La vérité du drame est dans ce pur espace qui règne entre la stance heureuse et l'abîme qu'elle côtoie : cet inapaisement total, ou cette ambiguïté suprême. Saint-john Perse
Le dos tourné aux serres des vautours nantais, j’allais bien qu’éveillé sur la réalité présente, dans l’évasion provoquée d’un premier Mai selon moi, le rêveur con testataire d’un idéal amoureux au concept que tout fait rêver en libido si on fait pas une fixation sur la texture du matelas
Ainsi fuyant les bitumes cancérigènes, j’allais à cette réserve personnelle où trouver dans l’assemblage humide des pores du champ pignon et des urines de renardeaux en période d’apprentissage les vestiges du muguet porte-bonheur. Antique coutume de chasse à la scoumoune où on mettait des clochettes au gland pour franchir l’hymen du mois le plus évolutionnaire
Ainsi retrouvant la couleur du plumage de mes oiseaux, le battement du garenne allié au castor, le touffu des crinières et ce brame transporteur qui fait fuir les blaireaux j’installais mon bivouac dans ta clairière
Ô Sybille porte-parole d’un jour à fêter du bouquet que tu diffuses.
Amants endormez-vous après de tendres soins serrez-vous aimez-vous vos rêves iront loin Bien au-delà du jour au profond du sommeil du bon-chaud de l’amour renaîtra le soleil Un écureuil viendra Entre vos deux orteils un lézard glissera Tous vos amis de nuit la loutre et le renard le chat et la fourmi accourront sans retard à pas feutrés de rêve jusqu’au chant de l’alouette et se mélangeront sans mordre ni crier au jaune hérisson à la fauvette huppée Les hôtes amicaux
viendront à pas feutrés
jusqu’au cocorico
d’un grand coq très distrait
qui chassera enfin
cette ménagerie
que la soif ni la faim
n’auront jamais surpris
Sur la main de l’enfant aimée un rossignol vient et se pose (La gazelle viendrait aussi mais elle a peur et elle n’ose)
La truite et le chien de mer
s’en vont naviguant de conserve
Le toucan l’étoile de mer
restent tous deux sur la réserve
Devant le bélier qui insiste
pour que le chat touche à ses cornes
ne sachant trop si elle existe
longuement pleure la licorne
La taupe et le corbeau
s’en vont à petits pas
Le renard les chevaux
marchent tout près du rat
et la chauve-souris
veille sur la dormeuse
tandis qu’une perdrix
lui chante une berceuse
La girafe et le chien
le lion le pangolin
le zèbre et la vigogne
flairent les endormis les lèchent doucement et parlent en amis aux fidèles amants qui s’éveillent enfin lorsque le réveil sonne et leur rend leur matin de vraies grandes personnes..
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