La vérité du drame est dans ce pur espace qui règne entre la stance heureuse et l'abîme qu'elle côtoie : cet inapaisement total, ou cette ambiguïté suprême. Saint-john Perse
dessinent cette chose en surimpression d’elle-même,
cette nuit pour moi la face d’un cheval plus haut :
ruche du verbe frémir à dessiner
— l’ubiquité de bouche et de naseaux strobosco-
piques — je cherchais le mot juste pour cette pieuvre de contours des naseaux, je trouvai celui d’orgue et ne savais plus dans l’échange lequel était comme
Du compas où se trace ce parfum rond comme un premier verger, les prés verts faufilent à mots ouverts
Paroles qui rougaillent comme Jacques a dit ses Portraits
Clochardes à la peau fripée par le soleil d’une annonce automnale conduisant son veau à l’école des trains. pour se musculer l’imaginaire d’un ô riant express qui serpenterait en rivière non venimeuse
Des enfants gardiens de vaches à court d’école, la mer plus proche du château d’eau que de la javellisation domestique intellectuelle
Cache-cache
Tu contes jusqu’à sans et je sors du compte de faits label au bois-dormant
Porteur d’ô
Loin du raille d’Ouessant , à la rame de pois-de-senteur, s’intégrant dans un marathon de marguerites venues avant le dernier coup de cidre crêpe de chine
Angle Bonaparte et Malaquais sur la piste va s’ouvrir l’arène de mon destin
Les leçons de Georges Rouault, mon Maître, rentrées dans la boîte à couleurs apprises sortent de l’écurie, la route choisie s’est tenue loin des regrets
Marthe et René ont jalonnés de gratitude l’absence de parapet de ma mère, la pointe d’ail de mon père frottée sur la tartine du regard orienté au Sud a défini le beau
mes jambes arrivent à la porte vertébrale d’un temps qui piétonne
Cette guerre qui s’éloigne du juste terme cède la place à la pénurie de fruit de l’olivier pour montrer l’intérêt qu’elle porte à l’égocentrisme ambiant
je vais mettre mon dernier en vitrine pour me satisfaire, histoire d’afficher pour moi-même un plaisir personnel en sauvegarde à la place
Le dos raide et l’oeil trempé dans l’acide, la place que je garde au rire que les clowns sortent de leurs larmes n’est qu’amour pris au sérieux, le rire des enfants n’excuse pas celui indécent des adultes.
Je suis dans le soleil endormi paresseux habité de pensées comme l’été d’abeilles
Le soleil tout à ce qu’il fait n’est que lumière et que chaleur et l’arbre d’un seul mouvement n’a qu’une idée dans ses racines
L’oiseau qui se pose sur l’arbre est oiseau de toutes ses ailes Toute en couleur toute en parfum la fleur ignore l’ironie le souvenir la nostalgie les bons les mauvais sentiments le temps qui passe patiemment le temps qui passe tellement
Mon chien qui rêve qu’il est chien et grogne à mes pieds dans l’herbe n’est que mon chien qui se sait chien dans l’herbe qui n’est que de l’herbe
Mais moi Que voulez-vous que je dise de moi Je ne vis qu’une fois mais c’est toujours ailleurs Je vis de mille vies Je meurs de mille morts dénoue ce que j’ai noué déjoue ce qui me lie sorte d’absent-présent que vous nommez un homme
Homme Qui nommez-vous Un autre Moi Personne
Quand je parle au dedans une autre voix résonne et lorsque je me tais je ne reconnais pas le silence que fait mon long silence en moi
Je suis un homme et plusieurs hommes L’instant présent me prend toujours en défaut
Je vis de mille vies Je meurs de mille morts
Si le vent se lève soudain fait frissonner les peupliers longuement torrent qui s’écoule sur les cailloux blancs pommelés du ciel le vent ne froisse que les feuilles pelage vert et murmurant
Mais le vent qui court et parcourt mes étendues et mes domaines le vent n’en finit pas d’aller et de venir
Les jarres manifestent en brandissant leur symbolisme au sommet du tertre
désir de rien laisser dépérir au fond d’oubliettes inconvenantes
le vouloir vivre est majeur
ces nouvelles en se défaisant des bruits qui courent
envoient par écrit le message fort pur mettre tout à jour
Dehors une pagaille qui galope oblige à faire face chez soi, par-là même devoir arrêter des projets pour ne pas se ranger à des entêtements ministériels qui conduisent au néant
Mon exposition de Février est impossible à tenir , en revanche tout favorisera la sortie du nouveau recueil de Barbara Auzou
De fait ressort qu’on se tient à la marche ascendante de nos oeuvres en les dissociant des affaires politiques détestables pour se tenir à la peau de ce qui respire sans masque
Alors ma Muse a raison
Je dois peindre et créer les heures à vivre en vertu de l’essentiel absolu
Il y a l’enfant dans la vitrine, son ventre n’en est jamais parti, il y est tapi.
