. La contradiction permanente. Aussi tendre que carnassière dans sa composante léonine. Où tantôt des incendies se lèvent sous la poussée d’un volcan disparu juste pour les amateurs de convenances, pas dans la pérennité de la nature.

Ce mouvement vrillé qu’à le vent au cours de ses voyages, va prendre la tournure du climat ambiant. Comprendre, on en fini certainement jamais. La faute en revient à la question qui par nature, veut toujours supplanter la réponse que l’évidence montre ou garde selon des paramètres multiples. Pour ça il y a des montagnes, des îles, des cabanes, autant de jardins secrets où se tenir propre d’avanies.

Comprendre, simplement.

Rien n’épargne, l’initiation sans la multiplicité des épreuves psychiques et corporelles, ne serait que le mot ajouté aa flot de ces océans de paroles qui ne tournent qu’en rond. Pire qui décentrent, et écartent du sujet.

Comprendre est souffrance.

L’espérance est le remède comme la cause, dans ce qu’elle a d’attachement principal. L’autre allant dans le même sens avec son unicité personnelle.

Niala-Loisobleu

27 Septembre 2015

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https://www.youtube.com/watch?v=GwDpCiKBRHQ

ETAT DES LIEUX 1


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ETAT DES LIEUX 1

« Il est souvent tragique de voir à quel point d’évidence un homme gâche sa propre vie et celle des autres sans pouvoir, pour rien au monde, discerner dans quelle mesure toute la tragédie vient de lui-même et se trouve sans cesse alimentée et entretenue par lui même.»

Jung

CARTE DE VISITE


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CARTE DE VISITE

Tout autour un mur, chercher la faille dans l’oeil du voisin

Du fond du souterrain les vibrations transportent, l’arbre se prête à la taille des branches mortes

Au dehors la classe en récréation lance ses billes en  se riant entre elles

Carreaux que n’êtes-vous pas demeurés aux tabliers ?

Les oiseaux auprès haut de ma blonde pouvaient boire à l’infini

Automne

Les restes d’été effilochent leurs feuilles, le sable remonte des vases

L’empreinte des coeurs gravés a repris le dernier train des saisonniers

Quelques vendanges laissent traîner l’âcre odeur des mous, le vin nouveau fermente

Le pire attend les garennes, au réveil des chiens de fusil

Equinoxe

Une égalité de mesure naturelle

Seconde après seconde dispense son illusion éternelle, les puits tiendront-ils encore longtemps ?

Sorti de l’aumônière

Un bruit sec de fruits tend à se faire mendiant

De quoi, de qui, pour quand ?

Que pour ça

Qui va qui vient

Assassin du chemin  qu’il dessine comme un mouton

Faute de Petit Prince…

Niala-Loisobleu

26 Septembre 2015

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https://www.youtube.com/watch?v=SlGKfLDPG_0

LA NUIT TALISMANIQUE QUI BRILLAIT DANS SON CERCLE


LA NUIT TALISMANIQUE QUI BRILLAIT DANS SON CERCLE

Nous n’avons pas plus de pouvoir s’attardant sur les décisions de notre vie que nous n’en possédons sur nos rêves à travers notre sommeil. À peine plus. Réalité quasi sans choix, assaillante, assaillie, qui exténuée se dépose, puis se dresse, se veut fruit de chaos et de soin offert à notre oscillation. Caravane délectable. Ainsi va-t-on.

Soudain nous surprend l’ordre de halte et le signal d’obliquer. C’est l’ouvrage.

Comment ramener au liseron du souffle l’hémorragie indescriptible ? Vaine question, même si un tel ascendant avait eu son heure dans nos maisons dissimulées. Il n’est pire simplicité que celle qui nous oblige à chercher refuge. Pourtant la terre où nous désirons n’est pas la terre qui nous enfouit. Le marteau qui l’affirme n’a pas le coup crépusculaire. Ô mon avoir-fantôme, qu’ils se couchent et qu’ils dorment ; la chouette les initiera ! Et maintenant, c’est moi qui vais t’habiller, mon amour.

Nous marcherons, nous marcherons, nous exerçant encore à une borne injustifiable à distance heureuse de nous. Nos traces prennent langue.

René Char

Tableaux Années 80 022

MAINS TENANT 2


MAINS TENANT 2

Qu’est-ce à dire d’ici

sI non de rien  ?

Sinon quoi…

Toute

battante et sanguine

Le retour à l’androgyne

s’impose pour recouvrer l’usage des quatre membres noués

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L’âme soeur

est d’une seule tête

à doubler

en un choeur

d’un seul tronc de toutes essences

d’une m’aime racine persistante de feuilles murmurantes

A force de vouloir tes yeux comme regard à plonger

ta langue comme palais à gouter

tes seins aux miens tétonnés désevrés

ton ventre germe unique de mes semences sismiques

Plus d’erre aux marées basses

equinocci

automne-printemps

passant l’équateur

jours égaux aux nuits

pour se tremper les mollets dans l’identique aurore

jusqu’au ventre de la nuit

jardin des toiles

Ton humide à mon sec

mon araire à ta glèbe

cheveux tipi

au coeur de notre feu yourte

Hennissements des steppes sauvages

Niala-Loisobleu

23 Septembre 2015