AUX BAINS-BOUCHES


AUX BAINS-BOUCHES

De cette corniche ceignant ton cou

tes épaules parcourues m’ont plongé au bas de la falaise

par la saignée de tes seins

alors que la première vague

soulevait le vent de l’étui

et que leurs tétons se mirent à faire des pointes

pour glisser des bretelles

d’un m’aime élan

Enjeu d’ô

orchestré par les oiseaux marins

la lande se faisant bruyère

ouvrit le passage aux embruns

C’est à ce moment là que tes membres inférieurs prirent de la hauteur

en simultanéité avec tes yeux ne retenant plus leurs cris

Tout s’éteignit des mouvements automobiles

des fracas touristiques

des papiers gras et odeurs de frites

nous nous étions vidés du monde

Enfin l’odeur marine

jointe aux doigts

j’ai nagé

j’ai nagé

j’ai nagé

à l’amble du coquillage

sans vouloir sortir de l’eau…

.

Niala-Loisobleu

18 Février 2024

LES JOUEURS DE TRAVERSE


LES JOUEURS DE TRAVERSE

Versés du haut des épaules

et portés

en poignées

à la saignée du coude

ces seins qui coulent à l’amble du vol des papillons

bleus et jaunes

ne sont pas ceux qui mitent

en perçant des trous dans ce qui retient

.

L’encrier du pupitre et l’oiseau

d’une seule plume écrivant

sans mettre de bâtons à la place de l’être

là où je rapproche le lointain

l’accolant cuisses emboîtées aux mouvements de l’air.

.

Niala-Loisobleu.

3 Février 2023

A LA CROISEE DES IAMBES


A LA CROISEE DES IAMBES

Au nouage des fils se trame le ressenti en commun du point d’orgue

dans la fusion du mélange pour une seule couleur

l’émoi sous le burnous

franchit la porte d’un croisement de je nous

Quant la photo d’un voyage est passée, la comparaison n’a pas dépassée l’imagination

aux traits des traces sur le sable du feu restait visible dans l’éclat battant de la nature profonde

Présomption de l’éclatRougerie, 1981 (Prix Louis Guillaume)

C’était déjà le temps où tu étais blessé à l’être. Nos chairs nous aimaient, je me souviens. Nous menions chaque jour nos exercices de joie plus haut que la dureté des pierres et en guise d’hallali sur ton flanc paissait la rose mûre à naître, le fruit agenouillé du jour. Nous entendions croître les hallebardes du soleil, la moisson des roseaux advenue sur la mer, et celle-ci chaque fois se soulevait dans l’or en flammes parallèles.
Pour étendard encore, nous étendrons nos mains sur cet amour
.

Gabrielle Althen

Au plus profond de son fauteuil ce pouls bat dans sa forge naturelle

Etonnement une pluie l’attise comme une voix naturelle

dans laquelle je mesure la symbiose du rapport en accord avec le symbole de la couleur.

Niala-Loisobleu.

13 Janvier 2023