Poitrine de l’olivier où l’arbre de patience est en son plus doux caressé par le temps d’aventure. Je m’y suis taillé un pan d’écorce
À votre semblance autrefois quand dans votre front l’été se cherchait encore —je l’ai enflammé ;
Un brasier très pur comme d’un holocauste plein de signes et de chants morts, j’y ai promené l’ombre de mes mains
Longtemps pour qu’elles soient sauves de toute tache et puis j’ai écrit à destination des sereins épan-deurs de joie votre nom tel qu’il était avant le lever du vent d’angoisse:
Avant moi.
Je n’ai jamais connu dans sa vérité ce qui m’était cher;
je brûlais d’absolu je m’inventais nécessaire
à son devenir. C’était hier.
Je passais près de la source sans voir le rouge-gorge y boire
en silence, économe de sa chanson pour ses amours du soir ;
je n’écoutais que la rumeur là-bas de l’embouchure mariage en moi de l’onde et du divin de la mer. Maintenant à ces jours morts qui tombent de mes épaules sans même rider l’eau je possède le dur savoir ;
Le pain des joies ne se fait que du levain de l’aléatoire : pour l’avoir ignoré je meurs de faim. Temps enfui.
Chacun à l’heure d’aimer regarde le soleil en face tel l’aigle en sa légende
et puis ferme les yeux sur une étoile du tard, l’humble et l’habile
la tamisante qui fait durer l’espoir en son leurre, le tranquille.
J’ai regardé jusqu’au vertige.
Temps enfui, cristal rebondissant en son écho de cristal en cristal, aveugle désormais de ne mirer que le convexe et l’oblique.
De lourds loriots anciens, cendres de leur chant encore convoient le matin vers son nom d’été.
Le révolu vit de proies humbles endormies sous le sommeil des haies ; il n’est là que pour témoigner
d’un homme parti de lui-même depuis plusieurs années.
La cécité des larmes est la plus profonde ces yeux dans les yeux qui en calme tumulte ne fixent que l’amour et la mort.
Christ, nuit d’Orphée, syllabe arrêtée du chant d’adieu, hier y ressuscitait dans le remords Eurydice ;
où maintenant est-il? Je tourne et tourne en vain dans de rondes ténèbres. Où sont sa croix, ailes clouées du Verbe, et mon reniement
qui l’avait plantée ? Je ne sais.
Déferlement d’eau longue : la mémoire ne s’oriente plus et s’aveugle.
Qu’ai-je été, qu’ai-je désiré, quelle est cette ombre
un matin venue avec l’aube m’aborder pour me rendre si seul ?
Déferlement, déferlement d’eau longue ; j’y ai perdu jusqu’au toucher, je ne peux même plus en suivre le contour.
Ni ombre peut-être ni personne : seulement un dessin de mon souffle
sur une vitre tachée, ma jeunesse.
Chacun du sel de ses larmes sécrète peu à peu lucidement sa tombe.
Où se dresse la mienne et quelle est-elle
au bout de quel sentier du vent?
Je me souviens à peine, comme au fond d’une autre vie, d’effluves tendres
qui me guidaient vers ma fin, me bâtissaient ma prison à la fois d’immobilité et d’audace
et de lendemain.
Comme au fond des sargasses d’une autre vie. Comme aux marches d’une éternité que je ne gravirai qu’à reculons
condamné à ne jamais montrer mon visage aux étoiles de rémission.
La ronce dans midi se déchire à son ombre saigne petit christ d’interdit
Je suis en colère contre le silence pour tout ce que j’ai perdu Le tengo rabia al silencio por lo mucho que perdí
Je suis en colère contre le silence pour tout ce que j’ai perdu Le tengo rabia al silencio por lo mucho que perdí
Celui qui veut vivre heureux ne se tait pas Que no se quede callado quien quiera vivir feliz
Celui qui veut vivre heureux ne se tait pas Que no se quede callado quien quiera vivir felizUn jour je montais à cheval et dans la jungle je suis allé Un día monté a caballo y en la selva me metí
Un jour je montais à cheval et dans la jungle je suis allé Un día monté a caballo y en la selva me metí
Et j’ai senti un grand silence grandir en moi Y sentí que un gran silencio crecía dentro de mí
Et j’ai senti un grand silence grandir en moi Y sentí que un gran silencio crecía dentro de míIl y a du silence dans ma guitare quand je chante le yaraví Hay silencio en mi guitarra cuando canto el yaraví
Il y a du silence dans ma guitare quand je chante le yaraví Hay silencio en mi guitarra cuando canto el yaraví
Et le meilleur de ma chanson reste en moi Y lo mejor de mi canto se queda dentro de mí
Et le meilleur de ma chanson reste en moi Y lo mejor de mi canto se queda dentro de míQuand l’amour m’a fait signe, tout m’a allumé Cuando el amor me hizo señas, todo entero me encendí
Quand l’amour m’a fait signe, tout m’a allumé Cuando el amor me hizo señas, todo entero me encendí
Et à force d’être tranquille, tranquille j’étais consumé Y a fuerza de ser callado, callado me consumí
Et à force d’être tranquille, tranquille j’étais consumé Y a fuerza de ser callado, callado me consumíJe suis en colère contre le silence pour tout ce que j’ai perdu Le tengo rabia al silencio por lo mucho que perdí
Celui qui veut vivre heureux ne se tait pas Que no se quede callado quien quiera vivir feliz
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